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Les importations d’ours de Slovénie dans les Pyrénées de 1996, 1997 et 2006, ont fait l’objet de conflits qui persistent toujours. Conflits qui ont eu pour effet d’unir les vallées pyrénéennes qui, jusqu’alors, étaient restées indépendantes les unes des autres. Union des populations des vallées des Pyrénées face à l’adversité de l’écologie punitive et d’une administration complice avec des élus politiques aux comportements parfois surprenants.
David Chétrit tente d’y voir clair tout en découvrant à travers des documents d’archive incontestables une vaste manipulation des médias naïfs ou complices et le pouvoir incrusté par des mouvements écologistes mettant ainsi à mal des principes fondamentaux de la République tels que la démocratie

La réintroduction de l'ours L'histoire d'une manipulation
Auteur: David Chétrit
Editeur: Privat
Paru le 13 avril 2012
15 x 24 cm, 270 p. Broché
Prix: 18 euros
ISBN: 978-2-7089-8353-3
GENCOD: 97827089583533
Code distributeur: S492237

Note de l’éditeur: «Que se cache-t-il derrière la médiatique controverse de la réintroduction de l’ours, qui affecte les Pyrénées et ses habitants depuis quatre décennies? Repose-t-elle réellement sur des préoccupations d’ordre écologique? Et si ce n’était qu’un prétexte servant des intérêts et des ambitions tout autres? Allant bien au-delà du débat «anti-» et «pro-» ours, cet ouvrage, fruit d’un travail d’investigation, revient sur l’histoire et ses différents acteurs, et révèle les enjeux politique et économique de ce sujet complexe. Il met en lumière des faits, des agissements et des méthodes, et les confronte à une question de fond: celle de la qualité de notre vie démocratique, et des processus et des mécanismes qui la menacent».

Un livre qui pourrait bien surprendre, choquer et remettre en cause des acquis à travers des mensonges et des manipulations qui persistent toujours.
Une parution à la veille des élections présidentielles et législatives avec, très probablement la mise en cause directe de certaines personnes et organisations… Voilà qui ne manquera d’intérêt pour les observateurs.

- L’auteur: David Chétrit

Fils d’une bergère, frère d’un berger ossalois réputé pour la qualité de ses fromages AOC Ossau-Iraty, David Chétrit a baigné dès son enfance dans le pastoralisme avec ses joies et ses peines. Il a vécu au quotidien les combats menés contre l’introduction de l’ours, pour la protection des troupeaux, le développement de l'élevage et l’agriculture de montagne, la création de l’IPHB, etc... Et observé, au gré des transhumances familiales, les acteurs des vallées béarnaises en essayant de comprendre, sans se faire porte-parole de telle ou telle partie.
David Chétrit est diplômé d’un troisième cycle en biologie et ingénieur écologue de formation. Il est aujourd’hui médiateur de justice et des conflits organisationnels.

- Réaction à chaud de lecteur

Au premier abord, nous pourrions dire de ce livre: «un de plus». Sauf que dès les premières pages, nous comprenons que ce n’est pas un récit imaginaire excluant toutes réalités de terrain, ni le fantasme de quelques pseudos chercheurs, c’est du vécu très documenté.  Ceux qui ont vécu tous ces mensonges et manipulations, comprendront mieux ce qui se passait dans leur dos. Parfois des actions insoupçonnées d’acteurs proches qui… ne disaient pas tout. Pour ceux qui découvrent, cherchent à savoir ou n’ont connu que les versions imaginaires (nous ne dirons pas mensongères mais pour certains ce serait un terme plus appropriés), ils découvriront comment ils ont été abusés et trompés par des personnes qui bénéficient d’une certaine aura ou d’une place dans l’administration à tous les niveaux, du plus petit au plus grand.

Dans un premier temps, l’auteur nous fait un historique de la «naissance du mouvement de conservation de l’ours dans les Pyrénées»  en mettant en avant «les signes avant-coureur d’une bavure» dès 1975 avec la création du FIEP. Il explique cette «ruée vers l’ours» avec un «pilon médiatique» dès 1982 appuyé par des «communiqués de presse relatant un massacre d’ours qui aurait été perpétré en vallée d’Ossau le 10 janvier 1982»? Et d’autres communiqués incendiaires sur la base de rumeurs et de contradictions menant jusqu’à un dépôt de plainte. Puis c’est le plan ours avec sa «nasse  à ministres», ses financements, ses petites mains, etc… pour arriver, après une étude de faisabilité en 1989, à la première introduction, non pas en Béarn mais en Haute-Garonne en 1996-1997.

Le rôle d’ARUS et de son financeur, une société commerciale de vente par correspondance, la Maison de Valérie, fut des plus ambigus. David Chétrit offre au lecteur des citations de documents officiels totalement inconnus des acteurs de terrains. Cela ne manque pas de piquant.  D’autant qu’il est clair que tout devait se faire sans les acteurs locaux et en s’imposant. Le dialogue n’était pas à l’ordre du jour contrairement aux belles déclarations. Même les ministres devenaient des marionnettes.  «Il faut des territoires protégés… 60000 hectares» est-il précisé. Mais ceci «contre le souhait d’une immense majorité de français…. De 120 députés… de Président de la République…». Mais nous connaissons la suite.

