Le bouquetin des Pyrénées(Capra pyrenaica) ressemble, à s'y méprendre, au bouquetin des Alpes. Il est particulièrement reconnaissable par ses cornes incurvées vers l'arrière qui peuvent atteindre jusqu'à 85 cm. ce mammifère typiquement pyrénéen était présent sur toute la chaine des Pyrénées jusqu'au 18ème siècle. Sa disparition totale s'explique uniquement par la chasse. En 1996, une tentative de capture pour la reproduction en captivité échoua avec la mort de la dernière femelle. Il n'y a plus de bouquetins des Pyrénées.
Néanmoins, il existe l'idée d'introduction de caprins originaires des sierras espagnoles et morphologiquement proches du bouquetin des Pyrénées. Nous verrons que cette idée du Parc National des Pyrénées n'est pas partagée par les autorités espagnoles.
Classe: Mammiféres
Ordre: Artiodactyles
Famille: Bovidés
Genre, espèce: capra pyrenaica
Longueur totale du mâle: 1,5 m
Longueur totale de la femelle: 1,2 m
Longueur de la queue: 23 à 29 cm
Poids adulte: 50 à 120 kg
Maturité sexuelle: 2 ans
Période de rut: novembre-décembre
Reproduction: vers mai-juin
Gestation: 5 à 6 mois
Nombre de jeunes par portée: 1
Nombre de portées par an: 1
Longévité: 25 ans environ
Nourriture: herbe, feuille d'arbustes, lichen
Habitat: pentes garantissants sans sécurité
Il était présent dans l'ensemble des Pyrénées jusqu'au 18ème siècle. Les derniers spécimens ont survécus dans le Parc National d'ordesa et du Mont-Perdu. Aujourd'hui, il n'y en plus. La question posée est: le bouquetin a-t-il un avenir dans les Pyrénées?
La réintroduction de bouquetins dans les Pyrénées est lancée
Nous pouvons dire que depuis 1999 le bouquetin des Pyrénées a disparu. Connu par l'homme préhistorique, comme en témoigne un certain nombre de représentations retrouvés dans les grottes, il était rpésent sur toute la chaine des Pyrénées. C'est essentiellement la chasse qui est la cause de sa disparition. Il a pu resister quelque temps dans le plus vieux parc national des Pyrénées, le Parc National d'Ordesa et du Mont Perdu en Espagne. Ainsi, et malgré un programme européen de sauvegarde de la grande faune pyrénéenne lancé en 1994 avec l'accord de l’Union Européenne pour un programme “LIFE Grande Faune Pyrénéenne” (piloté en France par la DIREN Midi-Pyrénées), cosigné par la France et l’Espagne, une espèce n'aura pu être sauvegardée.
En novembre 2000, le Parc National des Pyrénées annonçait son souhait
d'une réintroduction (ou introduction) sur toute la chaîne du bouquetin ibérique, proche cousin du bouquetin des Pyrénées. Après consultation de divers partenaires, y compris
espagnols pour ce projet à dimension transfrontalière dans le cadre d'échanges interparcs, un comité de pilotage est constitué, composé des autorités de l'état, des collectivités
locales et des fédérations de chasseurs. Des garanties de suivi scientifiques étaient assurés et des lâchers prévus en
même temps dans plusieurs endroits de la chaîne. Puis, aux bouquetins de s'adapter à leur nouvelle vie assez différente des sierras espagnoles. Mais... attention aux chèvres... il
semble que les croisements sont possibles.
(Voir La Nouvelle République des Pyrénées du 14/11/2000)
Mort de Pitou le bouquetin randonneur
Tout est suspendu à l'accord des espagnols qui détiennent des bouquetins ibériques. Mais ceux-ci ne semblent pas disposés à fournir cette faune sauvage aux français.
Si la chasse en Espagne, en particulier, est responsable de la disparition du bouquetin des
Pyrénées ces dernières années, les espagnols ne font guère confiance aux français pour réussir une introduction d'espèces (et non réintroduction). En privé, les responsables
espagnols ne font guère de secret à leurs réticences en donnant pour exemple (ou contre exemple) l'introduction d'ours de souche slovène.
Une des zones possibles de la réintroduction de bouquetins est celle du Mou Né de Cauterets et du Cabaliros prévu dans l'inventaire des sites Natura 2000. Mais le probléme est de trouver des bouquetins pour les amener en France.
Après l'abandon de l'idée de clonage des derniers spécimens de bouquetins des Pyrénées, c'est bien vers l'introduction du bouqetin ibérique qu'il fallait se tourner.
Pour bien comprendre certains aspects de la vie montagnarde dans les Pyrénées et plus spécialement les Hautes-Pyrénées, la Dierection Départementale de l'Agriculture (DDAF) nous fait une excellente analyse et description.
