Gilbert Simon, considéré par les mouvements écologistes comme «le grand défenseur de l’ours et du loup» et d’une manière générale de la faune sauvage, est décédé le 28 janvier 2012 à son domicile de Puteaux dans les Hauts-de-Seine, des suites d’un cancer foudroyant. Il avait 64 ans. Il était né le 28 novembre 1947 à Montpellier.
Du côté des éleveurs et bergers, il ne fallait pas s’attendre à des réactions amicales sans pour autant être hostiles. Il a toujours été considéré comme étant le principal responsable des malheurs du pastoralisme en important ours et loups au milieu des troupeaux au nom d’une idéologie écologiste axée uniquement sur le "tout sauvage" à partir d’espèces emblématiques.
Néanmoins, rien de plus normal que ses amis lui rendent hommage à travers la Gazette des Prédateurs, organe d’information de son association Férus. Un hommage sous forme de texte aux signataires les plus divers. Nous y trouvons notamment:
Nous avons ici un parfait condensé des décideurs de l'écologie militante française avec cette confirmation des propos de la commission parlementaire de 2003. L’intervention d’Éric Marboutin, chef de projet Loup-Lynx (ONCFS) et Eladio Fernández-Galiano, chef de Service. Unité de la Biodiversité, Conseil de l’Europe est la preuve d’une certaine proximité entre les administrations (France et Europe) et des associations qui sont des courants d’idées et non des structures représentatives et démocratiques. Alors qu’Éric Marboutin prétend se limiter à des apports techniques et scientifiques au sein de la LCIE et auprès des tous les intervenants français, réagir dans l’organe de communication de FERUS est par excellence un acte politique qui marque clairement l’orientation de son auteur lorsqu’il écrit:
"Je connaissais de renommée Gilbert Simon par les fonctions qu'il occupait au ministère de l’Ecologie, nous mesurions la valeur de ses engagements pour faire avancer les textes de loi et faire évoluer la perception et donc les usages de la nature. Puis j’ai rencontré Gilbert en tant qu'administrateur et membre actif du comité scientifique du WWF France. Gilbert était un militant de la protection de la nature et plus particulièrement un grand défenseur de la qualité des rivières et de leurs hôtes, les poissons et notamment les poissons migrateurs comme le saumon, l'esturgeon ou les anguilles ; il mesurait les difficultés physiques et chimiques que rencontraient ces grands voyageurs pour survivre. C'était aussi un militant engagé pour la protection des grands mammifères carnivores comme le loup, le lynx et l’ours. Il nous surprenait toujours en dénonçant la création de nouveaux aménagements qui bétonnaient, imperméabilisaient, découpaient, morcelaient, consommaient les espaces naturels, lui qui venait du corps des ingénieurs des ponts et chaussées! Gilbert va nous manquer pour domaine du droit international et de ses implications nationales, tout en étant en prise avec la réalité de terrain, il mettait ses analyses à disposition de la collectivité, toujours de façon constructive, et l’a fait jusqu’au bout de sa motivation. Dans l’épineux dossier de la coexistence avec les grands carnivores, les personnes compétentes, de bonne volonté et pragmatiques, existent de tous les bords; Gilbert Simon en faisait assurément partie. Il savourait l’idée même de faire de la biologie de la conservation en pratique: respectueux des autres, il savait reconnaître la complexité des choses, sans que cela n’entame sa détermination à apporter de nouvelles pierres à l’édifice... bien au contraire. Un sacré bonhomme…"