La commission européenne affiche une volonté de dialogue. Mais entre la volonté et la réalité il y a un monde que, pour la France au moins, mais manifestement aussi pour l’Espagne et l’Italie, elle n’a pas su franchir. Face à la difficulté liée à la diversité des problématiques régionales et locales se posent également le choix des interlocuteurs nationaux et la qualité de leur représentation non seulement sur le plan national mais également sur le plan régional et local. C’est ainsi, qu’aux milieux de ces réunions, nous pouvons nous interroger sur la nature représentative d’un certain Baudouin de Menten de la Buvette des Alpages qui, sans complexe, a des prétentions alors qu’il ne représente que lui-même et surtout pas une région française. Rien que par cet aspect, et il y en a bien d’autres, les actions de la DG Environnement apparaissent bien peu sérieuses et sa volonté tourne à la bouffonnerie à tel point qu’il est assez peu probable que les acteurs de base acceptent une quelconque décision européenne en matière de grands carnivores.
La conservation des grands carnivores est un sujet qui implique une diversité de parties prenantes qui comprend les chasseurs, les forestiers, les éleveurs de bétail, les éleveurs de rennes, les propriétaires fonciers, les populations rurales, les organisations de conservation et le grand public. Tous ces groupes sont influencés par les grands carnivores et les perçoivent de différentes façons. Dans certains cas, ces différences peuvent être le fondement de conflits. La Commission a mené une série d'activités visant à promouvoir un dialogue constructif entre les parties prenantes dans l'espoir de réduire le niveau de conflit autour des grands carnivores.
Une première étape a été d'arriver à une compréhension détaillée des conflits entre les parties prenantes sur les grands carnivores.
Elle a été suivie par un certain nombre d'ateliers impliquant les petits groupes et les grands groupes des parties prenantes. Le plus grand a eu lieu au début de 2013. Près de 100 intervenants de toute l'Europe y ont patrticipé.
Un deuxième atelier des parties prenantes sur l'action de l'UE sur les grands carnivores a été organisé par la DG Environnement le 5 Décembre 2013. Quelque 90 représentants des communautés des chasseurs et des éleveurs, les associations agricoles, les organisations environnementales, les gouvernements locaux et nationaux et des scientifiques de toute l'Europe se sont réunis à Bruxelles afin de discuter de la possibilité d'une plate-forme pour le dialogue sur les grands carnivores, de partager les expériences entre les différents pays.
Selon la commission, "cette proposition a été bien accueillie par les groupes d'intérêt. Les premiers projets d'ensembles de mesures de conservation clés pour chaque population de grands carnivores ont également été discutés". C’est précisément à cette réunion que les organisations professionnelles d’agriculteurs français ne se sont pas rendus. C’est aussi à cette réunion qu’a été présenté le "Manifesto" source de nombreuses critiques et incompréhensions créant des tensions sans précédent avec les acteurs de terrain notamment du milieu de l’élevage français.