Selon le Ministère de l'Ecologie, en complément au Groupe National Loup - GNL - il est créé des "groupes départementaux loup, convoqués de façon informelle par les préfets, au début et à la fin de l'estive, complètent ce dispositif de concertation au niveau local". Il n'existe aucune obligation de création ni aucune contrainte formelle pour les Préfets afin d'organiser la concertation. Les Hautes-Alpes disposent de cette structure. Mais, à la lecture des comptes rendus, nous pouvons nous interroger sur son utilité autre que de venir palabrer autour d'une table. Une occasion pour quelques fonctionnaires de venir justifier leur existence en présentant les mêmes rapports depuis prés de 20 ans sans qu'il ne soit pris aucune décision efficace et sérieuse en faveur de la protectuion des troupeaux.
La lecture du compte rendu du comité départemental loup des Hautes-Alpes du 16 décembre 2011 inspire quelques réflexions.
1/ Comme dans tout ce type de réunion (ours, rapaces, etc...) l'administration occupe le terrain pour ne rien dire, ne rien apporter. Pour le suivi et les mesures d'aide, il
suffisait d'un rapport préalablement envoyé aux membres et mis en ligne public sur le Web afin d’ouvrir la discussion à la réunion. Cette procédure de travail serait beaucoup
plus efficace que de tout déballer en début de la réunion. Perte de temps inutile avec un cours magistral que personne ne suit... Pourquoi conserver un secret inutile puisque
quelques jours plus tard, c'est sur le site internet de la DDT 05 (maintenant inexistant). Par précaution et afin d’éviter une éventuelle disparition,
nous le
reproduisons ici.
Il faut également noter que l’administration est dans l’obligation d’informer l’ensemble des français qui le souhaiteraient. Autant mettre ces informations sur le Web sans chercher
à le limiter aux seuls présents aux réunions des comités départementaux, ce qui est malheureusement trop souvent le cas.
2/ Henriette Martinez remplace la Préfète... au moins sur les 2 premiers points. Surprenant de la part de cette députée qui a toujours affiché une hostilité à la présence du loup et un soutien régulier aux éleveurs. La Préfète représente l’Etat et la députée de Peuple. Madame Martinez estimerait-elle donc maintenant que tout va bien?
3/ Prédations: Situation calamiteuse. Nous constatons qu'il y a, en même temps, augmentation des mesures de protection, des conventions d'aide et des attaques et prédations. Mais surtout, et comme à son habitude, l’administration s'abstient de prendre des décisions face à ce phénomène. Des belles paroles mais pas d’action contrairement à ce que suggère l’article L113-1 du Code Rural. Bel exposé d’ouverture pour endormir tout le monde et évider de décider.
4/ Les cercles 1 et 2 apparaissent pour le moins très artificiels dans la mesure où les loups attaquent ou peuvent attaquer partout. Il semble qu'il s'agisse de mesures
discriminatoires selon les secteurs. Tout le monde est confronté au même risque sans être traité de la même manière. Par contre, nous constatons que tous les participants
s’accordent à accepter une telle situation depuis de nombreuses années. Curieux comportement.
En fait, l’Etat n’ayant pas les moyens de sa politique d’aide aux éleveurs face aux grands prédateurs, il a été créé les «Cercles» 1 et 2 afin d’économiser le coût de la main
d’œuvre (aide à l’emploi de bergers: 80 % des coûts, réservé au cercle 1), les aides à a présence de chiens de protection et de clôtures pour les regroupements nocturnes qui,
par ailleurs ne servent à rien. En fait, l’aide est fonction du cercle auquel vous appartenez. Pour les autres, il vous reste les yeux pour pleurer vos bêtes tuées par les loups
et pour lesquels les bonnes âmes s’efforceront d’expliquer que c’est le fait de chiens. Il s’agit bien ici d’une mesure discriminatoire que personne, sauf erreur de ma part, ne
semble remettre en cause.
5/ Le motif du délai de 24h après un tir de défense positif est d’un aspect moyenâgeux déconcertant. Au 21ème siècle, avec tous les moyens de communication en temps réel qui
existent, nous n'avons pas besoin de ce délai pour se concerter. Cela peut être fait en quelques minutes via Internet et téléphone. Manifestement, les fonctionnaires d’Etat
amusent la galerie et personne ne rigole.
D’une manière générale, les tirs d’effarouchement, défense, prélèvement sont totalement grotesque. Il s’agit simplement de contorsions pour faire semblant de se conformer à la
législation européenne (Cf. Directive Habitats). Il n’est pas nécessaire d’être éleveur
pour comprendre que le système permet de tuer à un endroit sans problème au détriment d’un autre fortement concerné. Lorsque les quotas sont réalisés dans les Alpes, les éleveurs
des Vosges doivent abandonner leurs moutons au loup. Totalement stupide!
Face à cette situation, la seule issue est le libre tir au troupeau sans condition préalable. Pour être efficace, ce devrait être l’axe stratégique que tous devraient choisir. Mais
ce n’est pas le cas.
Petite précision
L’absence du CERPAM est liée à la maladie imprévisible de la personne qui devait s’y rendre. Par contre, nous comprenons mal l’absence du représentant de la FDSEA et de la FDO.
Néanmoins, il nous a été fait part d’une certaine lassitude à assister à des réunions «édredons»
Fait surprenant:
Lors du colloque des «40 ans du pastoralisme», la directrice adjointe du Parc National du Mercantour a admis pour la première fois que nous sommes en train de se planter sur le
loup vu les chiffres toujours croissants des dégâts. Il est stupéfiant que dans les divers comités et réunions de groupes, tout se passe comme s’il ne se passait rien.
Louis Dollo, le 12 mars 2012
Henriette Martinez a participé ce matin en préfecture au comité départemental loup au cours duquel le bilan 2011 des attaques sur les troupeaux et des indemnistations en 2011 a été faits. Par ailleurs, les mesures pour 2012 ont été évoquées, tout le département sera classé en cercles 1 ou 2, y compris Gap ainsi que la possibilité de prélever 2 loups supplémentaire dans le quota. Les arrêtés ministériels devraient être pris prochainement.