Louis Robach (1871 - 1959) Un pyrénéiste méconnu

Personnage hors du commun, Louis Robach a marqué son époque. De 1899 à 1954, il parcourt les Pyrénées, les Alpes (Mont Blanc en 1902, Cervin en 1903) et les Andes. Dans les Pyrénées, parmi de nombreuses courses, il participe à la première ascension à ski du Néthou (3.404 m), réalise la première ascension de la Frondella Occidentale (3.006 m) et gravit 43 fois son sommet préféré: Le Mont - Perdu. (Remise en place le 23 juillet 1989 après une longue disparition, une plaque à son effigie le rappelle à la Brèche de Tuquerouye).

Grand voyageur, infatigable et curieux de toutes choses, il était toujours prêt à parcourir le monde et se disait millionnaire en kilomètres, kilomètres dûment décomptés dans ses cahiers. Car Louis Robach, bien que pourvu d'une mémoire peu ordinaire, notait tout, et ses nombreux carnets contiennent des masses de renseignements. De plus, c'était un original, ce qui rend la lecture de sa vie encore plus intéressante.

Photographe passionné, il passa de nombreuses nuits glaciales dans les Pyrénées pour fixer sur la gélatine de ses plaques la trace du passage des planètes et des étoiles. L'observation du ciel sera l'une de ses passions qu'il pourra assouvir en 1909 lorsqu'il achètera une lunette astronomique de 2.40 m de focale. Ses compétences en ce domaine et son sens de l'opportunisme lui permettront, en 1912, de découvrir l'aplatissement de la Lune.

Végétarien dès sa jeunesse, il gardera jusqu'à la fin de sa vie (il est mort à 88 ans) une éclatante santé qu'il mettra au service de ses nombreuses passions, faisant preuve jusqu'à un âge fort avancé d'un extraordinaire allant. A ce sujet, il n'est que de rappeler qu'à 83 ans, il gravit le Pico Meys (5.426 m) dans la Cordillère des Andes.

Robert Ollivier, guide de haute montagne bien connu, l'a rencontré plusieurs fois et resta jusqu'à sa mort en correspondance avec lui; il était plein d'admiration pour cet homme peu commun et m'écrivait:

"Vous avez eu une excellente idée de consacrer un livre à Louis Robach, l'homme le plus extraordinaire que j'aie jamais rencontré..."

Michel Weidner