La Zzanie en France autour des Eoliennes
Déjà, le 22 août 2001 le journal Le Monde faisiat part de polémiques autour de l'implantation des éoliennes dans diverses régions. Visiblement, si le mode d'énergie semble satisfaire les français, peu sont près à accueillir ces centrales.
Dans le Finistère, 27 installations attendent une autorisation préfectorale, et plus de 70 sont à l'étude.
Après l'Aude, le Larzac et le cap Corse (Le Monde du 6 juillet), les polémiques sur les éoliennes gagnent la Bretagne. En cause, là comme ailleurs, les nuisances provoquées par cette énergie renouvelable, qui suscite un intérêt croissant. L'implantation d'un site d'éoliennes peut représenter une source de revenus importante - taxes professionnelles et baux - pour des petites communes démunies. Mais l'esthétique particulière de cette nouvelle filière énergétique n'est pas toujours en adéquation avec le respect du paysage, nouvelle notion patrimoniale de mieux en mieux intégrée par la population, surtout sur des sites côtiers, là où le vent souffle le plus, en Corse comme en Bretagne.
Dans le Finistère, 16 éoliennes fonctionnent déjà, 27 projets sont en attente de permis de construire (délivré, pour ce type d'installation, par les préfets, et non par les maires). De 70 à 80 autres dossiers sont à l'étude dans le département. L'Association pour la protection des sites des abers (APSA) dénonce des implantations anarchiques, des permis de construire attribués à la va-vite, selon elle, par la préfecture. "Nous souhaiterions que des règles soient fixées, explique Joël Retiere-Lehideux, président de l'APSA, et que le plan d'aménagement éolien soit soumis aux règles des installations classées, à une enquête d'utilité publique et à l'approbation de la population."
A Plouarzel, petite bourgade de la région de Léon, les cinq éoliennes déjà en place au lieudit des Deux-Croix ne sont pas appréciées par tout le monde, d'autant que d'autres implantations seraient prévues. Mais c'est surtout à Saint-Thégonnec, près de Landivisiau, que la polémique se développe au sujet du site La Butte du télégraphe, où un permis de construire a été délivré par le préfet, malgré l'avis négatif de la commission départementale des sites. Cinq éoliennes de 43 mètres de haut doivent être implantées sur cette colline de 220 mètres, qu'une association locale cherche à préserver. "C'est un site historique de randonnée remarquable qui domine le bocage breton", assure son président, Jean-Claude Herter.
"Le rapport efficacité et protection des paysages nous apparaît négatif", estime-t-on prudemment à la préfecture de Brest, où l'on est conscient des problèmes soulevés par les nombreuses demandes de permis de construire. Les sites prospectés pour les nouvelles implantations englobent un large secteur, comprenant notamment le cap Sizun, la montagne Noire, les monts d'Arrée, la baie d'Audierne et le littoral sud du département. Les projets émanent aussi bien du secteur public (EDF) que privé. Pour tenter de couper court aux polémiques, le préfet du Finistère a estimé indispensable de s'entourer d'un comité de pilotage au niveau départemental, composé des élus et des représentants des administrations ou des entreprises privées intéressées. Par ailleurs, la direction régionale de l'environnement (Diren) prépare une charte pour canaliser l'afflux de projets.
Le débat sur les éoliennes semble d'ailleurs diviser également les écologistes locaux. Si le président de l'association Diwall an Aberiou, Pierre Rivoile, partage les revendications de l'APSA, Marie-France Tanguy, la présidente d'une autre association de défense de l'environnement, Abers Nature, se déclare, elle, résolument pour les éoliennes. "Elles représentent un peu les moulins à vent de notre siècle", conclut-elle. - Christine Chalier
Dans l'Hérault aussi, des projets d'implantation d'éoliennes suscitent des protestations. Vingt et un projets sont en attente d'un permis de construire, un a déjà été refusé. Le projet lodévois-larzac, élaboré par la Compagnie du vent, qui s'intégrait dans le programme national Eole 2005,est critiqué par l'Association de défense des paysages du Larzac, dont le porte-parole est Jean-Louis Gentile, ancien haut fonctionnaire de l'Assemblée nationale et socialiste de longue date.
L'Association a déposé un recours devant le tribunal administratif. Après le refus des propriétaires du site initialement retenu, à Pégairolles-de-l'Escalette, de louer ou vendre, la construction devrait se faire 500 mètres plus loin, sur la commune de Saint-Michel-d'Alajou, sans qu'il soit nécessaire, selon l'entreprise, d'effectuer une deuxième étude de prédiagnostic d'impact sur l'environnement, ce que, pour sa part, conteste M. Gentile.