A l'instar des Pastoralies au Plateau de Beille organisés pour la troisième année par l'ASPAP, l'ADET organise les Estivales du Pays de l'ours 5 jours avant l'arrivée de Chantal Jouanno, Secrétaire d'Etat à l'Ecologie, devant le Comité de Massif des Pyrénées. Ce n'est sûrement pas une coïncidence.
Curieusement, en dehors de l'annonce, cette fête n'a eu aucune couverture médiatique. Pire encore: le forum de l'ADET n'en faut pratiquement pas état. Serait-ce un fiasco?
De son côté, l'ASPAP s'attend à accueillir, comme chaque année, de 8 à 10000 personnes. Nous ne sommes plus sur le même registre.
L'ours comme symbole du développement durable: c'est le credo des "Estivales du pays de l'ours", le festival organisé le mercredi 21 juillet à Arbas (Haute Garonne).
L'endroit est bien choisi: outre le panorama sur les Pyrénées, le plantigrade, dessiné la fleur à la gueule vêtu d'un Marcel de maître nageur sur l'affiche du programme, est plutôt bien vu dans cette commune dont le Maire François Arcangeli est aussi le président de l'association "pays de l'ours Adet" organisatrice de la manifestation.
"C'est vrai qu'ici,nous avons une écoute qu'on aimerait trouver ailleurs en Ariège", commente Alain Reynes, l'un des organisateurs des Estivales. L'opposition pro et anti ours ne mène à rien". Entretien........
Alain Reynes: Pour nous l'espèce phare c'est l'ours. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a que lui pour autant. Nous disons que l'ours est un patrimoine naturel qui peut être un atout pour l'économie locale. Cela implique sa conservation. En cela l'ours est un modèle de développement durable où l'on concilie la préservation d'une espèce naturelle et le développement. Si on n'arrive pas à imaginer un modèle qui concilie ces deux aspects on est mal parti. On reste dans une vision passéiste du monde. Cela dit on y parlera d'ours, bien sûr, mais aussi des rapaces, du coq de bruyère, des haies, de l'âne des Pyrénées, du patou, chien de protection des troupeaux pyrénéens...
Alain Reynes: Il ne faut surtout pas s'opposer. L'exclusion est la mauvaise solution. Il n'est pas question d'exclure ni l'ours, ni le pastoralisme et la chasse. La bio diversité est un tout. La question c'est comment vivre ensemble.
La population d'ours -une vingtaine au total sur le versant français des Pyrénées- est-elle suffisante selon vous pour maintenir l'espèce?
Alain Reynes: Non. Des réintroductions supplémentaires sont indispensables. Pour que l'espèce soit viable, il faudrait au moins une cinquantaine d'Ours dans les Pyrénées françaises comme c'est le cas dans le massif des Abruzes en Italie.
Les Estivales du pays de l'ours de 10h du matin à minuit (expos, Tables rondes, concerts gratuits) le 21 juillet à Arbas (31)
Propos recueillis par Jean Manuel Escarnot
Source: Eco Terre du 17 juillet 2010