Face au raz le bol des éleveurs de l'Ariège notamment dans le Couserans, victimes de prédation des ours, l'ASPAP appelle a un rassemblement de prorestation le jeudi 1 juillet 2010 à 10 h à Saint-Girons. Une délégation doit être reçue par le sous-préfet à 11 h.
Dans un communiqué de presse qui nous est parvenu, les éleveurs - bergers de l'Ariège -Pyrénées précisent:
"Les éleveurs Ariégeois fédérés par l'ASPAP organisent un rassemblement public à Saint-Girons le jeudi 1er juillet 2010 à 10h pour faire connaître la situation qu'ils viennent de vivre sur les estives Couserannaises du fait de la présence d'ours.
"Une délégation conduite par des représentants de l'ASPAP sera reçue par M.le Sous-préfet de l'Ariège afin de faire état de la situation aux services de l'Etat de ce dossier très préoccupant".
Pour ces éleveurs qui sont victimes du grand prédateur malgré la mise en place des mesures de précaution préconisées dans le Plan ours (clôtures, parcage de nuit, chiens de protection Patou, garde par des bergers…) la situation devient intenable. Et "il est grand temps de mettre fin à ces trop nombreux CARNAGES en estive".
Ils demandent à tous les éleveurs et sympathisants de les rejoindre "ce jeudi pour un rassemblement symbolique devant la sous-préfecture de Saint-Girons". Rendez-vous à 9 h 45 sur le parking de la Chambre d'Agriculture de Saint-Girons (rue Trinqué) Départ 10h direction la Sous-préfecture de Saint Girons.
Source: Tarbes-infos.com du 28 juin 2010
Saint-Girons - 1° juillet 2010 - Rassemblement de protestation - Motion adoptée:
Salau (brebis tuées), Pouilh (5 ours présents, brebis tuées), Arréou (brebis tuées), Soulas (une vêle), estives de Sentein et Antras(5 ou 6 ours là aussi, près de 100 brebis tuées, blessées ou disparues): depuis la mi juin 2010, les attaques d'ours ne cessent pas sur les estives du Couserans ariégeois.
Ovins majoritairement, mais aussi bovins, sont victimes du massacre: bêtes laissées vivantes avec des plaies béantes, bêtes tuées, bêtes tombées dans les ravins en fuyant, bêtes
disparues... Sinistre litanie.
Et le programme européen de conservation de l'ours brun ne laisse aucun doute: l'ours est premier, il impose ses droits. Les hommes, leurs troupeaux, leur travail doivent se
plier à lui... ou disparaître: la "menace", c'est eux:
"Dans les régions où l'élevage au sein de l'aire de répartition de l'ours risque de menacer la sauvegarde de cette espèce, il convient de recourir à des techniques efficaces de garde ou d'abandonner l'élevage pour d'autres modes de production compatibles avec l'ours" (page 48 de: J.E. Swenson et autres, Plan d'action pour la conservation de l'ours brun en Europe, publication du Conseil de l'Europe, 2006 pour la traduction, original en anglais paru en 2000)
Or, la "cohabitation" est impossible et les techniques inefficaces, tous les experts le savent:
- 1989, Laurent Nedelec, étude pour le Parc National des Pyrénées: "De toutes ces données, il ressort qu'aucun type de gardiennage n'est dissuasif quand l'ours a décidé d'attaquer
même s'il préfère éviter la proximité humaine. Les patous, les clôtures électriques ne l'intimident pas."
(L. Nédélec, L'ours brun (Ursus arctos, L.) dans les Pyrénées Occidentales: prédation sur le bétail, évolution de la population, approche chronogéographique des dégâts - Ecole
Nationale Supérieure Agronomique de Rennes -27 septembre 1989 -Archives nationales -Liasses non numérotées.)