Le Groupe national bouquetins est un groupe d'experts français spécialistes de ces espèces. Son mandat est issu d'une lettre de mission du ministère de l'environnement du 10 février 1993 au Parc national de la Vanoise. Le groupe a élaboré la Stratégie de réintroduction des bouquetins en France (2000-2015) et la Charte pour la réintroduction des Bouquetins en France. Il suit depuis lors les projets de réintroduction et donne des avis au CNPN sur les dossiers de réintroduction.
La réintroduction du bouquetin dans les Pyrénées est donc en partie le fait d'une volonté et d'une décision d'experts alpins qui suggèrent les orientations pyrénéennes. Les Pyrénéens ne sont que des exécutants.
Bouquetins dans la Sierra de Aitana en Espagne
Le drame des bouquetions du massif du Bargy en Haute-Savoie
Une vache s'apprête à donner naissance aux Etats-Unis à un clone d'une espèce en voie d'extinction, le gaur asiatique. C'est une première biotechnologique qui pourrait ouvrir la
voie à d'autres tentatives de sauver des espèces menacées, selon la dernière édition de la revue "Cloning".
Bessie, une vache de l'Iowa, devrait à la fin novembre mettre bas un rejeton déjà baptisé symboliquement "Noé". Seuls environ 36.000 spécimens de ce grand buffle des montagnes
subsistent encore à l'état sauvage au Népal, en Inde, Indochine et Malaisie, où il est victime de la chasse intensive et de la disparition de son habitat naturel. Pour créer Noé,
les chercheurs Robert Lanza, Betsy Dresser et Philip Damiani ont pris des cellules de la peau d'un gaur mâle et les ont fusionnés avec 692 ovocytes de vache, préalablement
privés de leur noyau. Ils ont ensuite implanté les embryons ainsi obtenus dans 32 vaches. Huit sont tombées enceintes. Seule Bessie a pu prolonger sa grossesse normalement. Noé
sera la première créature sur l'arche des espèces menacées que nous et d'autres scientifiques essayons de cloner. Des projets sont en cours pour cloner l'antilope bongo, le tigre
de Sumatra ainsi que l'animal favori des visiteurs de zoo, le panda géant. Si le clonage inter-espèces s'avère réalisable, on pourrait même, selon eux, ressusciter des espèces
disparues, telle que le bouquetin des Pyrénées, dont le dernier spécimen s'est éteint au début de l'année, le crâne écrasé par la chute d'un arbre, mais dont des cellules ont été
préservées.
Bien qu'encore controversée, la technologie du clonage pourrait permettre de préserver la biodiversité animale. En effet, une centaine d'espèces disparait chaque jour. De nombreux scientifiques ont toutefois mis en garde contre la généralisation de cette technique, risquant de restreindre la diversité génétique des espèces en voie de disparition.
Source: D'après AFP / Le Soir du 10 octobre 2000
Naissance de bouquetins jumeaux dans le Parc National des Pyrénées 2017
Le Parc National va entamer un programme de réintroduction du bouquetin dans l'ensemble de la chaîne, un an après la disparition du dernier spécimen espagnol.
C'est le bouquetin ibérique, cousin du bouquetin pyrénéen, qui devrait refaire souche.
Les responsables du Parc National ont commencé les consultations avec les différents partenaires dont les autorités de l'Etat, les collectivités et les fédérations de chasse des
deux départements.
Autant de partenaires qui vont se retrouver au sein d'un comité de pilotage. L'opération devrait être entourée de toutes les garanties de suivi scientifique.
La réintroduction, qui va s'étendre sur l'ensemble de la chaîne, aura une dimension transfrontalière. Les autorités espagnoles seront étroitement associées au processus.
La réintroduction devrait se faire dans plusieurs endroits à la fois. Il appartiendra aux bouquetins de s'adapter à leur nouveau cadre qui différera des sierra espagnoles.
La réintroduction pourrait se faire dans un endroit protégé avant de s'élargir progressivement. En effet, si les bouquetins ne seront pas légion, on peut noter qu'ils apprécient
tout particulièrement les chèvres. Gare aux croisements!
Source: La Nouvelle République des Pyrénées du 14/11/2000
Hautes-Pyrénées: Un projet à l'initiative du Parc national des Pyrénées actuellement à l'étude
"Nous voulons réintroduire le bouquetin ibérique ("capra pyrenaica") sur le versant français, plus précisément sur les massifs de Cauterets, d'Estaing et sur celui de Néouvielle.
Une race qu'il ne faut pas confondre avec la sous-espèce pyrénéenne qui, elle, n'existe plus. La dernière femelle a été tuée par la chute d'un arbre, pendant l'hiver 2000. Elle
vivait sur la zone du parc espagnol d'Ordesa", raconte Jean-Paul Crampe, technicien du Parc national des Pyrénées, à l'initiative de ce projet.
