Les foires et les fêtes pastorales ont toujours tenu une place importante dans l'agriculture et l'élevage. Le milieu montagnard n'y échappe pas. Après une période de désintérêt,
il semble que depuis la fin des années 1990 un regain d'intérêt renaît dans les vallées de montagne. Il y a bien sûr les fêtes de montée et descente d'estive qui attire de plus en
plus de monde hors du milieu agricole mais il y a des foires qui renaissent ou se développent dès la fin de l'été et une partie de l'automne.
Ces foires et ces fêtes sont l'occasion pour tout le monde de se retrouver et de renforcer les liens et les relations à l'intérieur d'une communauté valléenne et avec les autres
vallées y compris la plaine.
Depuis 1998, le val d'Azun célèbre le cheval de trait. Pour la huitième année, se déroule en effet à Aucun la fête du cheval de trait organisée par la Maison du Val d'Azun.
"Cette manifestation s'inscrit plus largement dans la promotion du cheval de trait des vallées pyrénéennes, souligne Catherine Toureille-Lanne, directrice de la Maison du Val d'Azun. Elle est née de la volonté des éleveurs et de l'office de tourisme de remettre en avant le cheval de trait, que l'on estime à tort uniquement consacré à un débouché viandes dans nos vallées pyrénéennes. Certes, des réalités économiques existent. L'idée notre initiative c'est donc de remettre en selle les chevaux de trait via le concours d'élevage mais aussi via des démonstrations en valorisant les neuf races françaises, leurs qualités, leurs spécificités car avec un cheval de trait on ne fait pas que de la viande. Un cheval de trait, on en fait aussi une activité de loisirs et tout un ensemble de choses".
"Le cheval de trait, on peut l'utiliser de bien d'autres façons, poursuit la directrice de la Maison du Val d'Azun. Dans l'attelage, comme cheval loisir que l'on peut avoir à la maison au même titre qu'un cheval de selle. Tous ces éléments restent à travailler énormément. Pour cela, il faut du savoir-faire. Les éleveurs des Pyrénées sont en train d'oeuvrer dans ce sens-là. Nous favorisons donc des échanges avec des gens qui ont plus de savoir-faire. On invite maintenant depuis deux ans des berceaux de races. Ce sont les syndicats où naissent les principaux éléments représentatifs de chacune des 9 races françaises. C'est vrai que ces berceaux de races ont généralement des activités et une valorisation du cheval de trait très importantes. Ils ont aussi souvent développé des savoir-faire et des formations. L'année dernière, on avait invité les Comtois. Cette année, nous avons invité les Auxois arrivés avec une délégation de 14 chevaux et autant d'éleveurs qui ont apporté dans leurs paniers des produits de Bourgogne (vin, escargots, et autres fromages). Tout ça fait partie de la recette du cheval de trait que nous valorisons depuis maintenant 8 ans. Le succès se fait grandissant. Le public y est de plus en plus sensible. L'année dernière, nous avions accueilli près de 18.000 visiteurs. Il y a regain d'activités pour le cheval d'attrait mais aussi pour une vallée aussi superbe puisque dès que les nuages se dissipent on est dans un cadre splendide en plein coeur de la montagne azunoise.
"Concrètement, c'est une petite centaine de chevaux de trait qui sont présents durant deux jours sur le site. En plus, on peut assister à des démonstrations, des spectacles notamment avec Loulou Etienne qui est un spectacle national, déjà présenté au festival d'Avignon. Il présente avec ses 14 juments de trait des spectacles à vous couper le souffle. C'est aussi la troupe Alegria avec ses Merens de l'Ariège. C'est aussi les haras de Tarbes et de Rodez qui nous présentent des démonstrations montées des étalons de chacun des haras, ainsi qu'une démonstration de chuchoteurs. C'est tout ça la fête du cheval de trait. Des animations enfants et tout ceci pour que tout le monde soit un peu plus attentif à la cause du cheval de trait qui nous le pensons a encore de grands et beaux jours devant lui".
Propos recueillis par Gérard Arramon
Source: Lourdes-Infos du 7 octobre 2006