Ce n'est pas tant la Préfecture que les services de l'ONCFS. Ce service a le goût du secret et n'informe pas toujours le Préfet. Pourquoi? Le sentiment de puissance à rajouter au port de leur arme? Difficile de savoir mais manifestement une infraction au droit de l'environnement et à la Constitution. Il faudrait savoir en tirer les conséquences et prendre les mesures qui s'imposent à leur encontre.
Les analyses ont confirmé la présence d'une femelle sur le massif en janvier 2012.
L'information a été révélée lundi 9 juillet 2012: l'un des deux loups présents sur le massif vosgien en janvier 2012 était une louve, tandis que le Républicain Lorrain révélait le 11 juillet que de nouvelles photos d'un loup avait été prises, mais cette fois dans la plaine.
Pas certain pour autant que ce soit le début d'une meute: les attaques du printemps à Grand (88) et peut-être Contrisson (55) dans la plaine sont éloignées de celles intervenues dans la même période à la Bresse (88) donc sur le massif, secteur des attaques recensées en 2011 en janvier 2012 (voir la carte ci-dessous).
Les quelques 80 attaques intervenues depuis janvier 2012 sont-elles le fait de deux animaux séparés ou d'un couple en mouvement?
Pas de réponse pour l'instant, seules le prochaines attaques pourraient permettre de confirmer l'une de ces deux hypothèses.
Source: France 3 du 11/07/2012
La préfecture des Vosges est en possession depuis maintenant près de trois semaines de trois clichés du loup qui aurait tué 59 ovins en à peine trois mois dans la plaine vosgienne. Mais elle ne souhaite pas les divulguer.
Il faut reconnaître à la préfecture des Vosges un savant talent pour entretenir le mystère. Après avoir pendant plusieurs mois nié le retour du loup dans son département, la voilà depuis près de trois semaines en possession de trois clichés du loup qui sévit dans la plaine, à proximité de Neufchâteau. Tous ont été pris par des appareils à déclencheur automatique dispersés dans la forêt autour de Grand.
La première image date du 27 mai, dans les bois de Midrevaux, à 5h49. Les deux autres ont été faites le même jour, le 10 juin. Mais à trois heures de différence et à environ 15 km de distance. L‘une toujours à Midrevaux, à 3h29. La seconde au lever du jour, donc cette fois sans flash, à 6h46, à Avranville. Cette dernière est incontestablement la plus réussie. Comme habitué à l’appareil, le loup semble quasiment y prendre la pose de trois-quarts face, façon star de cinéma. Alors qu’on le voit de côté sur les deux premières.
«C’est une belle bête», raconte l’un des rares privilégiés qui ont eu accès à ces images. Parmi eux, quelques éleveurs de la plaine ou des naturalistes qui ont gentiment demandé à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Les agents assermentés leur ont fait partager leurs trouvailles, sur leurs téléphones ou leurs ordinateurs.
Les autres, à commencer par la population ou les passionnés de l’espèce protégée, n’ont plus qu’à s’en remettre à leur imagination. Et on sait à quel point elle peut être fertile lorsqu’il s’agit de loups… Cette rétention d’information, par une préfecture qui ne cesse en permanence de faire croire à ses interlocuteurs qu’elle traite l’affaire en toute transparence, répond à une stratégie qu’à ce jour personne n’arrive à expliquer de manière rationnelle. La défense du cabinet du préfet tient en deux phrases: «Nous avons annoncé lors de la dernière commission que nous avions des photos nous prouvant qu’il y avait bien un loup sur le secteur. C’est ça l’information, et elle a été donnée.» Soit.