La suite est édifiante du comportement des associations environnementalistes telles que ARTUS (devenues FERUS), le FIEZP, la SEPANSO, etc…Ca fait parfois froid dans le dos. Et David Chétrit n’a pas tout mis, ni tout dit tellement l’affaire est monstrueuse.  Il a su démonter le processus d’imposture écologiste avec ses mouvements associatifs  et le rôle des plus négatifs d’un Gilbert Simon  qui cumulait des fonctions associations en ayant un poste de haut fonctionnaire ce qui lui permettait de tirer toutes les ficelles. Il a montré les conséquences sur l’environnement et la vie des bergers du Val d’Aran. L’auteur a su faire le lien entre le problème ursin et celui de la N134 en vallée d’Aspe sans occulter l’IPHB instrumentalisé par les écologistes et l’implication, parfois étonnante, du Parc National des Pyrénées.

Il termine par une réflexion sur la démocratie, car c’est bien de cela dont il s’agit, et sur son évolution avec cette interrogation plus que jamais d’actualité: «Des ours en échange d’une autoroute.»

Louis Dollo, le 18 avril 2012

- Quelques commentaires

Un ouvrage écrit intelligemment en expliquant ce qui est et a été, sans en rajouter et sans s’attaquer aux personnes. Depuis l’ouvrage de Marianne Bernard en 1992, «Génération Démagogie», Didier Hervé, directeur de l’IPHB nous dit: «Jamais vu ça! Un travail monstrueux bordé de chez bordé dans la documentation. Je n’ai jamais lu quelque chose d’aussi  proche de la réalité, très bien construit». Et il rajoute: «Une véritable enquête minutieusement analysée, extrêmement documentée… passionnante pour tous ceux qui aiment les Pyrénées, les Pyrénéens, les ours et la démocratie… Personnellement, de toutes «les histoires d’ours» j’en ai rarement lu d’aussi proche de ce que je vis depuis 20 ans…»

Un ouvrage à posséder sur sa table de chevet et à lire absolument par tous les pyrénéens pour bien comprendre les 40 ans de conflit écoulé et ce qui se prépare actuellement en Couserans et le secteur de Melles: le grignotage et la dépossession des territoires par l’écologie sectaire et punitive.

- En finir avec le "ping-pong" entre pro et anti ours

David Chetrit

David Chétrit décortique quarante ans de débats passionnés sur la sauvegarde et la réintroduction d'ours dans les Pyrénées. Avec du recul et des arguments solidement étayés.
Quand on veut pourrir un déjeuner de famille, on cause politique. Dans les Pyrénées, il y a un autre sujet pour casser ou survolter l'ambiance: l'ours. Ossalois, fils d'une famille de bergers, David Chétrit est également ingénieur écologue de formation et médiateur en entreprise de métier. «J'ai grandi dans la culture pastorale mais j'ai eu la chance d'être spectateur privilégié du débat sur l'ours avec le recul de l'écologue et du médiateur. Ce qui m'a motivé, c'est de voir l'immense richesse, le très vieil héritage de la culture pastorale simplifié et balayé».

«Une base minimale pour se faire une idée»
À travers 276 pages, David Chétrit, s'appuyant sur une documentation fournie, a «essayé de faire une photo de ce qui se passait dans ce conflit. Le constat c'est que le débat est alimenté par une confrontation de points de vue non étayés. Il y a besoin de faire sens, d'interrompre ce ping-pong stérile en reprenant chaque argument en le situant sur la base de documents non discutables».

Ce livre passionnant fera grincer plus d'une mâchoire. D'une première réintroduction menée sans concertation à l'hypocrisie des pouvoirs publics en passant par le travail d'associations de défense de la nature plus soucieuses de leur publicité que des populations concernées par l'ours, David Chétrit remet à plat l'histoire des réintroductions. «Ce bouquin constitue une base documentaire minimale pour se faire une idée sur le sujet. Je me bats contre les simplifications et les prises de position pro ou anti ours. Il se trouve que l'histoire ne fait pas la part belle aux associations et crédite certains arguments des montagnards mais part d'une reconstitution qui amène à ce constat».

Et le constat montre que la parole des principaux intéressés, ceux qui vivent dans ces montagnes et y ont vécu avec l'ours pendant six mille ans, n'a pas ou peu été écoutée. Et David Chétrit d'aller au-delà de la seule problématique de l'ours. Il démontre que les discours simplificateurs, le plus souvent relayés par les médias, les décisions prises sous le coup de l'émotion, les interpellations simplistes, voire démagogiques du citoyen pour le faire adhérer à une cause, rongent la qualité de notre démocratie. En période électorale, la leçon mérite d'être rappelée...

«La réintroduction de l'ours. L'histoire d'une manipulation» ou La face cachée d'un conflit par David Chétrit, Editions Privat, 18 euros.

Enjeu mondial et populations locales
En discutant avec David Chétrit sur la façon dont ont été menés les divers plans de sauvegarde ou de réintroduction d'ours, une question revient: des populations locales peuvent-elles avoir du poids sur un enjeu mondial?
Outre que dans son livre, David Chétrit évoque l'avis de scientifiques qui ne voyaient pas d'intérêt à réintroduire des ours slovènes pour sauver une souche pyrénéenne déjà à l'agonie il y a quarante ans, il pose une question de fond: «Les Pyrénées appartiennent à tout le monde mais il y a un lien historique entre ces montagnes et ses habitants. Ce devrait être pris comme un atout et ça été montré comme une gêne. La démocratie c'est quoi? Une majorité qui contraint une minorité? Ou quelque chose qui aurait vocation à faire coexister des minorités en tenant compte de leurs particularismes et de leurs choix?»

Auteur: Laurent Vissuzaine
Source: Sud-Ouest du 19 avril 2012