Cet axe routier européen traversant l'Ariège à travers les Pyrénées pour atteindre l'Espagne n'est pas vraiment réalisé. Tout le monde en parle mais tout reste au stade de palabres et d'études que l'on évite de publier tout en reportant la responsabilité sur les autres. Dans ces conditions nous ignorons tout des mesures compensatoires obligatoires qui ont été ou qui doivent être prises. Le flou est donc total et permet de s'interroger de savoir si les introductions d'ours et de loups ne sont pas la véritable compensation écologique. Si tel est le cas, difficile de la dire à une population totalement hostile à la présence des grands prédateurs.
Les propos de Frédérique Massat (PS)sonty étonnants mais pourraient bien s'expliquer. L'Etat a accepté de financer une étude juridique. La députée de l'Ariège dit: "Cette étude nous a été systématiquement refusée par l’ancien gouvernement..." Mais nous sommes en 2013, c'est à dire un an après le changement de gouvernement. Si l'étude n'a pas été communiqué, la responsabilité en incombre totalement au nouveau gouvernement depuis 2012 qui en a la possibilité. Pourquoi cette dissimulation? L'ours et le loup sont-ils l'enjeu de cette compensation?
Taper sur les anciens de gouvernement lorsqu'ils ne sont pas de la même obédience, est un sport politique. Par ailleurs, la machine administrative semble difficile à arrêter surtout au Ministère de l'écologie où nous trouvons de nombreux militant pour la cause du loup et de l'ours. Rappelons-nous qu'en 1996, c'est Barnier qui décide la réintroduction de l'ours. mais tout était dans les tuyaux depuis les ministère Lalonde et Royal avec le rôle évident de Gilbert Simon. A la même période, en 1993, nous apprenons que le loup est arrivé, on ne sait comment, dans le Mercantour, toujours sous la responsabilité des mêmes acteurs. Mais c'est bien Michel Barnier (droite) qui a pris l'arrêté de protection du loup courant 1993 dès son arrivée alors que la Directive Habitat n'était pas encore ratifiée par la France et qu'il pouvait ne pas prendre cet arrêté. Mais Gilbert Simon et d'autres veillaient au grain jusqu'à ce qu'il soit écarté du Ministère.
Tout ou rien? Telle est la toile de fond de l’étude que l’Etat a accepté de financer en débloquant plusieurs millions d’euros pour notamment achever la déviation d’Ax-les-Thermes.
«Cette étude nous a été systématiquement refusée par l’ancien gouvernement. Aujourd’hui, l’Etat s’engage à la faire, une étude lourde dont on ne connaît pas l’issue» avoue Frédérique Massat, députée de l’Ariège.
Avec les deux autres parlementaires ariégeois, Jean-Pierre Bel et Alain Fauré, ainsi que les collectivités locales, ils ont plaidé la cause de l’Ariège qui voit depuis des années la question laissée en suspens.
Il s’agit là d’une étude qui doit réfléchir à la possibilité juridique de travailler sur une concession sur la partie ariégeoise. «Ce n’est pas l’étude de faire une concession» tient à souligner la députée.
A l’issue de cette étude qui a déjà démarré et qui devrait aboutir d’ici la fin de l’été, deux options vont se dessiner. Une issue positive qui permettra à l’Etat de continuer sur une autre phase avec l’élaboration d’un cahier des charges et un appel public à la concurrence.
Une issue négative qui mettra fin à toute possibilité d’aménagement de l’axe en voie rapide. «Si l’étude est négative, ça voudra dire que cet axe ne pourra pas être aménagé et ça n’ira pas au-delà»
L’étude de faisabilité initiée par le Conseil général semble de fait caduque Budgété à environ un milliard d’euros, sans l’appui d’une entreprise et en temps de vache très maigre pour l’Etat et les collectivités locales, l’aménagement de l’E9 serait impossible.
Une étude négative ne laissera donc plus aucun doute sur la poursuite de ce projet d’envergure qui dure depuis des années.
«L’Etat n’a pas les capacités financières pour pouvoir l’assumer. Les collectivités locales n’ont pas plus la surface financière suffisante pour pouvoir engager l’ensemble de l’aménagement de l’axe» reconnaît Frédérique Massat.
Autre interrogation, l’étude lancée fin mars 2013 par le Conseil Général de l’Ariège qui devait réfléchir à la faisabilité de la mise en concession de l’itinéraire.
A l’époque, le département voulait pouvoir disposer de toutes les informations nécessaires à l’achèvement de l’aménagement de la RN20, sans écarter le principe de pouvoir s’appuyer sur un financement privé, avec la mise en concession de tout ou partie de l’itinéraire. Et à l’époque, c’était justement l’absence de réponse des services de l’Etat qui avait poussé le Conseil général à demander cette étude. C’est le cabinet SETEC (Société d'études techniques et économiques) qui était chargé d'étudier la faisabilité technique et financière de la mise en concession d'une portion de l'E9.
Le diagnostic devait être rendu fin avril. Finalement, c’est le 28 juin prochain qu'il sera rendu public. Mais des conclusions rendues caduques par le déroulement de cette nouvelle étude lancée par l’Etat.
Source: Ariège New du 18 juin 2013 Le site de ce média semble ne plus existé