Reste maintenant à analyser les enseignements découlant de ces clichés fantômes. Le premier, d’importance, c’est que les trois photos montrent à chaque fois le même animal. Ce qui accréditerait l’hypothèse que le loup qui sévit autour de Grand depuis le 6 avril serait bien seul. En l’espace de trois mois, le prédateur a pourtant serré entre ses crocs la bagatelle de 59 ovins sur le secteur. Une surconsommation qui faisait dire à différents spécialistes qu’une meute avait pris ses quartiers dans la plaine. Pas forcément répond Benoît Clerc, de l’ONCFS: « Il peut plutôt s’agir d’un loup chassé d’une meute et qui apprendrait donc à prélever seul après l’avoir fait pendant longtemps en groupe. D’où ce phénomène d’"overkilling" observé au début et qui s’est depuis régulé. Nous avons désormais une prédation sur le secteur tous les 5 à 7 jours, pour 5 à 6 kilos de consommation en moyenne.» Soit la ration hebdomadaire d’un loup seul.
Deuxième élément: «Le loup de la plaine ne ressemble pas au mâle photographié l’été dernier au col du Bonhomme.» Il s’agirait donc soit d’un nouvel arrivant. Soit de la femelle identifiée récemment suite aux analyses d’urine recueillie sur les hauteurs du massif (Lire RL d’hier), aucun des trois clichés ne permettant de déterminer le sexe. La plupart des spécialistes penchent plutôt pour la présence d’au moins trois loups sur le département. La préfecture attendra certainement de réunir le trio sur un seul et même cliché pour c onfirmer l’hypothèse…
Auteur: Philippe Marque
Source: Le Républicain Lorrain du 11 juillet 2012
Après avoir pendant plusieurs mois nié le retour du loup dans son département, la voilà depuis près de trois semaines en possession de trois clichés du loup qui sévit dans la plaine, à proximité de Neufchâteau. Tous ont été pris par des appareils à déclencheur automatique dispersés dans la forêt autour de Grand.
La première image date du 27 mai, dans les bois de Midrevaux, à 5 h 49. Les deux autres ont été faites le même jour, le 10 juin. Mais à trois heures de différence et à environ 15km de distance. L'une toujours à Midrevaux, à 3h29. La seconde au lever du jour, donc cette fois sans flash, à 6 h 46, à Avranville. Cette dernière est incontestablement la plus réussie. Comme habitué à l'appareil, le loup semble quasiment y prendre la pose de trois quarts face, façon star de cinéma. Alors qu'on le voit de côté sur les deux premières.
«C'est une belle bête», raconte l'un des rares privilégiés qui ont eu accès à ces images. Parmi eux, quelques éleveurs de la plaine ou des naturalistes qui ont gentiment demandé à l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Les agents assermentés leur ont fait partager leurs trouvailles, sur leurs téléphones ou leurs ordinateurs.
Les autres, à commencer par la population ou les passionnés de l'espèce protégée, n'ont plus qu'à s'en remettre à leur imagination. Et on sait à quel point elle peut être fertile lorsqu'il s'agit de loups... Cette rétention d'information, par une préfecture qui ne cesse en permanence de faire croire à ses interlocuteurs qu'elle traite l'affaire en toute transparence, répond à une stratégie qu'à ce jour personne n'arrive à expliquer de manière rationnelle. La défense du cabinet du préfet tient en deux phrases: «Nous avons annoncé lors de la dernière commission que nous avions des photos nous prouvant qu'il y avait bien un loup sur le secteur. C'est ça l'information, et elle a été donnée.» Soit. Reste maintenant à analyser les enseignements découlant de ces clichés fantômes. Le premier, d'importance, c'est que les trois photos montrent à chaque fois le même animal. Ce qui accréditerait l'hypothèse que le loup qui sévit autour de Grand depuis le 6 avril serait bien seul. En l'espace de trois mois, le prédateur a pourtant serré entre ses crocs la bagatelle de 59 ovins sur le secteur. Une surconsommation qui faisait dire à différents spécialistes qu'une meute avait pris ses quartiers dans la plaine. Pas forcément répond Benoît Clerc, de l'ONCFS: «Il peut plutôt s'agir d'un loup chassé d'une meute et qui apprendrait donc à prélever seul après l'avoir fait pendant longtemps en groupe. D'où ce phénomène d'"overkilling" observé au début et qui s'est depuis régulé. Nous avons désormais une prédation sur le secteur tous les 5 à 7 jours, pour 5 à 6 kilos de consommation en moyenne.» Soit la ration hebdomadaire d'un loup seul.
