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Contrairement à ce que beaucoup d'associations et militants de protection de l'ours en France peuvent dire, il existe de nombreux problèmes de cohabitation en Grèce entre l'ours et les populations locales. Pire! Leur nombre et leur prolifération inquiètent les autorités de même que leur présence proche de l'homme.

- Répartition de la population d'ours en Grèce

La Grèce a deux gros noyaux de population d'ours.

  • Un petit noyau sur la frontière sud de la Bulgarie au Nord-Est de la Grèce dans le massif des Rhodopes, à cheval sur les deux pays.
  • Un noyau plus important depuis la frontière sud de l'Albanie et de la Macédoine (Fédération Yougoslave) qui se prolonge pratiquement au centre du pays. Ce noyau est essentiellement constitué par le massif du Pinde qui est l'extrême sud des Alpes Dinamiques qui prend naissance, au nord, en Slovénie. C'est là que se trouve la population d'ours la plus méridionale d'Europe.

La Grèce compte approximativement un total de 190 à 260 ours pour l'ensemble de son territoire.

- Une vieille dame tuée par un ours dans le nord-ouest de la Grèce

Une femme de 85 ans a été tuée samedi par un ours brun dans sa ferme du village d'Anilio Metsovo, dans le massif du Pinde (nord-ouest de la Grèce), ravivant les inquiétudes de la population, a-t-on appris lundi de source policière à Ioannina.

Il y a dix jours, des ours bruns affamés avaient déjà saccagé le cimetière du village de Makrino Zagoriou, dans le Pinde, plus à l'ouest d'Anilio Metsovo.
Le corps d'Evthalia Otsiou, retrouvé près d'une bergerie par son mari, 85 ans lui aussi, portait des traces de blessures, tandis que des empreintes du plantigrade couvraient le sol, a ajouté la source policière.
Le médecin légiste Théodorios Vougiouklakis a confirmé que la femme était décédée "à la suite de l'attaque d'une bête sauvage".

Interrogé par l'AFP, Georges Mertzanis, responsable scientifique de l'organisation écologique Arktouros -qui a lancé des programmes de protection des ours dans la région-, a estimé que l'ours qui a attaqué Mme Otsiou devait être atteint de "stress" provoqué par la recherche de nourriture.

"Il a été surpris par la présence de la femme et a réagi soudainement devant la présence d'un être humain en la jetant à terre, cette réaction est un trait de caractère de l'ours", a-t-il expliqué.
Il s'agit de la première attaque mortelle depuis la mise en place d'un programme de protection des ours dans la région il y a dix ans, a assuré l'écologiste.

Mis en cause par une partie de la population locale, M. Mertzanis a également estimé que l'incendie de 10.000 hectares l'été dernier dans la région avait probablement "troublé et stressé la colonie d'ours du Pinde".
Selon l'organisation, entre 100 et 150 ours bruns peuplent le massif du Pinde, le point le plus méridional où l'on trouve l'espèce en Europe.

Source: AFP, lindi 19 mai 2003

- La protection des ours bruns en Grèce victime de son succès

Le nombre d'ours bruns dans les montagnes du nord-ouest de la Grèce a doublé en dix ans grâce à un ambitieux programme de protection, mais depuis la fin de l'hiver ceux-ci multiplient leurs incursions dans les villages isolés de la région obligeant leurs habitants à se barricader.

Les attaques d'ours ont pris une tournure dramatique le mois dernier quand le corps sans vie d'une vieille dame de 85 ans a été retrouvé près d'une bergerie par son mari, âgé de 85 ans lui aussi, dans le village d'Anilio Metsovou, au nord-est de la chaîne du Pinde.

Le corps portait des traces de blessures, tandis que des empreintes de plantigrade couvraient le sol.
Dimanche dernier, un chasseur du village s'est retrouvé face à face avec un autre ours qui a attaqué et blessé ses deux chiens avant de s'enfuir, a rapporté la presse locale alertée par le problème.
Plus au nord-ouest du Pinde, à Makrino Zagoriou, un village isolé peuplé de personnes âgées, des ours ont pénétré plusieurs fois, depuis deux mois, dans le cimetière du village pour se nourrir de l'huile des lampes, saccageant plusieurs tombes.

Un ours a pénétré dans le même village dans la cave d'une maison et égorgé deux chèvres, avant que le propriétaire Achille Spyridamis ne se précipite et fasse fuir l'animal.
Depuis, les hommes font des rondes chaque nuit, armés de carabines, tandis que les femmes n'osent pas sortir de chez elles après le coucher du soleil. Ils ont posé des projecteurs, ainsi que des barrières électriques pour protéger les jardins, les potagers et vergers.

