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Afin de mieux connaître l'impact du loup sur les ongulés de montagne, une louve, dans le Mercantour, est équipée d'une balise

- Dans les pas de la louve du Mercantour

Mouflon au déjeuner ou chevreuil au dîner? La première louve capturée en France, dans le massif du Mercantour, et équipée mi-juillet d'un émetteur GPS, a commencé à transmettre des données dont les scientifiques attendent beaucoup pour comprendre ses relations avec la faune sauvage.

Elle est passée par ici, elle repassera par là: depuis le 13 juillet, les agents du Parc national du Mercantour, aux confins des Alpes-Maritimes, suivent à la trace les déplacements de la louve -âgée de six à huit ans- désormais porteuse d'un collier de 600 g incluant un module GPS qui signale régulièrement la localisation de l'animal.

Toutes les quatre heures durant la journée -trois heures en hiver- et toutes les demi-heures la nuit -sa période de déplacement et de chasse-l'émetteur enregistre sa position.

"On a déjà eu quelques frayeurs, on croyait l'avoir perdue, car parfois on ne reçoit rien pendant 24 ou 36 heures", raconte Pierre Commenville, directeur adjoint du Parc. L'appareil ne transmet en effet les données mémorisées que lorsque l'animal passe dans une zone couverte par le réseau GSM. "Pour l'instant, son parcours correspond à ce qu'on connaît de la vie du loup. Elle a très vite repris ses habitudes et se montre extrêmement mobile, elle peut parcourir 20 km en vingt-quatre heures. Elle a déjà fait des incursions en Italie", dont le massif du Mercantour est frontalier, décrit Etienne Baudin, l'un des agents du Parc chargé du suivi de l'animal.

Celui-ci fait partie d'une meute d'environ quatre loups, qui occupe depuis plusieurs années un territoire situé en haute-vallée de la Tinée. Le Mercantour, première zone de l'Hexagone où le loup a fait son retour spontané en 1992, compte environ une trentaine de loups, répartis en six à huit meutes, sur quelque 150 loups estimés en France dans onze départements. Dans deux à trois mois, les agents du Parc commenceront à tirer des conclusions des données GPS. "Actuellement, nous avons des bilans très précis de l'impact du loup sur les espèces d'élevage mais au niveau de la faune sauvage, c'est le grand flou", observe Bernard Baudin, président de la Fédération départementale des chasseurs des Alpes-Maritimes.C'est dans cette perspective que le programme scientifique "Proie Prédateur" a été lancé en 2007 en collaboration avec le CNRS. Son objectif est de préciser les effets de la prédation du loup sur les chamois, cerfs, chevreuils et mouflons.

Une centaine de chamois et une vingtaine de chevreuils du Mercantour ont également été équipés d'émetteurs. "Ce n'était pas suffisant. Pour nous permettre de jouer les Sherlock Homes, il ne fallait pas seulement traquer les victimes mais remonter la piste du meurtrier", le loup, explique Pierre Commenville. Ainsi lorsque l'émetteur signale une longue période d'immobilisation de l'animal, on peut penser qu'il est en phase d'attaque et aller vérifier sur place.

Deux agents du Parc, formés par un trappeur américain, ont été entièrement dédiés à la mission de capture du loup qui jouait à cache-cache avec eux depuis deux ans. L'animal avait toujours réussi à éviter les 15 pièges "non invalidants" soigneusement mis en place en Haute-Tinée, avant ce 13 juillet où l'alarme reliée au dispositif a réveillé les agents en pleine nuit. L'objectif est désormais de capturer deux autres loups de la meute, comme le prévoit l'arrêté ministériel encadrant le programme, pour obtenir des données encore plus précises.

Source: AFP du 26 juillet 2009

L'impact du loup sur les ongulés sauvages dans les Alpes