Deuxième élément: «Le loup de la plaine ne ressemble pas au mâle photographié l'été dernier au col du Bonhomme.» Il s'agirait donc soit d'un nouvel arrivant. Soit de la femelle identifiée récemment suite aux analyses d'urine recueillie sur les hauteurs du massif (lire notre édition d'hier), aucun des trois clichés ne permettant de déterminer le sexe. La plupart des spécialistes penchent plutôt pour la présence d'au moins trois loups sur le département. La préfecture attendra certainement de réunir le trio sur un seul et même cliché pour confirmer l'hypothèse...
Source: Le Quotidien su 12 juillet 2012
Les analyses d’urine ont parlé. Le laboratoire d’écologie alpine de Grenoble, seul habilité en France à mener ce genre d’étude, est formel. Le second loup des Vosges est une femelle. En janvier dernier, les agents de l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) avaient relevé dans la neige les traces de deux loups, sur les hauteurs de Cornimont et Ventron. Ils ont laissé derrière eux des indices qui, après de longs mois d’analyses dans l’Isère, apportent deux nouveaux éléments. Comme on s’en doutait, le loup concerné provient de la lignée italienne, et non d’Europe de l’Est. Et il est de sexe féminin.
Cette dernière information peut paraître dérisoire. Elle marque pourtant une étape capitale dans la saga de cette espèce protégée qui sévit sur les troupeaux d’ovins du département depuis avril 2011. Photographié en juin 2011, le premier loup avait bien du mal à cacher ses attributs. Son fourreau pénien ne laissait guère de doute, y compris à l’œil non averti. Après le mâle, voilà donc la femelle. « Cela veut dire que nous avons potentiellement un couple dans les Vosges», font savoir deux mouvements naturalistes, le réseau Ferus qui œuvre pour le retour et le maintien du lynx, du loup et de l’ours et le Groupe d’étude des mammifères de Lorraine. Qui dit couple, dit forcément meute. «Ne sachant pas si ces loups se sont reproduits, on ne peut pas encore affirmer la présence d’une meute sur le massif», poursuivent ces spécialistes avec une prudence de Sioux. Les éleveurs vosgiens devraient être les premiers avertis. Car si accouplement il y a eu cet hiver, la portée a vu le jour en mai. Résultat: le taux de prédation du «serial croqueur» pourrait grimper en flèche, dès septembre. Quand les louveteaux seront en âge de chasser.
Autre information d’importance, le massif vosgien a été déclaré Zone de présence permanente (ZPP) par le Centre national d’études et de recherche appliquée (CNERA) sur les prédateurs. «Cela constitue la confirmation de la présence de l’espèce deux hivers consécutifs sur un territoire avec une analyse génétique à l’appui», détaillent Ferus et le GEML. Face au mutisme observé par la préfecture des Vosges, ces associations spécialisées ont pris la décision de révéler ces nouvelles informations avec l’espoir d’être désormais intégrées aux discussions locales. « Les Vosges vont devoir mettre en place le comité départemental loup auquel l’association Ferus a déjà demandé à être intégrée, mais aussi mettre en place le réseau loup.» Fidèle à sa stratégie de communication, la préfecture des Vosges continue à distiller le minimum d’informations. Au risque de donner une fois de plus corps à la théorie du «on nous cache tout, on nous dit rien» qui prévaut de plus en plus dans le massif et dans la plaine. Sans doute dans l’attente d’une photo de famille réunissant tous les canis lupus de son département, elle estime que la présence d’une femelle ne signifie pas que le mâle soit resté avec. Et affirme que la déclaration en ZPP ne change en rien le dispositif d’actions et de commissions déjà mis en place.
Auteur: Philippe Marque
Source: Le Républicain Lorrain du 15 juillet 2012