Le président de la Fédération des chasseurs de l'Epire, Costas Ziabiris, a souligné dans la presse de Ioannina que "le nombre d'animaux sauvages, principalement des ours et des loups, a augmenté dangereusement" et que "l'on risque de trouver d'autres victimes humaines si l'on ne prend pas de mesures".
"Il n'y a pas assez de nourriture pour autant de bêtes sauvages dans la région", a affirmé M. Ziabiris appelant les organisations écologistes et "particulièrement Arctouros", une ONG de défense des ours très active, à prendre leurs responsabilités.

Interrogé par l'AFP, le responsable scientifique d'Arctouros, Georges Mertzanis, a expliqué que les ours de la région "se trouvent actuellement dans une période particulièrement stressante", à la suite d'un hiver très rigoureux qui a limité la production de nourriture sauvage.
"Dans ces conditions les ours ne peuvent s'empêcher d'approcher des villages, c'est normal, les chasseurs et les populations locales le savent", a-t-il affirmé.
M. Mertzanis a également indiqué que grâce à l'action menée par Arctouros avec l'aide des autorités pour protéger l'ours brun du Pinde, habitat le plus méridional de l'espèce en Europe, "le niveau de population des ours est passé de 80-100 il y a dix ans à 160 au minimum aujourd'hui".
"Les nouveaux arrivants cherchent de nouveaux territoires, nous avons ainsi repéré des ours jusqu'au Mont Parnasse au sud du Pinde, ce qui ne s'était jamais vu depuis les années 40", a relevé l'écologiste.
Le problème est maintenant "de gérer ce succès et c'est le rôle de l'Etat", a estimé M. Mertzanis. Arctouros prépare actuellement un rapport sur le repeuplement en cours demandant à l'Etat "de prendre des mesures d'accompagnement".

L'ONG propose une "prévention des dommages" causés par les ours avec notamment la mise en place de clôtures électrifiées pour protéger les ruches des apiculteurs et l'introduction de chiens de bergers d'une race particulièrement adaptée pour la garde des troupeaux contre les ours et les loups.

Source: La recherche / AFP du 12 juin 2003

- Grèce - Bulgarie: les ours ignorent la frontière

Le tunnel transfrontalier qui depuis le 9 décembre dernier lie Drama, dans le nord de la Grèce, à Gotse Deltchev en Bulgarie, n'est pas seulement un ouvrage autoroutier moderne mais aussi le résultat d'une intervention réussie des organisations écologiques pour l'environnement et la protection des ours dans la région!

L'historique de ce projet remonte à 1995, quand il a été prévu de construire une route ordinaire et non un tunnel. Aucune étude n'avait été faite pour estimer les éventuelles conséquences sur l'environnement. Si à l'époque le programme communautaire "Life" pour la protection de l'ours réalisé par l'Arctouros, la Société Grecque pour la Protection de la Nature et le WWF n'avait pas été engagé, nous aurions sûrement aujourd'hui une nouvelle violation de l'environnement naturel.

Spiros Psaroudas, responsable de l'organisation pour la protection de la nature et des animaux sauvages "Kallisto" se souvient: "En 1995, tous les collaborateurs du programme "Life" avaient réalisé que la route, telle qu'initialement prévue, serait construite sur une voie de passage pour les populations d'ours qui traversent les Rhodopes pour aller en Bulgarie. Aucune étude des éventuelles conséquences sur l'environnement n'avait été effectuée pour ce projet. Initialement, le Ministère de l'Environnement, de l'aménagement du territoire et des travaux publics nous à dit qu'une telle étude n'était pas nécessaire, mais nous voyions bien qu'un chemin de terre allait se transformer en une route internationale".

L'atout des organisations environnementales était qu'elles travaillaient dans le cadre d'un programme de l'Union Européenne, ce qui les a évidement aidé à se faire entendre. "Alors, le ministère a envoyé des techniciens sur les lieux et constaté qu'une étude des éventuelles conséquences environnementales était nécessaire. A l'été 1998, il a été conclu que la construction d'un tunnel était nécessaire afin d'assurer la possibilité de passage pour les ours entre les deux montagnes", explique M. Psaroudas. "Il nous a été rapproché d'augmenter le coût des travaux, de retarder le projet, etc. Beaucoup a été dit et écrit à ce sujet. Cependant, l'Union Européenne a financé les travaux et la fin est heureuse". Aujourd'hui dans la région vit une petite population de 25 à 30 ours. Depuis 1997, la tendance est à la croissance alors qu'en 1995 la préservation de l'espèce était menacée.

