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Face à l’accroissement des attaques et prédations de loups, il serait logique que les éleveurs aient automatiquement une autorisation de tir de défense sans avoir à la demander. Se défendre ou, plus exactement, défendre son troupeau, son outil de travail, est un droit légitime et non un droit exceptionnel.

- Vosges: Le loup fait monter la colère dans les campagnes

Avec trois nouvelles attaques la semaine dernière dans la plaine et aux portes du département, occasionnant plus d’une demi-douzaine de brebis tuées, les éleveurs de l’Ouest vosgien ont dépassé le stade de l’angoisse.

Neufchâteau / Les agents de la Direction départementale des territoires (DDT) viennent de quitter les lieux. Ils avaient pour mission d’inspecter quelques parcelles, répondant ainsi à l’invitation de Franck Duval, éleveur ovin à Soncourt près de Châtenois. Ce dernier, ancien enseignant reconverti dans l’élevage, a vu son cheptel prélevé d’une douzaine de brebis en moins d’un mois. Depuis qu’un loup, identifié le 11 février dernier aux abords de l’une des parcelles où paissaient quelques bêtes, sévit parmi ses animaux.

Franck Duval, dont l’émotion non feinte est apparue il y a quelques semaines, a en effet sollicité un tir de défense. Les services de la DDT se trouvaient donc là ce mercredi matin pour jauger de l’efficacité du dispositif de protection de l’éleveur qui vient tout juste de mettre un terme aux souffrances d’une treizième brebis, attaquée il y a quelques semaines. «Ce tir de défense, c’est davantage symbolique qu’autre chose , ne sourit plus aujourd’hui Franck Duval. Et de toute façon, je ne peux pas électrifier toutes mes parcelles.»

Pour limiter les risques d’attaques cependant, il commencera par celles qui se trouvent à proximité des bâtiments. Plusieurs milliers d’euros seront ainsi engagés. C’est beaucoup au regard du budget de cette exploitation…

Un ou plusieurs loups?

Outre la famille Jourde à Autigny-la-Tour, ils sont de plus en plus nombreux à solliciter des tirs de défense dans la plaine des Vosges. Plus ou moins en silence. Un second éleveur, à Soncourt également, en a ainsi fait récemment la demande.

A Repel, non loin de là, un autre éleveur attend la décision du préfet depuis l’automne dernier. Et à Chef-Haut ( lire plus bas ), l’exploitation Lacroix, qui a obtenu ce tir de défense, l’a finalement délégué au lieutenant de louveterie.

Dans ce contexte, plus ou moins en silence également, certains élus du territoire montent régulièrement au créneau pour apporter leur soutien aux éleveurs. Et à défaut de crise, les réunions se succèdent au sein des services de l’Etat qui ont décidé de ne pas se laisser déborder par cet épineux dossier. Du reste, plusieurs témoignages pourraient laisser à penser que, dans la plaine des Vosges, le loup photographié à la mi-février près de Châtenois, ne serait pas tout seul. Mais à ce stade des investigations, des recoupements et prélèvements, il semble prématuré de l’affirmer avec certitude.

Pendant ce temps, on le voit, la campagne vosgienne semble s’organiser. «La campagne est en colère», corrige cet éleveur.

Auteur: Olivier Jorbas
Source: Vosges-matin du 26 février 2016