Etre médecin en montagne à visiter des malades dans les villages d’une vallée, été comme hiver avec la neige, souvent loin des grandes cités et des centre hospitaliers, n’a rien à voir avec l’exercice de la médecine en ville. Parfois médecin des pompiers, il peut être appelé jour et nuit pour assurer des urgences, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige à faire des distances souvent importantes.
Pour ces raisons, l’exercice de la médecine en montagne présente un caractère spécifique auquel il faut ajouter l’isolement professionnel et social d’un couple et d’une famille: emploi du conjoint, études des enfants, etc…. Alors que nous constatons un manque de médecins en ville, que de nombreux d’entre eux partant en retraite dans les années qui viennent ne seront jamais remplacés, il est évident que les jeunes ont le choix du lieu d’installation sans aucun souci. Ils iront naturellement au plus facile qui n’est pas la campagne et encore moins la montagne.
Face à cette situation, l’Association Nationale des Elus de la Montagne – ANEM – a alerté les pouvoirs publics pour rechercher des solutions et éviter que les vallées de montagne ne deviennent des déserts médicaux et, à terme, des déserts dépourvus d’activités humaines. C’est néanmoins l’objectif avoué par certains organismes recherchant avant tout l’ensauvagement des territoires. Deux idéologies qui ne manqueront pas de s’affronter.
Laurent Wauquiez, député de la Haute-Loire, et Marie-Noëlle Battistel, députée de l’Isère, respectivement Président et Secrétaire générale de l’ANEM se félicitent de l’adoption d’un dispositif spécifique en faveur des médecins de montagne.
En lien avec Bernadette LACLAIS, Béatrice SANTAIS et Hervé GAYMARD, députés de la Savoie, Sophie DION et Martial SADDIER, députés de la Haute-Savoie, une délégation de parlementaires de la montagne et de représentants des professionnels du secteur a été reçue, en mai dernier, par la Ministre des Affaires sociales et de la Santé à propos de l’avenir des médecins en montagne.
Ces praticiens, indispensables à la sécurité des personnes en montagne et dont le nombre diminue de façon inquiétante, font face à une augmentation de leurs charges due à des conditions géographiques et climatiques particulières, et à la stagnation des tarifs de l’assurance-maladie.
Plusieurs séances de travail avec le cabinet de la Ministre ont permis d’aboutir à un dispositif spécifique pour les généralistes exerçant en territoire isolé (article 39 du PLFSS pour 2015).
Les agences régionales de santé pourront désormais conclure avec un médecin généraliste conventionné, un contrat en application duquel il percevra une rémunération complémentaire aux revenus de ses activités de soins exercées en qualité de médecin généraliste, avec 3 conditions cumulatives pour en bénéficier:
Conformément à l’engagement pris par la Ministre, l’ANEM sera associée à la rédaction du décret d’application qui précisera notamment les critères caractérisant le territoire isolé, liés à la situation géographique et à la densité de population des zones dans lesquelles exercent les médecins qui y sont installés, ainsi que le seuil de revenu.
Communiqué de presse de l'ANEM du 18 novembre 2014