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A la mi-septembre, à l’issu d’une réunion technique du Groupe National Loup boycottée par plusieurs organisations professionnelles et environnementalistes, le Ministère de l’Ecologie a lancé un appel d’offre en vue d’établir «une évaluation de l'efficacité de la protection de l'élevage contre le loup». Une étude et rapport supplémentaire tels que nous en avons connu de nombreux en 20 années d’inefficacité et de refus systématique de respecter l’ article L 113-1 du Code Rural

- Le cahier des clauses techniques particulières précise notamment

- L’objet

«Dans un contexte socio-économique très sensible, l'objectif de cette étude est de déterminer l'efficacité des mesures de protection des troupeaux. Pour y parvenir, il est nécessaire de créer une base de données et un outil d'évaluation de cette efficacité».

- Le contenu de l'étude

«La vulnérabilité des troupeaux à la prédation présente un caractère multifactoriel. La présence de protections des troupeaux ne serait que l'une des multiples composantes influençant leur vulnérabilité, les conditions climatiques, le contexte naturel, les caractéristiques des territoires et des systèmes d’élevage, le type de parcours, le profil du troupeau, sa position en cœur ou périphérie de meute, par exemple, pouvant également intervenir. L'efficacité des mesures de protection des troupeaux face à la prédation doit donc être appréhendée en croisant ces différentes composantes».

- Seront étudiés

«les troupeaux situés dans les zone de présence permanente du loup sur lesquels on a enregistré une augmentation des attaques en dépit des mesures de protection; les troupeaux protégés n'ayant pas subi d'attaques dans les zone de présence permanente du loup».

- Un Défi à l’égard du CERPAM

Le lancement de ce marché apparaît comme un défi à l’égard du CERPAM qui a déjà réalisé plusieurs études de terrain, son séminaire à Valdeblore le 4 juin 2013 et édité un ouvrage sur «la protection des troupeaux contre la prédation». Ses conclusions, selon lesquelles «on est allé au bout du possible» et qu’aucun moyen de protection n’est efficace, n’est pas politiquement correct vis-à-vis de tous les fonctionnaires et associations environnementalistes qui militent sur la base du slogan irréaliste autant qu’idéologique: «la cohabitation est possible».

Par son discours, le CERPAM ne s’inscrit pas dans la ligne de la LCIE, pas plus que celle de la plate-forme européenne sur le coexistence entre les populations et les grands carnivores à laquelle adhèrent, contre l’avis des syndicats nationaux, la FACE pour les chasseurs et le COPA-COGECA pour les agriculteurs.

De même, le CERPAM se trouve de fait en conflit avec les positions de plusieurs directions d’espaces protégés qui ont, à l’évidence dans les actes, pas toujours dans les propos, des comportements hostiles aux pratiques pastorales.

Diviser pour régner

La méthode employée par le Ministère de l’Ecologie est classique. Engager une Xème étude pour faire passer le temps, «enfariner» les éleveurs et donner satisfaction aux écologistes largement subventionnés pour «convaincre» que le loup est une fatalité acceptable et une chance de développement. Ce ne sera en fait qu’une opportunité pour entretenir un conflit qui dure depuis plus de 20 ans, diviser les acteurs de terrain et ainsi, maintenir la pression jusqu’à la disparition définitive des éleveurs et transhumants de montagne. Diviser pour régner en maître de la protection de la nature qui ne sera en fait que la réalisation d’un objectif de l’UICN / WWF de ré-ensauvagement des territoires au profit des grands prédateurs tout en instaurant, à terme, un système touristique très encadrés par des opérateurs choisis assurant un quasi-monopole économique comme prévu dès 1997.

Reste à savoir si les éleveurs et bergers joueront le jeu de recevoir ces nouveaux apprentis sorciers pour assurer leur étude inutile et couteuse pour la collectivité. Des oppositions aux formations aux chiens de protections se font entendre en raison de la nature des formateurs tous militants en faveur du loup. Les éleveurs se laisseront-ils manœuvrer pour l’ensemble des éléments de protection ou exigeront ils que l’Etat assume ses responsabilités prévues au Code Rural?

Louis Dollo, le 30 octobre 2014