Depuis qu'en 2005, l'IPHB se soit retirée du processus d'introduction d'ours dans les Pyrénées, indirectement, les éleveurs béarnais subissent de manière constante des représailles en tout genre dans l'exercice de leurs activités de la part des services de l'Etat. Comme chaque année, le Préfet des Pyrénées-Atlantiques, ou son administration, crée le conflit au moment de boucler les comptes annuels et de préparer le budget de l'année suivante.
En 2007, le Préfet Cabanne estimait que tout irait mieux pour l'IPHB si la présidence était confiée à René Rose plutôt qu'à Jean Lassalle. Petit problème pour ce préfet: ce n'est pas lui qui met les bulletins de vote dans l'urne pour élire un président. Et la situation s'est enlisée d'année en année, téléguidée par le Ministère de l'Ecologie, assez peu soucieux de la démocratie, avec une polémique constante alimentée par des associations écologistes très peu scrupuleuses de la vérité et plutôt tenter par le mensonge et la manipulation pour parvenir à leurs objectifs, l'ours. Nous pourrions citer certains auteurs, très éloignés du Béarn, qui ont toujours cette capacité intellectuelle remarquable d'oublier certains rapports, lettres et notes ministérielles exprimant une volonté délibérée d'agir dans le mensonge. (Cf. Dossier sur les mensonges d'Etat établi par l'ADDIP) Nous ne parlerons pas d'une étude du milieu des années 1990 Cf. Etude ASCA), devenue une véritable opportunité de "pompe à fric" pour on ne sait quel bénéficiaire manifestement grand défenseur de l'ours.
Si les Préfets passent, les fonctionnaires restent et font l'opinion du Préfet de passage. En 2010, la situation n'a pas beaucoup changé avec le Préfet Philippe Rey. Les mêmes noms avec les mêmes interlocuteurs sont toujours là. Pour ces mêmes "partisans" la situation s'est améliorée avec l'arrivé d'un sous-préfet à Oloron qui, quelques semaines après son parachutage en Béarn avait "une intime conviction" pour décider unilatéralement la non-indemnisation de prédations à Bruges contre l'avis de la CIDO (Commission d'indemnisation des dégâts d'ours). Et le conflit se perpétue par des obstructions systématiques d'une administration pointilleuse au gré de génuflexions qui peuvent lui être faites et des tapis rouges qui lui sont déroulés.
Depuis 5 ans, l'IPHB est soumise à ces aléas administratifs de fonctionnaires zélés, pour ne pas dire partisans, allant de l'ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage) à la DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer). Mais au-delà de l'IPHB et de son président Jean Lassalle, c'est avant tout une profession qui est attaquée.
Contrairement à ce que certains pensent, l'IPHB n'est pas une association militante du genre FIEP. L'IPHB est une structure de dialogue et d'échanges entre des acteurs d'un territoire, une partie du haut Béarn (et uniquement cette partie adhérente), pour que les habitants participent à la protection de leur patrimoine naturel et à la maîtrise du développement de leurs vallées: Ossau, Aspe et Barétous. Les outils pour assurer cette concertation, décider et agir sont le Syndicat Mixte du Haut-Béarn et le Conseil de Gestion Patrimoniale. Le Syndicat Mixte est une collectivité territoriale soumise aux mêmes règles de gestion que les autres telles que communes, communauté de communes, syndicats mixtes ou commissions syndicales. Contrairement aux associations environnementalistes qui gèrent des fonds publics via des subventions, la transparence est totale, les réunions sont publiques, les comptes sont tenus par un agent comptable public et les comptes rendus peuvent être obtenus sans aucune difficulté.
Nous voyons qu'il est difficile de disposer d'une opacité financière à l'IPHB comme cela peut être le cas dans des associations subventionnées où seuls les adhérents, pas toujours domiciliés dans les Pyrénées et sur les territoires concernés, peuvent participer aux assemblées et décider des orientations budgétaures. Et pourtant, le Préfet Rey, sur proposition de la DDTM, cherche depuis deux ans environ à créer une association pour assurer les héliportages et muletages dans les estives béarnaises comme au bon vieux temps du FIEP avant l'existence de l'IPHB en 1994 (Cf. Lettre adressée par Jean massalle au Préfet le 10-12-2010). Pourquoi cette volonté d'un retour en arrière? Pourquoi vouloir confier ces missions, qui peuvent être qualifiées de services publics, à une association plutôt qu'une collectivité territoriale? La TVA est-elle vraiment le problème?
