Voilà des décennies que les associations dites de «protection de la nature» nous martèlent en permanence que la cohabitation entre bergers et grands prédateurs ours et loup se passe bien en Espagne et, que pire… il n’y a qu’en France que cela pose des problèmes. Mensonge propagandiste que dévoilent tout simplement les moyens de communication moderne. Les paysans comme les écologistes lisent la presse internationale. La réalité, que ce soit en Italie ou en Espagne est la même qu’en France et partout en Europe et en Amérique du nord. La preuve pour l’Espagne, cette seconde manifestation en moins d’un mois et une autre annoncée pour fin juillet 2013. Le crédit écologiste est fortement entamé. Mensonge et manipulation en prenant l’Espagne pour modèle n’est plus possible.
En réponse aux attaques de loups dans les estives des Picos de Europa et leur aire d’influence, les éleveurs ont interrompu le trafic pendant deux heures
Hier après midi l’accès au rond point de Soto de Cangas a été interrompu pendant deux heures. Plusieurs centaines de bergers de la zone se sont rassemblés pour protester contre les incessantes attaques de loups. La manifestation s’est déroulée dans le calme, à part un ou deux petits incidents sans aucune importance.
Le slogan défendu par le collectif est très clair, comme l’indiquait Juan Antonio Valladares, coordinateur de la plateforme de l’Élevage Extensif des Asturies: «nous exigeons que l’on trouve une solution à la tuerie de nos animaux», et il ajoutait: «nous ne demandons l’extermination d’aucune race, nous voulons la coexistence et pouvons même accepter quelques pertes, mais la situation actuelle est invivable.»
Les témoignages des victimes des loups sont multiples, et certains éleveurs voient traîner depuis plus de cinq ans les processus administratifs pour toucher les indemnisations correspondant au préjudice subi. Une habitante de Santianes de Ola, à Cangas de Onís, Concepción Nieda, explique comment hier matin «nous avons trouvé mortes deux vêles d’un an». Ce ne sont pas les premières bêtes qu’elle perd, en deux ans elle arrive à un totale de huit.
Sur la montagne de Cuana, José Manuel Martínez, de Igena, un autre village du territoire de Cangas, a perdu depuis le début de la saison un total de quarante brebis et dix sept chèvres. Mais on n’a pas reconnu que c’était les loups qui avaient tué les animaux, résultat: pas la moindre indemnisation pour les pertes. Cette estive, qui unit les montagnes de Ribadesella, Llanes, et Cangas de Onís, est une des zones où se produisent le plus d’attaques, où «chaque jour trois ou quatre bêtes meurent», et c’est pour cela que n’y monte plus le petit bétail mais seulement des vaches.
Les attaques du canidé sont au centre des revendications des éleveurs, mais s’y ajoutent l’entretien des pâturages dans la zone des Lacs et le manque de feux dirigés, ce qui augmente l’embroussaillement et diminue la qualité fourragère des estives pour les bêtes.
La mobilisation d’hier est la seconde en un mois. Et les éleveurs sont bien décidés à continuer «jusqu’à ce que soient prises des mesures efficaces et drastiques». Il ne cèdent pas à une impulsion incontrôlée en agissant ainsi parce qu’ils agissent dans l’urgence, et s’ils sont biens conscients que les premières victimes de leur action furent les touristes qui se trouvèrent bloqués dans leur accès au sanctuaire de Covadonga, ils le considèrent comme un dommage collatéral à la cause qu’ils défendent. Ils ont déjà programmé une nouvelle action revendicative pour le 28 juillet, ils couperont la circulation sur le même modèle, et ce sera alors la route des autobus du plan de transport qui permet d’accéder aux Lacs.
Auteur et source: Paula Martinez - Cangas de Onis. 8 juillet 2013 © El Comercio Digital