Les mouvements écologistes, FIEP, ADET, FERUS, WWF, comme tout le monde, ont compris que l’éducation débute à l’école. Normal. C’est donc une de leur cible pour sensibiliser les enfants par tous les moyens, photos, films, publications…. en abordant le sujet de front sur l’ours ou de manière détournée avec la forêt, les animaux de nos montagnes, la biodiversité, etc… Et les mouvements écologistes ne sont pas les seuls. Les administrations s’y mettent également: Office Nationale de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), Parc National, Office National des Forêts (ONF), etc… Il faudra attendre 2011 pour y voir apparaître les chasseurs avec les fédérations départementales qui sont maintenant agrées «protection de l’environnement». Mais jamais nous ne voyons intervenir des éleveurs ou les structures officielles de l’agriculture telles que les chambres consulaires.
Lorsque le sujet est présenté comme à l’école d’Oo dans le Larboust en Haute-Garonne, c’est un moindre mal. Mais nous avons connu des situations dramatiques dans
les Pyrénées-Atlantiques où une association locale «pro-ours» très militante allait jusqu’à expliquer aux enfants que leurs parents bergers ou chasseur sont des criminels pour
vouloir tuer l’ours. On imagine le traumatisme pour ces enfants rentrant le soir chez eux en pleur. Dans d’autres lieux, ce sont des agents du Parc National qui expliquent que
l’ours est herbivore et inoffensif… comme une vache ou un mouton. Original!
Il ne faut pas s’étonner s’il y a des réactions. Mais de cela, la presse n’en parle pas…
La manipulation est une règle de conduite
Une exposition consacrée à la forêt pyrénéenne vient de se tenir à l'école. Difficile de passer à côté du plus célèbre de ses habitants...
Cet après-midi, à l'école de Oô, les enfants ont été priés de laisser livres et classeurs au fond des cartables. A la place des habituels exercices, une leçon de choses qui
fleure bon l'ancien temps.
Voilà une semaine, les élèves de Patrick Ruffat se sont vu remettre un dossier intitulé «La forêt pyrénéenne». Des panneaux présentant les différentes essences d'arbres ou les
techniques de débardage ont aussi tapissé les murs de la classe.
Aujourd'hui, les gentilles têtes blondes sont conviées à la projection d'un film intéressant trois hôtes de la forêt: le gypaète, le grand tétras et l'incontournable ours brun.
Une action de sensibilisation qui associe l'Education nationale et la direction régionale de l'Environnement au travers du Fonds d'intervention éco- pastoral. Jérôme Boyer,
animateur auprès de cet organisme, explique: «Il s'agit de présenter la forêt et les activités qui peuvent en découler sans oublier les animaux qui l'habite».
Depuis l'an dernier, plus de quatre mille jeunes pyrénéens ont été touchés par cette campagne. Mais silence, la séance va débuter.
Après les tracas du gypaète qui doit se livrer à pas mal de contorsions pour assurer sa pitance quotidienne, le grand tétras entre en scène. C'est la période des amours et
Mme-tétras se montre particulièrement volage. Deux prétendants n'hésitent pas à se voler dans les plumes pour gagner les faveurs de la belle: une histoire vieille comme le
monde! Mais le meilleur est encore à venir. Sa Majesté l'ours fait son apparition sur l'écran. On apprend que le célèbre plantigrade est un taciturne qui préfère les fourrés
profonds aux crépitements des appareils photos.
Bref, le parfait solitaire même si de temps à autres, il ne dédaigne pas la compagnie des troupeaux de moutons...
Une fois la lumière revenue, les questions fusent. Pas de doute, les élèves de Oô connaissent particulièrement bien le milieu où ils vivent. «C'est essentiel car ce sont eux qui
feront les Pyrénées de demain», confie Jérôme Boyer. Des Pyrénées où l'ours et les activités pastorales finiront peut-être par cohabiter sans heurts, pour peu que chacun y mette
du sien?
Rémy, Dorothée, Naïk et les autres ouvrent de grands yeux.
Auteur: Alain Puente
Source: La Dépêche du Midi du 23 novembre 1999
Dans cet exemple, l’ours est présenté comme une banalité. Un habitant de la forêt comme d’autres espèces inoffensives tel le grand tétras. Mais rien sur son histoire, son origine, ses conséquences, la cohabitation du passé ou plus exactement la lutte des habitants contre l’ours pour leur propre survie. C’est un animal banal… Et c’est le moindre mal car il en va autrement en Béarn où les interventions du FIEP sont plus musclées.