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Vous êtes ici: Accueil > Environnement-Pyrenees > Institutions-Commissions > Union-Europeenne > Plateforme-Europeenne-Coexistence-Population-Grands-Carnivores > 2015-02-19-Ecologistes-UICN-WWF-Chasseurs-FACE-demandent-retour-agriculteurs-COPA-COGECA

Suite à la démission de la représentation des agriculteurs du COPA-COGECA à la plate-forme européenne sur les grands carnivores, ours, loups, lynx et gloutons, la commission européenne, les écologistes et les chasseurs européens se trouvent sans interlocuteurs du monde rural. Après avoir allumé le feu, les pyromanes jouent aux pompiers pour éteindre l’incendie en implorant très maladroitement le < a href=/Agriculture-Pyrenees/Elevage-Pyrenees/Pastoralisme-Pyrenees/Syndicats-Agricoles/copa-cogeca/COPA-COGECA.php>COPA-COGECA à la table des discussions pour la poursuite de 20 ans de palabres sans résultat.

- Lettre adressée aux agriculteurs du COPA-COGECA par les écologistes de l'UICN, WWF, Europarc, ELO, les chasseurs du FACE et le CIC pour une retour à la plate-forme européenne

"Nous avons appris avec grande surprise et regret la décision soudaine du Copa-Cogeca de démissionner de la plate-forme Grands Carnivores de l'UE seulement huit mois après sa création.

"Alors que la protection des espèces de grands carnivores en Europe a été la clé du succès de la législation de conservation de la nature de l'UE, cette évolution n'a pas été sans difficultés. Un large éventail de parties prenantes sont affectées par ce développement et ils perçoivent tous les grands carnivores de différentes manières. Ces différences peuvent provoquer des tensions. Cependant, des exemples positifs montrent que des solutions peuvent être trouvées pour remédier à ces différences.

"La mission de la plate-forme pour les grands carnivores de l'UE est de "promouvoir les voies et moyens de réduire au minimum, et si possible de trouver des solutions aux conflits entre les intérêts humains et la présence d'espèces de grands carnivores, par l'échange de connaissances et en travaillant ensemble dans un esprit ouvert" constructif et mutuellement respectueux. À cette fin, la plate-forme a réussi à rassembler un large éventail de parties prenantes touchées par les grands carnivores, y compris les agriculteurs, les chasseurs, les forestiers, les propriétaires fonciers et les organismes de conservation.

"Les agriculteurs européens et les communautés agricoles sont sans doute affectés par nombre croissant de grands carnivores et nous avons accueilli très favorablement l'engagement du Copa-Cogeca à un dialogue constructif dans le cadre de la plate-forme européenne. UICN, le WWF, ELO, CIC, EUROPARC, et la FACE, restent entièrement dédiés à une approche positive fondée sur le respect mutuel et la confiance, et nous sommes convaincus que ce dialogue et l'échange sauront proposer des solutions mutuellement satisfaisantes.

"Les agriculteurs sont un partenaire crucial dans ce processus et la plate-forme présente une occasion importante de faire entendre leur voix. Nous tenons donc à inviter et encourager le Copa-Cogeca à reconsidérer sa décision de quitter la plate-forme et de continuer à travailler avec ses membres pour assurer la coexistence pacifique de l'activité humaine avec de grands carnivores en Europe".

(Traduction officieuse)

- Commentaire de cette lettre

Dans sa lettre du 13 février 2015, les motifs de la démission du COPA-COGECA sont très clairs:

«Le Copa-Cogeca se retire de la Plateforme européenne sur les grands carnivores car la Commission ignore les avertissements des agriculteurs confrontés à des attaques, notamment de loups, contre leurs troupeaux»

En rappelant les objectifs de la plate-forme, le COPA-COGECA fait le constat que : «les préoccupations des agriculteurs sont ignorées et leur subsistance menacée». Et Pekka Pesonen va plus loin en déclarant: «La Commission européenne fait la sourde oreille face aux avertissements de la communauté agricole»…. «Toutefois, aucune solution n'a été trouvée. La Plateforme se concentre sur les bonnes pratiques afin de préserver les grands carnivores au lieu d'essayer d'identifier des solutions pour améliorer la situation des communautés rurales de ces zones»….. Et il précise: «L'importante protection de ces espèces emblématiques commence à représenter une menace pour les prairies à forte biodiversité qui sont maintenues grâce au pacage et dont dépendent de nombreuses espèces protégées……».

Les motifs de la démission sont clairement et précisément exprimés. Or, la lettre écolo-chasseurs n’aborde aucun de ces points majeurs à la vie quotidienne des populations montagnardes. Après plus de 20 ans d’un constat d’échec sans précédent dans toute l’Europe sans exception d’une coexistence entre l’humain, ses activités et la présence des grands carnivores, les mêmes défenseurs de ces prédateurs refusent de voir la réalité du terrain et se figent dans leurs certitudes idéologiques du tout sauvage datant des années noires de l’Europe de 1930.

Le plus stupéfiant est le positionnement du FACE, représentant des chasseurs européens de loisir qui, manifestement, se moque de la situation dramatique des professionnels de l’élevage sur le plan social, humain et économique.

L’aspect environnemental abordé par le COPA-COGECA dans ses motifs de démission est tout aussi occulté par ceux quoi ont la prétention de <«représenter la nature».

Les motivations de l’intervention de ces 6 organisations européennes sont pour le moins étonnante. Reste à savoir s’il n’y a pas ici une tentative de manœuvre de la part de la commission européenne qui se trouve privée de son principal interlocuteur et rend ainsi la plate-forme sans aucun intérêt.

Il ne reste plus à l’Union Européenne, responsable de cette fracture par son intransigeance maladive de protection de grands prédateurs carnivores de se plier aux exigences du COPA-COGECA motivant sa démission: «Il est primordial de faire évoluer la Directive Habitats face à la croissance de la population des grands carnivores dans plusieurs régions de l'UE. L'on ne peut plus uniquement se concentrer sur les mesures de protection. Des solutions doivent être trouvées.»

Sur le plan français, il serait intéressant de connaître la position officielle de la Fédération Nationale des Chasseurs curieusement muette sur tous ces aspects.

Louis Dollo, le 20 février 2015