"Actuellement, ajoute-t-il, les seuls animaux restant que l'on pourrait réintroduire, côté Pyrénées françaises, sont les bouquetins ibériques. Ils vivent en Espagne, où on en
recense environ 10.000. Le problème, c'est que, pour l'instant, la sous-espèce pyrénéenne n'a pas encore été déclarée officiellement éteinte.
"Seuls les Espagnols sont habilités à le faire puiqu'ils détenaient les derniers spécimens. Or, ils s'y refusent et expliquent que l'on ne peut réintroduire, sur le sol français,
une espèce différente de celle qui existait au préalable, et ce pour des raisons génétiques. A ce jour, la situation est bloquée."
Des cornes en forme de Lyre
A cornes en forme de lyre, le bouquetin ibérique se distingue de cette façon du bouquetin alpin, seule espèce reconnue vivante sur le territoire français. Cet animal a
impérativement besoin de rochers.
"Son habitat idéal est assez souple puisqu'il peut vivre aussi bien à base qu'à haute altitude. On le trouve au bord de la mer comme à 3.200 m. Sa disparition est véritablement
liée à une chasse excessive au début du XXe siècle. Les bouquetins s'étaient alors réfugiés en altitude", explique Jean-Paul Crampe.
En ce qui concerne sa réintroduction, le Parc national des Pyrénées espère un minimum de dix bouquetins au départ, avec une population de femelles plus dense pour optimiser la
reproduction. Dès lors, un important programme de protection et de surveillance sera mis en place. Ils auront un statut d'animal protégé et la chasse en sera, bien sûr, interdite.
Ce qui n'est pas le cas en Espagne où une tête de bouquetin vaut dans les 6.000€ environ.
"Ce projet passe par un partenariat avec l'Office national de la chasse, la Direction départementale de l'agriculture et les chasseurs. Et tout le monde est d'accord. Il faut que
ce soit une action concertée sur les deux versants, français et espagnol. Lorsque la situation sera débloquée, pourquoi ne pas envisager une relation directe entre les parcs
nationaux de ces deux pays! Pour l'heure, le problème est essentiellement politique. Mais je reste optimiste et ai bon espoir de voir, prochainement, ces animaux arpenter
nos montagnes en toute sérénité", conclut Jean-Paul Crampe.
Auteur: Elisabeth Calvet
Source: La Dépêche du Midi du 6 avril 2002
Lors de sa création, à la saison 1987-1988, le groupement d'intérêt cynégétique Arbizon-Néouvielle n'avait dénombré qu'une dizaine d'isards, sur un territoire de 27.000 ha,
recouvrant les terrains de chasse de six sociétés (Saint-Lary, Cieutat, Campan, Vielle-Aure, Aulon, Les Quatre-Véziaux d'Aure). Aujourd'hui, on en dénombre près de 500. C'est
le fruit d'un travail de longue haleine, avec réintroduction d'isards, interdiction de chasse pendant des années, et tir sélectif depuis 1999. Ce bilan, présenté vendredi soir lors
de l'assemblée générale du groupement, permet au président Jean-François Estrade de dire que les chasseurs n'ont pas été des prédateurs. Mieux, les tirs sélectifs ont permis
d'avoir un troupeau parfaitement sain.
La méthode du tir sélectif a, en outre, l'avantage de prolonger la saison de chasse, au-delà des trois semaines réglementaires de ceux qui font un tir quantitatif. Pour la
prochaine saison, le groupement va demander à bénéficier de 32 bracelets. Il est également envisagé d'introduire une nouvelle espèce dans le Néouvielle, celle des bouquetins qui
peuplaient autrefois le massif. Le président est convaincu que chacun y trouverait son compte.
Source: La Dépêche du Midi du 7 février 2005
L'animal faisait partie autrefois du bestiaire de l'Ariège comme en témoigne un dessin fort connu de la grotte de Niaux et des illustrations du livre de la chasse de Gaston Febus. On a retrouvé des ossements en moyenne et basse montagne. Alors aujourd'hui, Michel Sébastien, nous dit: "Après la réintroduction du mouflon, du cerf, pourquoi pas celle du bouquetin?" Il est allé en Castille et en Catalogne, notamment dans la sierra de Montserrat où les bouquetins ont été réintroduits en 1995. De 26 au départ, le troupeau est passé aujourd'hui à 150 (avec des prélèvements cynégétiques pour contenir la densité des animaux et maintenir un équilibre satisfaisant avec le milieu). Michel Sébastien plaide pour le bel animal dans la perspective du parc naturel régional. "Le bouquetin est un chaînon de la riche biodiversité locale et pyrénéenne. Et la réintroduction n'empêche pas de sauver quelques espèces menacées: lagopède, tétras et rapaces. Il ne rentre pas en concurrence avec d'autres. Il enrichit notre patrimoine et peut être un facteur de l'économie touristico -animalière (à Gredos en Castille, il existe un véritable tourisme du bouquetin)."
Source: La Dépêche du Midi du 26 décembre 2005