A l’approche de la prochaine réunion du Groupe National Loup, il apparait que la contestation monte et que le boycotte s’organise entre plusieurs associations. Les associations écologistes ont déjà fait savoir qu’elles ne participeraient plus à ces réunions qui validaient la chasse au loup. Cette fois, il s’agit "d’étudier les mesures de protection des éleveurs contre les loups" dont nous connaissons l’inefficacité depuis plus de 20 ans. Les écologistes iront-ils consacrer l’inefficacité des moyens qu’ils préconisent?
De son côté, l’association Eleveurs et Montagnes cherchent à mobiliser le camp des éleveurs en faveur de cette réunion qui, quel que soit les discussions et décisions prises, s’annonce être une palabre supplémentaire pour gagner du temps et favoriser la destruction du pastoralisme. Dans un communiqué du 19 février, l’association d’éleveurs ne cache pas ses intentions et son orientation…..
"L’association Eleveurs et Montagnes et…""
"annoncent leur décision de boycotter le comité de pilotage monté par le ministère de l’agriculture dans le cadre du Groupe National Loup et dont le seul objectif sera d’étudier les mesures de protection des éleveurs contre les loups. Que nous proposera-t-on? Encore plus de clôtures, encore plus de chiens? Ça suffit! Des efforts colossaux ont déjà été faits par les éleveurs. Sans aucun résultat! On a atteint cette année des records dans le nombre des victimes malgré la mise en place quasi systématique de ces mesures, d’une dramatique inefficacité. Renforcer les moyens de protection ou en ajouter d’autres ne servira à rien. Seule une véritable, sérieuse et régulière régulation des loups en France permettra de mettre en place les conditions d’une éventuelle cohabitation avec l’élevage. Cette régulation n’a été qu’ébauchée dans le cadre du Plan National Loup mais jamais mise en œuvre sérieusement. Les prélèvements prévus n’ont pas eu lieu.
"L’association E&M s’insurge par ailleurs contre la décision de procéder à une énième étude sur les mesures de protection financée par les contribuables dans le seul but de faire perdre du temps aux éleveurs et de laisser les loups proliférer. Que le gouvernement commence donc par procéder aux prélèvements prévus par le Plan loup avant de nous faire perdre du temps et de l’argent en discussions et études stériles".
Après le séminaire du CERPAM de Valdebore, l’ouvrage édité par ce même organisme, le constat de la progression des prédations malgré l’accroissement des mesures de protection depuis 20 ans, mettre un tel sujet à l’ordre du jour est manifestement se moquer des éleveurs. Un tel sujet est sans intérêt. Tout le monde connait le résultat….. Depuis 20 ans.
Le loup est une problématique globale liée à la biodiversité et au développement durable (économie, social, environnement). Vouloir avoir une instance de concertation que pour étudier le sujet par le bout de la lorgnette sans tenir compte de l’ensemble est assez peu sérieux d’autant que tous les massifs ne sont pas représenter dans ce GNL.
Vouloir se limiter au seul loup et voir la biodiversité que par une seule espèce emblématique est pour le moins restrictif.
La loi montagne a institué des Comité de massif qui ont toutes compétences légales, contrairement au GNL, pour traiter de ce sujet notamment à travers une possible stratégie de développement de la biodiversité. Les Pyrénéens ont compris cet enjeu et ont forcé l’Etat à abandonner le Groupe National Ours qui n’était qu’une mascarade pour entériner les décisions de l’administration. Il serait peut-être opportun que les élus des autres massifs s’emparent du sujet pour l’intégrer dans une politique de développement territorial tenant compte des enjeux environnementaux autant qu’économiques et sociaux.
Louis Dollo, le 24 février 2015