Avant la création de l'IPHB en 1994, beaucoup d'actions étaient menées par des associations, notamment le FIEP, sous couvert de gestion de l'ours. Le FIEP a, à son crédit, la mise en place d'un système de radios CB dans les estives. Rien à voir avec le radio téléphone d'aujourd'hui auquel il n'a jamais contribué en dehors du fait que le WWF lui a permis d'acheter des postes pour lui permettre de tenter d'exister. Pour le reste, nous pouvons affirmer aujourd'hui que le FIEP n'a servi à rien contraiorement à ses affirmations. Il prétend être à l'origine des indemnisations des dégâts d'ours alors qu'il s'agit simplement de l'application d'une recommandation de la Convention de Berne. Il continue de faire croire ce qui n'a jamais été. Pour le FIEP, c'est toute sa raison d'exister. Avec la vulgarisation des moyens modernes de diffusion de l'information, une telle situation n'est plus possible aujourd'hui pour le FIEP. C'était aussi pour lui un moyen d'action partisan au profit de la seule cause de l'ours, et non du pastoralisme, sans avoir à rendre compte ni même demander un avis aux acteurs des territoires. L'argent public était ainsi utilisé sans aucun contrôle démocratique de la collectivité d'autant que nous savons aujourd'hui par la consultation d'archives rendues publiques que les véritables motivations de ces associations sont bien éloignées de l'ours et des habitants des vallées.Opacité de l'utilisation de l'argent publique rime avec opacité des objectifs.
Mais est-ce à une association militante de protection de l'ours de gérer une structure et des activités pastorales d'un territoire? Cela doit revenir soit à une commune, une communauté de commune, un département ou un syndicat spécialisé dans le sujet comme il en existe beaucoup. C'est ainsi que le FIEP, qui n'avait de compte à rendre à personne sauf à justifier, éventuellement, des sommes financées par l'Etat (nous savons que ces associations ne s'embarrassent pas beaucoup de détails dans ce domaine) a dû mettre fin brutalement à toutes ses activités au profit d'une structure de véritable concertation.
Crime de lèse majesté. Les décisions devenaient collectives et publiques et ne pouvaient plus se prendre en fonction d'une idéologie associative non partagée. Le monopole pro-ours était cassé. Ce qui n'a pas plu aussi bien aux associations qui, en 2005, se sont retirées de l'IPHB, qu'à certains de ses membres et sympathisants au sein de l'administration.
La rupture de 2005 à l'IPHB et son refus des importations d'ours imposés par l'Etat avec l'appui considérable des associations environnementalistes furent fatals à l'IPHB. Les associations écologistes se sont déchaînées contre l'institution souvent avec un argumentaire inexact ou mensonger. L'Etat et ses services voulaient bien une concertation et des décisions partagées à la condition que ce soit SES décisions. Ce qui revenait à n'accepter que des décisions administratives validées par les associations écologistes au sein même du Ministère de l'Ecologie. Mais ce n'est pas ainsi que fonctionne la démocratie. Et les béarnais n'ont pas cédé à cette dérive consistant à abandonner la gestion de leur territoire au profit de l'aventure associative. Néanmoins, cette idée de forcer l'IPHB et d'autres structures est toujours tenace dans certains esprits. C'est un des sens des rapports actuels entre l'IPHB et l'Etat comme le souligne la lettre du 10 décembre 2010 de Jean Lassalle adressée au Préfet Rey: l'abandon d'une gestion démocratique au profit d'une opacité associative.
En contre partie de sa "désobéissance" l'administration d'Etat harcèle l'IPHB et son Président Jean Lassalle, directement montré du doigt et responsable du conflit. Les organisations écologistes sectaires ne comprennent pas et n'acceptent pas les décisions collectives. Elles s'en sont d'ailleurs retirées en 2005 alors que par ailleurs elles critiquent le refus de l'ADDIP de participer à des structures comme le Groupe National Ours (GNO) où tout est décidé d'avance par un Préfet de région autoritaire et autocrate. Contrairement aux commentaires politiquement corrects qui en sont fait, elles supportent difficilement la démocratie surtout lorsqu'elle est de proximité. Ce n'est ni dans leur culture, ni dans leur histoire. Pour l'Etat, le principe hiérarchique centralisé ne répond pas aux mêmes impératifs que la démocratie locale. Lobbying des uns dépossédés de leur pouvoir au profit des acteurs locaux qualifiés de féodaux et les exigences autoritaires des autres ont conduit à une incompréhension et un conflit permanent notamment entre l'IPHB et l'administration centrale et son représentant qu'est le Préfet. Et puis, il y a les règlements de compte personnels à l'encontre du Président Lassalle considéré, au mieux, comme une forte tête et au pire comme un "clown" néanmoins légitime et représentatif selon les normes démocratiques de notre pays qi'on le veuille ou non et ceci depuis de nombreuses années. La cible des opposants aux gestionnaires territoriaux est donc double: l'IPHB et son Président, Jean Lassalle, avec tout ceux qui l'approchent. Dans certains milieux, "ça fait tendance".
