La Direction de la Recherche et de l’Expertise de l'ONCFS a essayé de répondre à la publication des résultats d'analyses génétiques. Dans les propos de l'ONCFS il y a de nombreux reproches qui peuvent être évacués rapidement sur différents points. Tout ceci fera l'objet d'une discussion lors d'une rencontre prévue début d'année 2018. Mais, les éleveurs de l'Aveyron ont déjà fait une petite réponse ci-dessous.
Face à la conférence de presse nationale du 22 Novembre à Grenoble, organisée par le réseau des éleveurs ayant pratiqué des prélèvements génétiques sur leurs animaux attaqués par les loups, l’ONCFS a réagi violemment, distribuant aux administrations d’État et à la presse un texte «d’éléments de langage» (sic) très problématique, provenant de fonctionnaires de l’État, que ce soit dans la forme comme dans le fond.
Les loups sont arrivés en Aveyron depuis 4 ans, attaquant les troupeaux en fréquence croissante. Pendant 2 ans, l’ETAT a NIE la responsabilité des loups, incriminant des «chiens errants» que personne ne voyait, obligeant les maires à prendre des arrêtés municipaux inutiles contre les chiens, nourrissant une atmosphère rurale de méfiance.
Convaincus qu’il s’agissait bien des loups, les éleveurs se sont sentis abandonnés,non reconnus dans le traumatisme quotidien qu’ils vivent, et non indemnisés. Pire encore, on leur a rétorqué leur incapacité à être de «bons» éleveurs.
L’ONCFS a toujours refusé (et refuse toujours) de faire des prélèvements génétiques sur les bêtes mortes ou blessées, se réservant ensuite le droit de nier la responsabilité des loups, sur les critères arbitraires et sommaires de leurs constats visuels.
Les éleveurs du Larzac se sont donc organisés pour faire zux-mêmes ces prélèvements, avec leurs propres moyens (financiers, techniques), comme dans les autres massifs prédatés de France.
Face à l’imminence de la publication de nos résultats, l’ETAT a effectué cet été en urgence, une analyse rétrospective de ses échantillons en réserve dans ses congélateurs depuis plusieurs années.
Cette analyse a donné lieu à un tri sélectif préalable du panel d’échantillons, sans explication satisfaisante, laissant planer un fort doute sur l’orientation des résultats.
Nous, éleveurs et élus n'avons rien à prouver:nous voulons simplement savoir
Les critiques acerbes sur la «faible qualité» de nos échantillons ne fait que refléter la transparence de notre communication: Nous, nous n'avons rien trié!! Si l’ONCFS remet en cause nos analyses qu'il les fasse enfin lui m^eme en parallèle!! Nous comparerons!!
Il est indigne que l’ONCFS tente de discréditer «notre» laboratoire FORGEN. Nous ne procéderons pas de la sorte face au laboratoire ANTAGENE qu’il a sollicité, et qui ne fait qu’analyser ce qu’on lui apporte. De plus le laboratoire LECA que l’ETAT utilisait depuis des années avait 6 à 12 mois de délai de réponse…ce qui signe le peu d’intérêt que l’ONCFS portait à ces analyses.
L’ONCFS perd son sang froid et s’éloigne de la rigueur scientifique et de l’impartialité qui devraient l’animer
Grand seigneur, l’ONCFS annonce «organiser» une rencontre entre les 2 labos, celle que l’on réclame, et qu’il accepte enfin, mais à partir de début 2018: nous on est déjà prêts!!
Il est scandaleux de répandre dans la presse générale des arguties «scientifiques» invérifiables pour le commun des mortels.
Les propos tenus par les responsables de l’ONCFS qualifiant les éleveurs attaqués, traumatisés, humiliés mais néanmoins solidaires et combatifs de «particuliers en posture de contestation et de revendication»en rajoutent à leur blessure morale et physique, et ne sont pas dignes d’un organisme dépendant de l’État.
Nous demandons à l’État de dénoncer de tels propos qui ne peuvent qu’aviver les tensions avec leurs agents de terrain qui assurent une police environnementale et que nous cotoyons au quotidien
Il est encore plus scandaleux de réduire les éleveurs à des empêcheurs de louveter en rond en large et en travers.
Alors, nous posons à nouveau la question: Pourquoi l'ONCFS ne pratique-t-il pas les prélèvements sur les troupeaux attaqués?
Nous demandons à l'Etat et aux politiques qui dictent les lois de se préoccuper vraimnt des éleveurs face au fléau qui assaille leurs troupeaux.
Les éleveurs prédatés du Larzac