Auteur: Nikos Fotopoulos
Source: Courrier des Balkans du 12 décembre 2005

- L'ours est équipé d'un collier émetteur sur l'autoroute Egnatia

Les écologistes ont posé hier un collier au cou d'un jeune ours brun jeunes - l'un des 10 qui doivent être suivies par satellite alors que la construction routière débute à proximité de leur habitat naturel dans les montagnes de la Grèce centrale et septentrionale.
Le collier posé sur l'ours de 2 ans et demi contient un transmetteur radio qui émet un signal toutes les deux heures, permettant aux experts de suivre ses mouvements. Le collier a été fait pour deux ans - jusqu'à ce que les ours atteignent l'âge adulte - après laquelle il tombe, selon les experts l'Arcturos Bear Sanctuary.
L'Arcturos Bear Sanctuary a choisi d'étudier les ours dans les montagnes de Grevena et Trikala à la jonction de l'autoroute Egnatia et une autre route en construction et elle veut suivre l'impact de ce développement sur les ours. Environ 30 ours bruns ont été surveillées au cours de la dernière décennie.

- Bear is collared on Egnatia Highway

Conservationists yesterday placed a tracking collar around the neck of a young brown bear - one of 10 that are to be monitored via satellite technology as road construction gets under way near their natural habitat in the mountains of central and northern Greece.
The collar donned by the two-and-a-half-year-old bear contains a radio transmitter that emits a signal every two hours, allowing experts to track its movements. The collar has been made to last two years - until the bears reach adulthood - after which it falls off, said experts at the Arcturos Bear Sanctuary.
The sanctuary chose to study the bears in the mountains of Grevena and Trikala as the junction of the Egnatia Highway and another road is being built there and it wants to monitor the impact of this development on the bears. Some 30 brown bears have been monitored over the past decade.

Source: Kathimerini du 13 mai 2008

- Protection de l'ours en Grèce

Le ministre grec, de l' environnement, Giorgos Soufflias, veut proteger les ours, en Grèce du Nord, en instituant des barrières sur les routes frequentées par les ours en évitant les accidents mortels qui touchent cette éspece et en protegeant les habitants des villes effrayés par leur volume

Source: Agence d'informations, de communications, de relations avec la presse et de services, grecque et chypriote du 1 juillet 2009

- Les ours se cachent sur l'autoroute pour mourir

Les associations de protection de l'environnement se battent depuis plusieurs mois pour que la société gérant l'autoroute Egnatia, qui traverse le massif de Pinde où vivent plusieurs centaines d'ours, installent une clôture empêchant vraiment les animaux de traverser la chaussée. Elle permettrait d'éviter les accidents mortels qui se multiplient...

La portion de l'autoroute Egnatia qui traverse le mont Pinde doit être clôturée pour éviter le passage d'animaux sauvage sur la chaussée, et selon des normes strictes. Or, les responsables de la société "Route Egnatia" ne répondent que par le mépris aux remarques faites à ce sujet par les organisations de protection de l'environnement.

Pourtant, ces associations voudraient voir s'arrêter le massacre des ours sur l'asphalte, mais aussi les accidents de la route qu'ils provoquent en traversant l'autoroute.

Les spécialistes ont répété à plusieurs reprises que la nouvelle clôture est insuffisante pour empêcher le passage des animaux sauvages sur la chaussée. Mais les responsables de la société "Route Egnatia" ont toujours rétorqué qu'ils n'avaient pas été convaincus par la nécessité de respecter ces normes spécifiques.

Même quand les craintes ont été confirmées, avec un ours qui a cassé la nouvelle clôture pour aller... se promener sur un échangeur - heureusement cette fois il n'a pas causé d'accident -, la direction a avancé des objections de caractère esthétique, arguant que la clôture avait tendance à rappeler les camps de concentration.

On dénombre neuf accidents impliquant des ours ces six derniers mois, dont sept mortels, et plus de vingt ours disparus dans des collisions au cours des vingt dernières années.

C'est pourquoi l'organisation de protection de l'environnement Kallisto va entamer un nouveau cycle de prises de contact avec le ministère des Infrastructures, transports et réseaux, et avec le ministère de l'Environnement, constitués récemment par le nouveau gouvernement, mais aussi avec la prochaine équipe de gestion de la société "Route Egnatia".

Elle espère ainsi cette fois pouvoir convaincre du bien-fondé de ses demandes. La clôture à installer doit border une portion d'autoroute d'une longueur d'environ 40 kilomètres, distance qui correspond au biotope de l'ours du Pinde Nord. On estime qu'y vivent environ 200 à 250 ours.

Auteur: Vassilis Igniatidis
Traduction: Laurelou Piguet
Source: Courrier des Balkans du 13 décembre 2009