Mais en voulant punir une institution et son président, ce sont bien les acteurs du territoire qui sont directement pénalisés. La mobilisation des décideurs sur des sujets qui n'ont pas lieux d'exister comme le fait ressortir Jean Lassalle dans ses divers courriers ne permet plus d'aller de l'avant dans l'intérêt du développement durable des vallées. Aller jusqu'à proposer la création d'associations au détriment d'une collectivité territoriale pour gérer un service public valléen est des plus stupéfiants. A moins que ce ne soit pour mieux légitimer des organisations sectaires pro-ours dont le seul objectif est bien la prise en main des territoires qu'ils veulent "sauvages" au profit du seul ours et au détriment des trois piliers du développement durable issu de la Conférence Rio: environnement, social, économique.Et nous pourrions y rajouter un volet culturel notamment pour la prise en compte des savoirs faire ancestraux.
La poursuite du conflit entre IPHB et Etat ne peut conduire qu'à une rupture brutale avec les populations des hautes vallées béarnaises. La création de l'association "Ossau-Ape, vallées de liberté" en est une illustration. De même l'opposition à Natura 2000 et au Parc National des Pyrénées considérés comme des instruments de la dépossession des territoires par leurs habitants au profit d'une administration inféodée à une écologie sectaire.
La question est de savoir si l'Etat et ses représentants sont faits pour entretenir le conflit en s'obstinant à refuser le dialogue avec les élus (Cf. Griefs émis lors de la dernière réunion de l'ADEM des Pyrénées-Atlantiques) et décideurs locaux ou s'ils sont pour "la paix des ménages" pour travailler ensemble dans l'intérêt de tous avec des acteurs ayant une parfaite connaissance de leurs territoires. Peut-être faut-il, à ces services, faire le pas de l'indépendance et la neutralité vis-à-vis des organisations écologistes sectaires usant et abusant autant du lobbying que de la pression judiciaire.
Dans l'état de la situation, ce sont les éleveurs des hautes vallées béarnaises qui sont les premiers lésés par une inertie volontaire et idéologique de l'administration d'Etat. Ce ne sont pas les élus politiques, qui ne sont pas agriculteurs de montagne, qui en subissent les conséquences directes. Où est la clé du problème? Comment débloquer la situation qui dure depuis des années?
La solution pourrait bien se trouver au sein même de l'administration préfectorale. Il lui appartient en tout premier lieu de reconnaître la légitimité des institutions locales en respectant une stricte neutralité vis-à-vis de tel ou tel élu en raison de ses positions personnelles ou de ses traits de caractère. Le Préfet des Pyrénées-Atlantiques a changé. Le sous-préfet d'Oloron reste alors qu'il n'a jamais fait preuve d'une très grande lucidité et compréhension politique et encore moins de compétences administratives. Quant aux fonctionnaires de la DDTM, un "turn over" conséquent pourrait-être salutaire pour l'ensemble du département... Probablement en application du principe de Peter .
A la veille d'une possible importation d'ourse slovène où tous les excès et dérives sont possibles, il serait temps que l'Etat prenne conscience qu'il lui est nécessaire et indispensable de trouver rapidement des solutions à tous les problèmes pendants dans le respect de tous.
Louis Dollo, le 24 décembre 2010
[Etude ASCA] - A la création de l'IPHB, l'ASCA avait été choisie pour réaliser un diagnostic partagé avec les acteurs du Haut Béarn afin d'établir la Charte. Cette étude avait été "pipée" par certains militants écologistes discrètement partis prenante à cette étude en publiant des conclusions différentes de celles établies en commun. Pour un marché de 1 million de francs de l'époque il s'agissait d'une assez mauvaise opération de manipulation à laquelle il a été mis fin sur un compromis financier de 600000 FF de l'époque. Le principal acteur de cette manipulation signataire d'un compromis confidentiel a sorti un libre critique sur l'IPHB 4 ans plus tard sur des bases erronées et surtout orientées ayant participées à la rupture avec le Ministère.
[ADEM] - Association Départementale des Elus de la Montagne des Pyrénées-Atlantiques présidée par Jean Lassalle
Lettre adressée au Préfet par Jean Lassalle le 10 décembre 2010