Pays Basque ou Béarn? Une option qui n'avais pas encore vu le jour mais qui n'est pas à exclure. C'est d'ailleurs ce que révèle le journal Sud Ouest le 22 mai 2007. Décidément, EDF aura tout essayer pour faire passer cette THT à travers les Pyrénées. Mais en définitive, qu'il s'agisse de la THT, de la TCP ou des grands prédateurs, la véritable question est bien: les pyrénéens peuvent-ils encore vivre tranquillement sans les convoitises des grands industriels? ou bien les pyrénéens peuvent-ils choisir leur style de vie?
Celui d'une ligne à très haute tension qui pourrait traverser le département soulève inquiétude et réprobations
C'est par une dépêche laconique, tombée le mois dernier, que l'on apprenait la nouvelle. Les gouvernements français et espagnol "étudient la possibilité de construire une nouvelle interconnexion électrique entre la Navarre et la France". Autrement dit, une ligne à très haute tension (THT) qui traverserait l'ouest des Pyrénées.
Depuis cette annonce, les événements politiques ont offert d'autres tensions? Pour autant, ce projet, dont la plupart des élus n'ont pas même entendu parler, est accueilli par un a priori très défavorable. Jean-Jacques Lasserre, président du Conseil général, ne cache pas son courroux. Il s'agit d'une initiative entre les gouvernements centraux de Madrid et Paris et, une fois de plus, les collectivités locales concernées ne sont pas consultées. Cette façon de faire est inacceptable. On ne peut plus fonctionner sur de telles prises de décision sans concertation avec les responsables locaux."
Concernant le projet lui-même, "je suis totalement opposé, lance le président Lasserre. Je n'ai pas oublié le dossier identique qui avait soulevé le débat dans la vallée du Louron
(Hautes-Pyrénées) mais aussi en Catalogne. Qu'il s'agisse d'un projet qui concernerait la Soule, la Basse-Navarre ou la vallée des Aldudes, je n'y vois aucun intérêt. Dès l'instant
où nous aurons une information officielle, je prendrai l'initiative", annonce le président de l'exécutif départemental qui dit vouloir "s'opposer de toutes (mes) forces, quel que
soit le scénario".
"J'espère qu'avant de lancer un tel projet, nous serons consultés", lâche Jean-Pierre Mirande, conseiller général de Mauléon et maire de Garindein. Il faut que les Etats et EDF
sachent que les vallées ont leur mot à dire. J'ai l'étrange sentiment que les deux précédents projets ont échoué et que l'on se rabat sur notre région, déplore l'élu cantonal, qui
prévient, "l'opposition départementale sera sans faille et localement, les actions ne manqueront pas de voir le jour".
En attente d'informations. Marie-Antoinette Etchebarren, maire d'Urepel, ne voit "rien d'intéressant dans un tel projet. Des pylônes ne seraient pas très judicieux dans nos vallées. Je suis très surprise que le président du Conseil général ne soit pas informé d'un tel dossier, alors les maires de nos vallées? Nous attendons avec impatience plus d'informations".
Même son de cloche du côté de Jatxou où Madame le Maire admet "n'être au courant de rien. Alors d'abord, qu'on nous informe, après, nous verrons comment réagir. En ce qui me concerne, je serai du côté de la population".
A l'instar de Jean-Michel Ansolabéhère, le nouveau président de la Chambre d'agriculture qui réclame "des éléments concrets pour commenter ce dossier", le projet de ligne à très haute tension pointe très discrètement dans le débat local. Il serait étonnant que les différents acteurs des vallées concernées restent encore longtemps sur le bord du chemin et ne s'invitent à un débat inévitablement électrique.
Auteur: Philippe Campa
Source: Sud Ouest du 22 mai 2007