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Le projet d'une ligne électrique à Trés Haute Tension (THT) qui traverse les Pyrénées pour alimenter l'Espagne date de 1982. A cette époque, elle était indispensable pour alimenter l'Aragon. Puis, face à l'impossibilité de passer les Pyrénées centrales, elle devient indispensable pour la Catalogne. Où est donc la vérité?
Finalement la ligne à haute tension sera inaugurée le 20 février 2015

- Les divers projets

- Autres informations

- Bref historique des projets de THT - 25 ans de polémique

Dans les années 1950, l'essentiel de production électrique était assurée par des centrales à charbon, à pétrole et à gaz disséminées sur l'ensemble du territoire ainsi que par des centrales hydroélectriques principalement situées en montagne, notamment dans les Pyrénées. La centrale de Pragnères, dans les Hautes-Pyrénées, était pour la région le principal producteur.

Le besoin d'indépendance énergétique et le choc pétrolier de 1973 incitent Georges Pompidou alors Président de la République, et Pierre Messmer, Premier Ministre à suivre les recommandations convergentes d'EDF et du CEA (Commissariat à l'Energie Atomique) de se tourner vers le "Tout-Nucléaire". Ces recommandations furent mises en application par Giscard d'Estaing dès son élection à la présidence de la République en 1974.

Depuis cette date, en plus d'une multitude de petites centrales, dont beaucoup à énergie fossile furent progressivement démontées des centrales nucléaires furent construites, concentrées sur 47 sites en France. Pour transporter cette énorme production vers les sites de production il a fallu construire des lignes électriques Très Haute Tension jusqu'à des points de "dispatching" régionaux.

Après des discussions débutées en 1982, en 1984, un accord entre EDF et REA ( Red Electrica de Espagna, l'équivalent espagnol d'EDF) prévoit la vente par la France à l'Espagne de 1.000 Mégawatts par an c'est à dire l'équivalent de la production d'une tranche de la centrale nucléaire de Golfech. L'idée de traverser les Pyrénées par une THT était née.

Si l'idée était née, la réalisation n'a pas suivi. Pour autant l'idée évolue à défaut de réalisation. De 1 000 Mégawatts par an nous sommes passé à 4.500 Mégawatts. Puis, l'Europe a des exigences sans grand souci des conséquences environnementales. Elle veut que les réseaux soient "bouclés" pour assurer une sécurité d'alimentation et des interconnexions pour éviter des pannes comme celle que nous avons connue le 4 novembre 2006 qui a touché plusieurs millions d'Européens.

C'est ainsi que nous sommes passés d'un projet d'une ligne de 200.000 Volts à 2 fois 200 000 et la polémique qui s'est développée en Catalogne sans avoir trouvé de solution en 2008.

L'évolution des tracés
Les tracés ont évolué depuis 1984. En 2008, le tracé catalan n'est toujours pas définitif puisque nous en sommes entre un enfouissement et un passage sous-marin.

Parti du Pays-Basque à l'Ouest, en plus de 20 ans les projets se sont développés pour parvenir à l'est de la chaîne en Catalogne.
Au Pays-Basque n'a pas fait long feu. Il a suffit à l'ETA de faire connaître son opposition. "Nos hommes savent manier l'explosif" disait une mairesse. Méthode efficace pour convaincre. Néanmoins, la résistance étant trop forte en Catalogne, l'idée de revenir au Pays-Basque est à nouveau évoqué en 2007.

L'EDF jette alors son dévolu sur le Val d'Aran et la vallée de la Garonne en Haute-Garonne. Problème! En Espagne on ne touche pas à la station de Baqueira Beret et sa vallée fréquentée par la famille royale.

Nous revenons donc légèrement à l'Ouest pour avancer sur le Val Louron où déjà quelques élus locaux profitent des largesses financières d'EDF. Tout est prêt pour la construction jusqu'aux pylônes dont l'implantation est définie. Mais c'était sans compter sur la force des associations d'opposition soutenues par des élus locaux (parfois les mêmes que ceux qui ont reçu des compensations financières) qui parviennent à susciter l'intérêt de Corinne Lepage alors ministre de l'Environnement puis d'Alain Juppé, alors Premier Ministre qui fait un déplacement et signe en Mars 1996 un décret de classement des montagnes du haut Louron malgré la curieuse opposition des écologistes menés à l'époque par Patrice de Belfon. Toujours est-il que le tracé Cazaril-Aragon, via le Louron est abandonné.

Après une très brève tentation (tentative est trop fort) d'EDF de passer par Gavarnie en complétant la ligne HT déjà existante, c'est à ce moment que débute l'aventure du projet du Couserans en Ariège-Pyrénées pour se poursuivre en Catalogne.

- - Interconnexion électrique France-Espagne: Borloo "remet le dossier à plat"

Le ministre de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables Jean-Louis Borloo a annoncé mercredi vouloir "remettre à plat" le dossier de l'interconnexion électrique entre la France et l'Espagne, qui suscite l'opposition de riverains et d'écologistes.

"J'ai décidé de remettre complètement à plat ce dossier", a déclaré le ministre dans un communiqué, après avoir réuni les parties prenantes de ce projet d'interconnexion entre les deux pays, à l'est des Pyrénées.

"Je souhaite qu'une nouvelle gouvernance s'organise, que toutes les questions soient mises sur la table et que toutes les options techniques soient étudiées. La France doit respecter ses engagements envers l'Espagne et l'Union européenne, mais des endroits remarquables comme le mont Canigou ou le mont Capell doivent être préservés", a-t-il ajouté.

Le tracé d'une ligne à très haute tension entre la région de Catalogne et la France à travers les Pyrénées, considéré comme "prioritaire" par l'UE parce qu'il permettrait d'augmenter les échanges électriques de 3% entre la France et l'Espagne, suscite la vive opposition de nombreux riverains des deux côtés de la frontière et des écologistes.

Cette ligne devrait permettre d'alimenter le futur train à grande vitesse entre Perpignan et Barcelone.

Face à la paralysie du projet, la Commission européenne a annoncé la nomination de l'ancien commissaire à la Concurrence Mario Monti comme coordinateur.

En avril, le ministère espagnol de l'Industrie avait indiqué que les deux pays étudiaient un autre projet d'interconnexion à l'ouest des Pyrénées. [Ndr: c'est à dire côté Pays-Basque... ce qui devrait susciter d'autres réactions peut-être moins pacifiques que chez les catalans.]

Source: AFP / Romandie du 19 septembre 2007 19h38