Le communiqué de presse de l'ASPAP qui nous est parvenu cette nuit est un
véritable "coup de gueule" contre les associations écologistes. Selon nos sources, il aurait pu être tenu par n'importe quelle autre association pastorale ou de sauvegarde du
patrimoine pyrénéen.
Analysons-en les raisons.
L'ASPAP c'est l'association de sauvegarde du patrimoine ariégeois. Un coup de gueule contre une association "pro-ours" de
l'Ariège, l'ACP et contre une des Haute-Garonne, l'ADET...
"Un coup de gueule que les bigourdans auraient pu pousser de la même manière" nous dit un responsable de l'ASPP 65. En effet, " le torchon brûle depuis un certain temps et trop
c'est trop".
Pourquoi donc?
"Franska n'y est pour rien. Ce sont les propos et la haine qui est diffusée qui en sont la raison". Il est un fait que sur le Forum de l'ADET et les récentes déclarations dans la
presse ont le don "d'exaspérer" les éleveurs. "Voilà plusieurs années qu'ils nous expliquent comment travailler" nous dit ce jeune éleveur. "Mais vous n'en voyez aucun venir nous
aider".
A l'automne, le WWF avait lancé une grande opération de distribution de tracts dans les villages de montagne via La Poste. Quelque temps après, c'était au tour de l'ACP d'envoyer aux éleveurs et responsables associatifs, par la poste, un "journal" et un DVD intitulé "Y a un problème avec les bêtes".
Voilà des associations qui ont vraiment de gros moyens. Mais il n'est pas à exclure que ces actions aient été faites pour justifier l'emploi des fonds du programme européen LIFE Coex dont un des buts est de parvenir à "partir d'une approche participative de tous les acteurs concernés, de faciliter la mise en oeuvre des conditions légales et socio-économiques nécessaires à la conservations des grands carnivores dans les régions ciblées, en diminuant les situations de conflit qui affecte la protection de ces espèces." (Source: Life Coex)
Une opération manifestement ratée lorsque l'on voit l'appel lancé par un autre partenaire de l'opération ours et lui aussi financé par l'Union Européenne,
FERUS, qui, le 19 juin 2007 annonce une
opération d'explication du 14 au 28 juillet en reconnaissant que "dans les Pyrénées, les mois qui ont accompagné et suivi les nouveaux lâchers d'ours de 2006 nous ont permis de
constater qu'il manquait cruellement de personnes sur le terrain pour informer les habitants, mais aussi les touristes."
Constat d'échec?
Probablement. Mais cela fait désordre auprès des financeurs, notamment l'Europe. Et l'échec n'est pas que dans ce domaine.
Life Coex, c'est-à-dire l'instrument de financement des programmes environnementaux de l'Union Européenne, prévoit également une aide à la commercialisation de produits issus de
l'espace "ours". Il s'agit du fromage "Pé Descaous" et du broutard du Pays de l'Ours". Dans les faits, qui en
a entendu parler?
Personne! Sauf quelques initiés.
Mais comme nous le fait remarquer un éleveur "il vaut mieux que ça ne se sache pas trop parce qu'il y a concurrence déloyale."
Tiens donc! Et pourquoi?
Et de nous expliquer... "Les rares éleveurs qui sont dans le système de ces produits touchent les mêmes aides que nous et en plus ils ont les aides européenne que nous n'avons
pas parce que eux sont copains avec ces associations."
Il y a effectivement matière à réflexion qui nous ramène aux observations du rapport de la commission parlementaire Estrosi mais aussi au rapport d'information de la commission des finances de l'Assemblée Nationale menée par Augustin Bonrepaux.
Si au travers un livre particulièrement violent et haineux, le mouvement écologiste a fait tomber l'IPHB alors que rien n'était reproché par la Cour des Comptes à cette collectivité territoriale (l'IPHB n'est pas une association), il y a peut être, là aussi, matière à s'interroger sur l'usage des fonds publics "abandonnés" à des associations amateurs qui viennent donner des leçons d'élevage par-dessus les instances officielles et légalement reconnues que sont les centre de formation professionnel, lycées agricoles et les Chambre d'Agriculture. Vraiment très fort!
Cette affaire qui date de 1984 lorsque François Mitterrand a eu la vision d'un "bobo" dans les rues de Foix avec une pancarte "sauvez l'ours des Pyrénées" n'aura "une fin que lorsque l'argent public concernant l'ours et le loup ne sera plus versé à des associations comme le WWF, FERUS, l'ADET, l'ACP et le FIEP et que les personnels de l'Etat tel que ceux de la DIREN auront été sérieusement recadrés." En définitive, Roselyne Bachelot, ancienne Ministre de l'environnement, dit à peu près la même chose dans son livre "Le combat est une fête".
Gageons que l'ours fera mener bien d'autres combats. Mais en attendant, c'est le contribuable qui paie. Pour quoi? Quels résultats?
Louis Dollo, le 3 juillet 2007