Le renforcement de la population d'ours dans les Pyrénées annoncée par le Ministre démissionné Lepeltier en janvier 2005 reste toujours aussi problématique. L'Etat patauge toujours dans ses contradictions. Le report et peut être une réduction du nombre d'ours réintroduit est annoncée. Tout ce bruit pour, en définitive, peut-être en revenir à la case départ proposé début décembre 2004 par l'IPHB: 2 ourses. Et pour faire bonne figure et qu'il n'y ait ni perdant ni gagnant, en mettre une supplémentaire pour remplacer Cannelle tuée début novembre 2004.
Dommage qu'il eut fallu autant de bruit, de paroles, de temps perdus pour constater une perte de confiance et une hostilité pratiquement unanime des pyrénéens. Si nous devions
positiver nous dirions que maintenant l'ours ne peut exister que si les Pyrénéens le veulent bien. Ce n'est ni des associations écologistes ni l'Etat qui pourront seuls réussir une
telle opération. La concertation, le dialogue, la démocratie doivent s'exercer au quotidien et pas seulement lors de consultations car bien
des questions restent en suspens même si la réflexion a avancé.
Qu'on se le dise!
Nelly Olin, la nouvelle ministre de l'Ecologie, lâche du lest vis-à-vis du plan et du calendrier de son prédécesseur
Trois ourses dans les Pyrénées au printemps prochain: la nouvelle ministre de l'Ecologie temporise par rapport à son prédécesseur, Serge Lepeltier, dont le plan prévoyait la réintroduction de quinze ours dont cinq dès l'automne prochain. On se souvient de l'accueil désastreux qu'avait reçu le projet, dans les vallées béarnaises (qui devaient accueillir deux spécimens) et pyrénéennes. Trois ourses, c'est bien le nombre qu'a entendu de la bouche de la ministre le député Jean Lassalle, lors de la réunion qui se tenait hier au ministère de l'Agriculture, et qui ne comptait pas moins de trois ministres, Dominique Bussereau (agriculture) et Brice Hortefeux (collectivités territoriales) flanquant leur collègue de l'Ecologie, face aux élus pyrénéens qu'accompagnait le président de l'Association nationale des élus de montagne, le Savoyard François Brothes: Louis Althapé, président de l'Association départementale des élus de montagne, François Maïtia, conseiller général et vice-président du Conseil régional d'Aquitaine, et les députés Jean Lassalle (UDF.- Pyrénées-Atlantiques), Augustin Bonrepos (P.S.- Ariège), Jean-Louis Idiart (P.S.-Haute-Garonne) et Chantal Rodrigo (Parti radical de gauche-Hautes-Pyrénées).
Lors de la conférence de presse qui a suivi la rencontre, Nelly Olin a indiqué que "cinq femelles slovènes seront introduites" dans les Pyrénées, rejoignant le "quota" sur un an de
Serge Lepeltier. Mais elle a convenu que le calendrier de son prédécesseur ne serait pas tenu, justifiant ce retard par la position du nouveau gouvernement d'Andorre, qui ne
soutient plus le projet, ainsi que par les avis de scientifiques qui estiment "que le printemps serait meilleur que l'automne pour permettre aux ours de s'adapter à leur nouveau
territoire".
Le nombre d'ours à réintroduire est une chose, la manière de procéder en est une autre. Or, "le ton a changé, soulignait hier soir Louis Althapé. On sera vigilant de toute manière,
mais ce n'est plus une arrivée massive d'ours dans les Pyrénées, la méthode est homéopathique". Pour le maire de Lanne-en-Barétous, la ministre "a voulu dédramatiser et tenir
compte de la réaction de la chaîne, renouer les fils du dialogue". A la bonne heure.
"Il manque l'essentiel: la confiance", a néanmoins fait valoir Jean Lassalle, intarissable sur la désespérance du monde rural à l'agonie. Mais le député aspois a dressé l'oreille au mot" charte "qu'a lancé Brice Hortefeux, à propos de la responsabilité qu'engagent les réintroductions. Préalablement à celles-ci, et après une consultation de ministre de l'Intérieur, une charte devra préciser, courant juillet, au niveau de l'ensemble du massif pyrénéen, les rôles respectifs de l'Etat et des maires en la matière.
En résumé, l'Etat ne renonce pas aux renforcements, et fait savoir aux associations environnementalistes qu'il maintient son plan, tout en le présentant a minima aux élus. Pour l'anecdote, la ministre n'a pas abordé le dossier "ours" d'elle-même, devant les journalistes, ne l'évoquant qu'aux questions de ces derniers.
Auteur: Thomas Longué
Source: Sud-Ouest du 24 juin 2005
Le ministre de l'Ecologie, Nelly Olin, a annoncé hier que le plan de son prédécesseur Serge Lepeltier, visant à introduire cinq ours femelles dans les Pyrénées, serait mené à bien. "Cinq femelles slovènes seront introduites" dans les Pyrénées" a -t-elle confirmé. Le calendrier de cette introduction, fixé à l'automne 2005 par M. Lepeltier, pourrait cependant être retardé, "le nouveau gouvernement d'Andorre n'est plus d'accord avec le projet. Les scientifiques estiment que le printemps serait meilleur que l'automne pour permettre aux ours de s'adapter à leur nouveau territoire. Ce qui est certain, "c'est qu'on aura au moins deux ou trois ours au printemps 2006".
Source: La Dépêche du Midi du 24 juin 2005