- 1999, Petra Kaczensky dans le volume 11 de la revue scientifique URSUS: "Il n'y a pas d'exemple en Europe où des systèmes de pâturage extensif avec de faibles pertes cohabitent
avec des populations viables d'ours et de loups dans le même espace." -
Large carnivore depredation on livestock
in Europe (pdf)
C'est bien ce que prouvent toutes les attaques en Couserans: bergers, patous, surveillance continue des troupeaux... rien n'arrête l'ours quand il "a décidé d'attaquer". Mais Arcangeli, président de l'ADET et aujourd'hui élu régional, se permet sur FR3 d'accuser de menteurs les éleveurs qui rapportent ces faits, reconnus dans les constats officiels. Quel mépris et quelle ignorance!
Maintenant, ça suffit! L'ASPAP de son côté va prendre les mesures nécessairescomme elle l'a toujours fait: certaines seront publiques, d'autres invisibles et silencieuses.
Mais, de l'Etat français à l'Hôtel de région où M. Malvy vient de choisir l'alliance avec les chantres de l'ensauvagement, il va falloir enfin savoir ce que l'on veut: préserver,
relancer un élevage extensif qui, non industriel, veut plus que jamais continuer à nourrir les Français tout en continuant à préserver et entretenir les milieux montagnards, ou
dire aux éleveurspyrénéens: "nouveau job, à présent c'est les ours et bientôt les loups que vous nourrissez. Pour le reste, on n'a pas besoin de vous: y a la Nouvelle Zélande,
l'Argentine, le Brésil, et tant pis pour l'équilibre des finances!"
L'écologie bling bling, les espèces "emblématiques", ne sont jamais là que pour masquer la profonde impuissance de nos politiques à régler les problèmes environnementaux de fond
qui se posent à nos sociétés développées.
Sur toute la chaîne pyrénéenne, éleveurs et troupeaux en sont les otages. Merci.
Je soussigné Uthurriague Sébastien Maire de Larrau, commune de Haute montagne de 12 600 ha, au Pays-Basque, frontalière avec la Navarre, sur laquelle l'activité agro-pastorale
constitue la clef de voûte de l'économie,
Apporte mon entier soutien aux éleveurs d'ovins et de bovins victimes des attaques féroces d'ours qui se produisent sur les estives du Couserans ariégeois;
Constate une nouvelle fois que ces massacres subis par les animaux domestiques sont la preuve toujours aussi criante que la cohabitation avec les grands carnivores est invivable
et incompatible avec une activité pastorale dynamique; que si les éleveurs de notre commune devaient un jour y être confrontés, cela entraînerait des drames insupportables pouvant
aller jusqu'à compromettre l'ordre public;
Considère que certains sujets environnementaux sont autrement plus prioritaires et urgents (événements climatiques de plus en plus violents et fréquents) que des ours dans nos
montagnes et que le désir de les y implanter ne sont à nos yeux que la lubie de quelques écologistes extrémistes en mal de sensation forte, désireux d'assouvir leur petit fantasme
d'amis de la nature moralisateur; que cet acharnement des organismes environnementaux et de l'Etat à vouloir nous imposer cette cohabitation est une façon pour les premiers de
faire oublier les combats qu'ils ne mènent pas par ailleurs et une manière pour le second, de se dédouaner des activités destructrices de l'environnement qu'il laisse faire mais
qui sont plus intéressantes financièrement;
Condamne fermement le mépris avec lequel les chantres de l'ensauvagement considèrent les éleveurs et leur métier et REFUSE que ces derniers soient pris avec leurs troupeaux en
otage, alors qu'ils sont les seuls à la base de toute la richesse de la biodiversité présente dans les Pyrénées;
Soutient vivement la détermination manifestée par les éleveurs et les habitants pour rejeter cette cohabitation imposée qui provoque de leur part une résistance proportionnelle à
l'oppression subie dont le seul but est de remettre en question leur existence sur le territoire alors qu'ils le chérissent depuis des millénaires, d'une culture forte, d'un mode
de vie respectueux de l'environnement et source de biodiversité à visage humain;
Est Solidaire de toutes les actions menées par l'ASPAP et des mesures qu'elle souhaite mettre en place pour faire face à une telle situation afin de préserver l'avenir de nos
montagnes.
Le Maire,
Sébastien Uthurriague
Mairie de LARRAU 64560 - (Pyrénées-Atlantiques)