Quoiqu'en disent certains mouvements écologistes, la présence d'éoliennes n'est pas sans effet sur l'environnement. La faune volatile est la première victime de
ce mouvement qui, manifestement, n'a aucune motivation quant à la protection du milieu naturel mais s'intéresse plus à d'autres objectifs tel que l'anti-nucléaire.
Nous essaierons de fournir des informations quant aux incidences sur le milieu naturel des éoliennes sans nous occuper des discours politico-philosophiques.
Dans un rapport de 2001, le Dr Lekuona indique avoir suivi 368 éolienne en Navarre durant un an. La province en compte un peu moins de 1100. Il a estimé la mortalité annuelle de vautours fauves
à 409. Plus d'informations
L'association Gurelur dit que l'on trouve un grand nombre de cadavres dans un parc éolien pouvant se chiffrer à plusieurs douzaines.
Des cadavres de vautours sont souvent trouvés. Il existe plusieurs rapports officiels qui les chiffrent, mais la plupart ne sont pas fiables. El Sekano dénonce le fait que la plupart des ornithologues qui les écrivent ne sortent jamais de leur bureau.
Extrapolation des pertes de vautours pour cause d'éoliennes:
409 x 6 ans = 2.454
Si les 700 éoliennes restantes ne tuent que 20% des vautours tués par les 368 étudiées par Lekuona (dont certaines sont situées à 1 km d'une colonie de vautours, ce qui
les rend particulièrement meurtrières) il y en aura environ 500 par an soit un total: d'environ 3.000
Un renard (??? Ou un chien) a déterré dans un parc éolien un sac de plastique contenant des ossements de vautours. Donc, des employés des sociétés d'exploitation des éoliennes ont peut-être reçu pour consigne de les enterrer. Ni vu ni connu. Vu les rapports officiels et les témoignages de El Sekano et d'autres, qui ont trouvé des cadavres, il est probable que la mortalité ne doit pas être loin de 1.000 vautours. Plus d'informations
Personne ne s'occupe de "monitorer" cette grande région où il y a des milliers d'éoliennes. Mais elles sont plus récentes.
500, 1.000 vautours morts? Qui sait? Il n'existe pas d'étude scientifique.
Grande région, mais moins de vautours. Disons 100, 200 victimes (estimation sans analyse scientifique)?
Tarifa est un gros point noir pour les vautours, à la fois résidents et migrants.
Sûrement plus de 1.000 victimes en 20-25 ans. Peut être 2.000.
Il y a des vautours, et le développement éolien commence à peine.
Aucune information sur les vautours mais il y a 2500 éoliennes.
Un vautour tué par une éolienne a été trouvé en novembre 2006 dans une région riche en vautours. Mais il n'y a que 2 éoliennes. et ils vont en construire des centaines à cet endroit...
Pas énormément de vautours et pas beaucoup d'éoliennes, pour l'instant...
Pas d'éoliennes encore. Mais cela commence.
Je ne sais s'il y a beaucoup de vautours.
Pas d'éoliennes pour l'instant mais elles arrivent.
Très peu d'éoliennes pour l'instant. Pas de suivi, pas de nouvelles.
D'autre part, la population de vautours fauves en Espagne s'élevait à environ 55.000 en 1999
Donc l'impact a pu être absorbé jusqu'à présent. Mais qu'en sera-t-il quand il y aura 25.000 éoliennes sur tout le territoire? Et si l'on ajoute les vautours qui meurent envenimés, ou électrocutés, ou qui percutent des lignes à haute tension, ou qui meurent de faim (récemment, depuis que les autorités demandent aux agriculteurs d'enterrer leur cheptel mort - à cause de la maladie de la vache folle, et de la fièvre aphteuse).
L'avenir ne s'annonce pas rose pour le vautour en Espagne.
D'autres Bonellis ont sans doute été tués par des éoliennes en Espagne, mais on ne le saura jamais. C'est un sujet trop brûlant. La SEO-Birdlife, comme la LPO en France ou la RSPB en Grande Bretagne, ont placé leur intérêt financier et celui de leurs membres ornithologues avant celui des oiseaux.
En Espagne, 25% du budget de la SEO-Birdlife est financé par des dons de Iberdrola et de la Banque Triodos (la banque mondiale des éoliennes).
En Grande Bretagne, la RSPB loue son nom à une compagnie d'électricité qui vend un produit - "RSPB energy" - faisant penser aux clients que les éoliennes ne tuent pas d'oiseaux. C'est moralement
répréhensible.
Qu'en est il de la LPO en France? Vu leur soutien aux éoliennes, nous pouvons nous interroger.
Elle soutient néanmoins le développement des énergies renouvelables dans notre canton, "à condition qu'il se fasse en harmonie avec les besoins d'une avifaune dont l'espace vital devient de plus en plus exigu".
L'Antenne rappelle que ces nouvelles infrastructures représentent un danger potentiel pour la faune ailée. Pour les biologistes Emmanuel Revaz et Bertrand Posse, cette problématique est à prendre extrêmement au sérieux si l'on entend ne pas rajouter dans le paysage une importante source de mortalité pour les oiseaux sauvages.
Ce ne sont pas les éoliennes de plaine que montrent du doigt les deux spécialistes de l'Antenne. Celles déjà construites sur les communes de Collonges et de Martigny s'insèrent dans un paysage déjà extrêmement modifié par l'homme. "Elles ne représentent de ce fait probablement qu'une source secondaire de danger, bien que des études approfondies appliquées au contexte de la vallée du Rhône fassent encore défaut."
Les spécialistes soulignent deux dangers. "Premièrement, les grands cols alpins agissent comme des entonnoirs pour la migration des oiseaux qui franchissent les Alpes, au printemps comme à l'automne. Les parcs éoliens qui seraient installés en travers de ces goulets où le flux migratoire est naturellement concentré depuis des millénaires représentent potentiellement de véritables pièges pour les oiseaux de toutes tailles, surtout pour les rapaces et autres grands voiliers", note Emmanuel Revaz.
Deuxièmement, les grands oiseaux indigènes emblématiques des Alpes risquent de voir leur taux de mortalité grimper, selon l'Antenne. Et de citer l'aigle royal et le gypaète barbu, "ce dernier étant en pleine phase de recolonisation de ces anciens bastions, là justement où fleurissent aujourd'hui les projets d'éoliennes". Exemple cité par Bertrand Posse: le col du Sanetsch ou quinze à vingt éoliennes sont envisagées. "Il n'est distant que de huit kilomètres du site de nidification de Derborence... à quelques coups d'ailes pour un rapace tel que le gypaète." A la commune de Savièse, partenaire du projet, on indique que la problématique des volatiles n'a pas encore été étudiée. "Il est un peu tôt pour se prononcer là-dessus. Nous en sommes à la phase initiale, notamment la mesure des vents, pour savoir si le projet est viable", indique l'administration communale.
Les ornithologues rappellent aussi que dans la perspective de la pénurie d'électricité annoncée, l'optimisation et la réduction de certains modes d'éclairage aussi coûteux que superflus seraient tout bénéfice pour les oiseaux sauvages, notamment pour les migrateurs. Ces derniers sont souvent désorientés voire piégés par les lumières des agglomérations lorsque le temps est maussade ou couvert.
Auteur: Gilles Berreau
Source: Le Nouvelliste du 11 décembre 2008