Drame chez les écolos, c’est-à-dire les mouvements écologistes patentés, défenseur du loup et de l’ours mais pas de la brebis et de l’agneau. Leur fonds de commerce prend l’eau. Ils ne sont plus écoutés. Du moins pas autant qu’avant…. Avant quoi?
Depuis 30 ans pour l’ours dans les Pyrénées, 20 ans pour le loup dans les Alpes et ailleurs, les mouvements écologistes avaient la primeur de l’écoute ministérielle et administrative. Ils parvenaient même, à plusieurs reprises, à diffuser les informations avant le Ministère de l’Ecologie. Un rapport parlementaire parlait de «trop grande proximité» entre ces associations et l’administration. Mais aujourd’hui, les rapports de force semblent être modifiés sans pour autant parler d’inversion.
Durant 30 ans, nous pouvons affirmer que Gilbert Simon a très largement contribué à manipuler (le terme est même faible) pour parvenir à l’introduction d’ours exogènes dans les Pyrénées. Une démarche pratiquement dictatoriale qui conduisait la mouvance écologiste à s’imposer sans demander l’avis aux populations locales. Gilbert Simon était à la fois un haut fonctionnaire, au plus proche des Ministres au ministère de l’Ecologie notamment lorsqu’il était Directeur de la Nature et des Paysages et militant associatif chez Férus (ex ARTUS) dont il a été vice-Président puis Président. Il a également présidé le conseil scientifique du WWF-France. Avec une telle double casquette, tout pouvait être permis quel que soit la tendance gouvernementale en s’appuyant également sur quelques autres inspecteurs généraux de l’environnement raisonnant plus en philosophe qu’en protecteurs concret des territoires.
Gilbert Simon est décédé en janvier 2012. Depuis mai 2012, une nouvelle tendance gouvernementale est arrivée aux affaires. La situation économique est tendue. Il faut réduire les dépenses notamment les subventions. Le coût des prédateurs est énorme. Plusieurs dizaines de millions d’Euros… Les conséquences économiques et sociales sont dramatiques. Toute une profession se plaint et est à la dérive. Les solutions proposées depuis 20 et 30 ans sont inefficaces. Aujourd’hui les socio professionnelles demandent des comptes que les associations écologistes sont incapables de fournir.
A plusieurs reprises, à l'occasion de visites ministérielles et celle du Présidentd e la République dans les Alpes les syndicats agricoles, chasseurs et associations locales et régionales comme la FAR, Solidarité Pastorale, Eleveurs et Montagnes ont été reçus avant le 31 décembre 2012. Ce n'est pas le cas des associations écologistes qui ont attendues janvier 2013. Voir les communiqués de presse:
Le plus énorme des mensonges vient de la manipulation de la classification des espèces à protéger en Europe par l’UICN (liste rouge). On veut à tout prix protéger au maximum des espèces qui ne devraient pas l’être. De ce fait, on gèle des territoires que l’on appauvrit en termes de biodiversité. C’est le précepte idéologique du «tout sauvage» défendu par FERUS et le WWF. C’est ce qui se produit avec l’ours et le loup. Partant de cette énormité manipulatrice, tous les mensonges sont permis. Ce fut le cas pour l’introduction de l’ours dans les Pyrénées dont le processus a été clairement identifié par David Chétrit dans son ouvrage sur les manipulations. Les interrogations existent toujours, et depuis 20 ans, quant au loup que nous voyons apparaître, comme par enchantement, un peu partout en France. Où est la vérité? Gilbert Simon et Ferus, ont-ils reconnu publiquement des lâchers clandestins dans les Landes à la fin des années 1980? Il ne l’a pas nié devant une commission parlementaire. De telles opérations ne se montent pas seul. Il faut une logistique. Laquelle? Qui croire? N'y en a-t-il pas eu d'autres? Encore aujourd'hui?
Viennent ensuite les promesses jamais tenues. Dans les Pyrénées, notamment, il était question de «développement économique» autour de l’ours. Si ce développement existait, cela se saurait. Mais au contraire. Ceux qui y ont cru avec le fromage Pe Descaous et le «broutard du Pays de l’ours» ont déserté. Des projets sans lendemain montés avec une rare incompétence et une part d’argent public. Sur les aspects ludiques du développement, ces associations ont fait preuve d’un profond amateurisme sans parler du fait qu’ils vendent du vent. Parler de randonnées sur «les traces de l’ours» depuis une commune qui n’a vu d’ours que le jour des lâchers ne peut fonctionner qu’un temps. Etc…
A partir de 2000, l’Union Européenne cesse les financements LIFE pour les introductions et la cohabitation avec l’ours. Rien ne sort pour le loup. En fait, les financeurs constatent que la cohabitation est impossible et que les acteurs locaux refusent toute collaboration à une affaire qui ne peut pas fonctionner. Nous ne sommes pas loin du même constat dans les Alpes au sujet du loup. Il suffit de mettre en parallèle le nombre de victimes du prédateur et le respect des mesures de protection pour se rendre compte que ça ne fonctionne pas. Mais jusqu’à une époque récente, il y avait toujours Gilbert Simon qui veillait au grain. N’étant plus là…. Il est plus facile de faire les constats et d‘en tirer les conséquences objectives sans manipuler les chiffres et la situation réelle. Aujourd’hui, il faut prendre des mesures à partir d’un constat de faillite du passé.
Dans le même temps, les opposants se sont organisés. Ils ont multiplié leurs relations, ont su convaincre à partir d’argumentaires techniques et scientifiques sans faille contrairement aux écologistes qui restent sur un discours militant sans fond. Les contraintes économiques et sociales imposent une autre forme de réflexion que de simples discours. La récente réunion de travail à la Commission Européenne en est la preuve tout comme le constat que la problématique française est la même dans toute l’Europe. C’est donc une remise en cause totale des méthodes qui est en cours et à laquelle ne participent pas les associations écologistes coincés par leur idéologie que nous pouvons qualifiée de sectaire.
Face au constat de faillite évident, au coût du maintien et du développement des grands prédateurs carnivores au milieu d’activités humaines économiques et non ludiques, les décideurs politiques ont plutôt tendance à aller du côté des actifs concrets, représentatifs des territoires, plutôt que des rêveurs contemplatifs le plus souvent non territorialisés sur les territoires de montagne concernés. Il faut retomber sur terre en oubliant beaucoup de rêves pour parler concret.
C’est ce qui se passe actuellement et dont se plaignent les associations écologistes qui, sur le plan concret, n’ont strictement aucun bilan positif à présenter y compris en faveur
de la biodiversité. On ne peut pas défendre la biodiversité et parler de développement durable en se limitant à deux espèces emblématiques. Il faut avoir une vision plus large et
savoir prendre un peu de hauteur. C’est ce qui manque, depuis 30 ans, à ces associations qui ont conduit l’écologie au fond du trou en se faisant le plus souvent haïr des acteurs
locaux qu’ils ont souvent assigné en justice et parfois mis sur la paille. Aujourd’hui, il faut remonter la pente au moindre coût. C’est ce qui se fera très probablement mais… sans
les écolos ou alors de manière marginale. La protection de l’environnement n’est plus le monopole de quelques associations mais rentre dans le domaine de la vie quotidienne.
FERUS, l’ADET, le FIEP, FNE, ASPAS, ANA, FRAPNA... et beaucoup d’autres, peuvent consommer leur déprime. Elle pourrait être durable même après une rencontre avec une ministre.
Louis Dollo, le 22 février 2013