Les pérégrinations de l’ours Balou à travers l’Ariège et l’Aude deviennent un amusement public y compris en Suisse. Tantôt on le perd, tantôt on le retrouve… L’ONCFS, des «spécialistes» perdent sa trace puis on le retrouve aux endroits les plus inattendus sauf… en montagne dans les Pyrénées. Et il se porte bien. Preuve, s’il en fallait une, que l’ours n’est pas un animal de montagne et qu’il se satisfait parfaitement de la présence de l’homme. Oui, mais, ce n’est pas dans les livres de nos spécialistes. Du coup, cet ours devient un original. Surtout pas atypique, on pourrait le tuer en toute légalité….
Plus un jour sans qu'une gazette ou un site Internet ne nous assome avec les dernières nouvelles de Balou! On a eu droit au récit détaillé de l'abruti de chasseur qui a blessé l'ours. Passe encore, on peut comprendre que les défenseurs de l'ours soient un brin furieux. Mais c'est après que la folie s'est emparé de la toile et des gazettes: je vous cite quelques titres en vrac:
A croire que la France a perdu la raison. Plus rien n'existe en dehors de Balou. Les misères humaines, les coups tordus des banquiers qui jonglent avec nos caisses de pension, les chômeurs et les vieux désespérés dans leurs mouroirs, finis, envolés... Heureusement, il reste les journaux locaux - plus proches des gens - qui se rebiffent, comme la Gazette Ariégeoise qui publie un papier salutaire pour dénoncer le terrorisme intellectuel exercé par les partisans de la sacralisation de l'ours.
Sous ce titre, l'ASPAP, communique:
Mônsieur est servi. L'équipe de suivi de l'ours ne refuse rien à Balou, l'ours slovène blessé par un chasseur en Ariège ce 7 septembre. Cuissot de cerf, cuissot de sanglier viennent de lui être portés à domicile sur le secteur où il a été localisé, à quelques kilomètres du lieu de l'accident.Depuis 3 semaines, les riverains des environs de Prades assistent ébahis au grand spectacle du petit monde de l'ours: refuge forestier réquisitionné et ravitaillé par les autorités, ballet des 4x4, défilé de gendarmes, gardes-chasse, gardes forestiers, équipe de suivi au grand complet, visite du Préfet, matériel sophistiqué de localisation, course poursuite nuit et jour à l'affut du miraculeux bip-bip de l'émetteur intra-abdominal de Balou, avion de reconnaissance, survols en hélicoptère etc ... sans oublier l'élite des associations ursophiles le nez au sol, à la recherche du moindre poil du plantigrade. Après 3 semaines de cette frénésie, nous apprenons que la capture de l'ours - envisagée un temps pour le soigner - n'est plus d'actualité. Un nouveau dispositif est donc mis en oeuvre: "seuls" deux techniciens à temps plein resteront sur place, attachés au chevet de Balou 24H/24. L'Etat appelle cela "un dispositif allégé". Se montrerait-il aussi généreux envers les humains, à raison de deux infirmières pour chaque patient?Balou est blessé. L'Ariège est malade. L'Etat ne semble pas manquer d'argent pour créer artificiellement une population d'ours slovènes en Ariège. Pour autant, se porte-t-il au chevet de l'économie ariégeoise, durement affectée par la conjoncture économique difficile? Non.
Jusqu'à quand les contribuables électeurs accepteront que leurs impôts soient consacrés aux ours importés de Slovénie?
Auteur: Jean Bonnard
Source: Le Nouvelliste du 12 octobre 2008 - Voir les commentaires de de Menten
De Menten écrit: "Le berger Joseph Paroix espère que le choix du maintien de l'ours l'emportera. Dans un très beau texte intitulé "Berger dans les nuages" et publié aux Editions de Faucompret...."
Monsieur de Menten est assez mal informé sur les choix de Joseph Paroix, membre de l'IPHB, qu'il critique par ailleurs avec ses amis écologistes pro-ours de Ferus et de l'ADET notamment les propos très durs de Stéphan Carbonnaux. En effet, il me semble bien que Joseph Paroix se soit prononcé, au sein de l'institution, contre les introductions d'ours dans les Pyrénées en 2006. Il rejoint, comme beaucoup d'autres, par cet acte, les orientations de l'ADDIP, Coordination pyrénéenne hostile aux introductions / importations d'ours.
Il y a des nuances pyrénéennes difficilement compréhensibles depuis la Belgique.
En effet, Monsieur de Menten, honorable sujet de sa Majesté le Roi des Belges, vient nous donner des leçons sur la gestion des deniers publics français. Il devrait aussi nous dire combien lui coûte l'ours par le budget de la Belgique.
Mais au-delà de ce problème la véritable question est de savoir ce que l'on veut faire des Pyrénées et qui doit décider de ce que l'on veut dans les Pyrénées. Est-ce aux Belges ou aux Pyrénéens? Et est-ce que les belges accepteraient que les pyrénéens viennent décider de la partition entre la Flandre et la Walonnie?
Louis Dollo, le 15 octobre 2008