Megève les 8, 9 et 10 octobre 2014
Partant du constat que les massifs sont les châteaux d’eau de la planète, les montagnards, solidaires des grands bassins de populations de piémont et de plaine, se mobilisent pour adopter des stratégies d’adaptation face aux changements globaux qui s’opèrent, et prévenir les risques accrus de sécheresses et d’inondations.
Du local au global, du constat à l’action, les Etats Généraux 2014 visent à affirmer la nécessité de placer l’eau au centre des projets de territoires, dans une perspective d'anticipation et d’adaptation à ces changements globaux, notamment climatiques.
Aujourd’hui, la communauté scientifique confirme la réalité du réchauffement climatique et s’accorde sur le fait que la préservation de la ressource en eau est fortement liée à l’aménagement des territoires montagnards. Sous l’effet déjà très sensible du changement climatique en montagne, avec la diminution de l’enneigement et la fonte des glaciers, les régimes hydrauliques de tous ces grands fleuves sont en train de se modifier...
Élus, gestionnaires et utilisateurs de l’eau, scientifiques, sont invités à se réunir pour échanger, débattre et promouvoir une gestion de l’eau concertée à l’échelle des massifs de montagne, pour assurer une ressource nécessaire au développement des plaines.
Lors des trois précédentes conférences de Megève en 2002, 2006 et 2010, une alerte avait déjà été lancée sur la nécessité d’adopter des stratégies d’adaptation face aux effets du réchauffement du climat sur les ressources en eau.
Aujourd’hui, la communauté scientifique confirme la réalité du réchauffement climatique et s’accorde sur le fait que la préservation de la ressource en eau est fortement liée à l’aménagement des territoires montagnards.
La température moyenne des Alpes a augmenté en un siècle de plus du double du réchauffement terrestre global: Les modèles y projettent une augmentation de température d’ici à 2100 comprise entre + 2,6 et + 3,9°C.
Alors qu’ils ont déjà perdu entre 20 et 30% de leur volume depuis 1980, les glaciers alpins pourraient encore régresser de 30 à 70 % de leur volume d’ici à 2050 et quasiment tous les plus petits d’entre eux auront alors disparu! Les glaciers des Pyrénées ont perdu 80% de leur surface depuis 1850 et ceux des Alpes 40% en moyenne.
Avec le changement climatique, la forme (neige ou pluie) et la répartition saisonnière des précipitations seront aussi fortement modifiées en montagne.
Tous les grands fleuves européens, Ebre, Rhône, Pô, Rhin, Danube, Vistule... et leurs principaux affluents prennent leurbsource en montagne et ont un régime principalement nivo-glaciaire, dépendant fortement de l’enneigement et des glaciers.
Les montagnes apportent aujourd’hui une contribution essentielle aux débits de tous ces grands fleuves: Elles jouent le rôle de "régulateurs".
Sous l’effet déjà très sensible du changement climatique en montagne, avec la diminution de l’enneigement et la fonte des glaciers, les régimes hydrauliques de tous ces grands fleuves sont en train de se modifier...
Or, la régularité du débit de ces fleuves est déterminante pour l’alimentation en eau potable des populations de l’aval, et pour le développement économique des piémonts et des plaines: elle est indispensable à l’hydroélectricité, à la navigation fluviale, à l’irrigation, ou encore au refroidissement des centrales thermiques ou électronucléaires...
La satisfaction des besoins en eau, à l’avenir et pour tous les usages, est donc l’affaire de tous de l’amont jusqu’à l’aval des fleuves! Il est désormais indispensable d’agir vite, si l’on veut que les montagnes continuent à être "les châteaux d’eau du Monde".
Aujourd’hui l’heure est venue de repenser la gestion des eaux et des sols de montagne en tenant compte, prioritairement, des contraintes stratégiques de l’approvisionnement en eau des populations et des économies des piémonts et des plaines en aval. La réflexion doit se baser sur les principes d'une solidarité de bassin et une meilleure prise en compte des services rendus par les écosystèmes montagnards: Conservation et stockage des ressources en eau, aménagement des versants pour retenir l’eau, gestion du couvert végétal et forestier, protection des zones humides, zonages de protection, réduction de l’imperméabilisation des sols... Les nouvelles politiques d’aménagement du territoire doivent concourir, sous forme d’actions souvent très locales mais coordonnées, à optimiser les réserves d’eau disponibles et prévenir les risques naturels.
Parce que c’est la somme de petites actions locales en montagne qui sera déterminante pour une gestion cohérente de l’ensemble des bassins versants: encourageons et valorisons les bonnes pratiques!
Beaucoup de mesures efficaces ont déjà été expérimentées avec succès ; la conférence de Megève permettra de les présenter et d’étudier les moyens de leur généralisation sur tout le territoire montagnard.
La gestion des eaux pluviales et le contrôle de l’imperméabilisation des sols, dans le cadre d'une politique globale d’aménagement à l’échelle des bassins versants, ont fait leurs preuves dans de nombreux territoires sujets aux inondations et apparaissent décisifs pour la protection contre les risques dans les agglomérations de piémont.
La protection des zones humides sur les domaines skiables et les alpages est désormais conciliable avec le développement des pratiques touristiques et agricoles et satisfait à la fois, les acteurs économiques et les gestionnaires de milieux naturels.
Le damage approprié des pistes de ski, permet d’allonger la saison touristique tout en assurant la rétention d’eau en altitude pour contribuer à la régulation des débits au printemps.
Le développement de la micro-électricité sur les réseaux d’eau potable et d’eaux usées des stations apparaît comme une alternative, sans compromettre la continuité écologique des cours d’eau.
Des pratiques concertées d’agro-sylvo-pastoralisme permettent une meilleure rétention de la ressource en eau et la protection des captages d’eau potable...
Cette 4ème conférence internationale de Megève sera une exceptionnelle opportunité de sensibiliser tous les acteurs sur ces enjeux considérables et encore mal appréhendés, de relayer tous ces exemples de bonnes pratiques, et bien d’autres, et de donner la parole aux montagnards qui souhaitent participer activement au développement durable de leurs territoires, tout en préservant leurs ressources naturelles au bénéfice de tous.
Élus locaux, acteurs économiques, gestionnaires, responsables associatifs, scientifiques de tous les pays de l’Arc alpin sont invités à se réunir pour échanger, débattre et promouvoir des solutions visant à transformer ce qui apparait comme une contrainte... en véritable atout pour la montagne de demain!
A partir des communiqués de presse du Ministère de l'Ecologie du 7 septembre 2014