Alors que l’ONCFS se refuse à toute évaluation du nombre de loups par département, nous constatons une évolution impressionnante du nombre des attaques et prédations en 2013. Normal, lorsque rien n’est fait pour le réguler. Dans ce département comme ailleurs, il existait des loups de manière raisonnable avant 1992. Mais après cette date, médiatiquement saluée comme étant celle du retour, le nombre de loups et d’attaques n’ont fait que progresser sans jamais faiblir. Une raison à cela: le secret d’actions que nous qualifierons d’étonnante, de la part d’idéologue de l’environnement zoolâtre du loup. Le journal Nice Matin a réalisé une enquête très intéressante sur cette évolution
250 loups ont été recensés en France, selon le dernier décompte de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Nombre de bêtes tuées, nombre d’attaques… les Alpes-Maritimes restent le departement où l’animal est le plus présent.
250 loups ont été recensés en France, selon le dernier décompte de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).
Nombre de bêtes tuées, nombre d’attaques… les Alpes-Maritimes restent le departement où l’animal est le plus présent selon l’observatoire du loup qui publie les chiffres des années 2004 à 2012.
Les chiffes sont sans appel. En 2004, l’observatoire du loup comptait 322 attaques attribuées aux loups dans notre département. Huit ans plus tard, ce nombre est de… 764 attaques! Plus du double.
“Le loup rencontre dans ce département des conditions favorables. Le territoire est assez vaste pour permettre l'installation de meutes (composée de 2 à 5 loups) et la nourriture suffisante: la population d'ongulés sauvages en hausse depuis 30 ans. Le nombre de meutes reproductrices permet dans ce département une dynamique de population qui explique sa croissance.”, explique Dominique Gentier, chargée de communication du Plan d'action national loup.
Les Alpes-Maritimes sont, de loin, le departement le plus “attaqué” de France. Très, très loin devant ses voisins des Alpes-de-Haute-Provence, du Var et des Hautes-Alpes.
Des attaques qui ont déclenché l’ire de tous les éleveurs azuréens. Car quand le loup attaque, le loup tue. Au grand dam des bergers, qui ne comptent plus leurs bêtes dépecées, éventrées, blessées… L’observatoire du loup les a comptées. En 2004, 1.411 bêtes ont été tuées par loup les Alpes-Maritimes. 1.435 en 2010… 2.417 en 2010.
Seul motif de satisfaction? Le nombre de bêtes tuées par attaques ne progresse pas. “Depuis l'arrivée du loup en 1992, le nombre de victimes par attaque se situe entre 3 et 5. et que depuis 5 ans, ce nombre se situe entre 3 et 4”, poursuit Dominique Gentier.
Une très mauvaise série qui a conduit la préfecture des Alpes-Maritimes à prendre des mesures chocs. Face à la grogne des éléveurs et des bergers, la prefecture vient d'autoriser de nouveaux tirs de prélévement. Un "permis de tuer" la bête, après que plusieurs troupeaux ont été décimés.
Depuis que ces tirs ont été autorisés, quatre loups ont été “prélevés” dans les Alpes-Maritimes, principalement dans le Mercantour.
“Le loup, espèce protégée en France, est traqué dans la plus parfaite illégalité sur les ordres des représentants de l'État", estime l'association Ferus. Dénonçant une “situation scandaleuse et injustifiée”, l'association annonce qu'elle “portera systématiquement plainte contre les tueurs de loups en bande organisée et exercera systématiquement des recours contre ces arrêtés felons”.
Mais si les éleveurs sont en colère, il ne faut pas oublier qu’ils sont indemniser par l’Etat pour chaque bête tué par un loup. Ainsi en 2012, les éleveurs des Alpes-Maritimes ont perçu 763.398 euros d’indemnités.
“Chaque attaque donne lieu à un constat de dommages réalisé par les agents habilités. L'analyse technique des données relevées dans le constat est effectuée par les DDT(M). Elle doit determiner si la est mortalité non liée à une predation, si la cause de mortalité indéterminée ou si la mortalité est liée à une predation avec deux possibilités: responsabilité du loup écartée ou responsabilité du loup non-écartée”, détaille Dominique Gentier.
L'indemnisation est basée sur le principe que le bénéfice du doute profite à l'éleveur. Toute attaque dont la conclusion est "responsabilité du loup non-écartée" est indemnisée. Les pertes directes (animaux morts, blessés), les pertes indirectes (étouffement, dérochement...) , et les bêtes disparues sont prises en compte et indemnisées.
Dans les Alpes-Maritimes, il attaque plus volontiers pendant les derniers mois de l’année. Octobre est ainsi le mois où il a fait le plus de carnage des la vallée de la Tinée (255 attaques). Dans les Roya, il préfère les temperatures un peu plus chaude avec 122 attaques durant les mois d’août.
“On observe que les mois où les attaques sont les plus importantes sont juillet, août et septembre, donc plutôt en été. Dans les Alpes du Sud, la période de pâturage plus longue (ou même toute l'année) explique la répartition des attaques tout au long de l'année. Il convient de noter également que dans ces zones, la mise en place des moyens de protection peut être plus difficile”, analyse Dominique Gentier.