La question est posée et les réponses souvent passionnelles opposent les "motorisés" et les "musculaires". En fait, la problématique est de deux ordres: le partage de l'espace
et la pollution sonore et olfactive. L'intolérance est toujours dénoncée par les uns et les autres.
Il n'est pas difficile de constater cette situation conflictuelle. Il suffit de voir les sites Web de la FFRP qui propose une pétition ou
celui de CODEVER qui propose une autre pétition. Il faut lire également les positions de Mountain
Wilderness et celle de la F.F.Quad...
- Qu'en est-il exactement?
- Le législateur n'a pas défini de façon nominative une liste des sports de nature. Par contre, il a qualifié les espaces, sites ou itinéraires (ESI) dans lesquels ils sont
susceptibles de se pratiquer (article L.311-1 du code du sport). Parmi ces ESI, certains sont indéniablement fréquentés par des pratiquants de sports motorisés.
- En complément de cet article du code du sport et selon la hiérarchie des textes, il faut se référer à l'instruction du MJSVA n° 04-131 JS du 12 août 2004 pour expliciter le
concept "sports de nature", comme tel:
"La France est reconnue pour la qualité et la diversité des activités physiques et sportives en milieu naturel qu'elle permet de pratiquer et que le législateur désigne sous le
terme de "sports de nature". Leur pratique s'exerce en milieu naturel, agricole et forestier, terrestre, aquatique ou aérien, aménagé ou non." Les sports motorisés en font donc
bien partie.
- La mission "sports de nature" du Ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative (MJSVA) et celle du pôle ressources national consistent à favoriser au plan
national le développement maîtrisé des sports de nature (rôle qui incombe territorialement aux Départements et avec lesquels le ministère travaille en étroite collaboration), en
conciliant l'aspiration des pratiquants (dont celle de leur besoin de voir reconnaître leurs pratiques et les ESI qui les permettent), avec le respect des droits attachés à la
propriété, des autres usagers de la nature, des riverains et avec la préservation de l'environnement. Cela aurait donc été une erreur de ne pas prendre en compte à ce titre les
pratiques motorisées.
- Une réglementation relative à la circulation des engins terrestres à moteur dans les espaces naturels existe pour concilier la pratique de ces loisirs sportifs avec la
préservation de l'environnement. Il faut donc strictement s'y référer pour traiter de ces activités. Un travail ambitieux vient d'être engagé en ce sens, visant, notamment, à
faciliter la mise en place de plans départementaux d'itinéraires de randonnées motorisées (PDIRM) par les Départements, inexistants alors qu'ils sont pourtant l'un des volets
importants prévus par la loi
- Les pratiques des sports motorisés dans la nature (terrestre, aquatique, aérienne) existent déjà et semblent se développer, encore trop souvent en dehors du cadre réglementaire.
Il faut donc agir vigoureusement pour expliquer la règle, faciliter sa compréhension et son application sur le terrain. Le travail conduit par la
fédération française de motocyclisme, en particulier, doit être utilisé par tous, bien au delà du cadre de ses clubs affiliés.
- Les autres fédérations ou organismes nationaux tel que la fédératrice de Quad, la fédération des loisirs 4x4 et le
CODEVER mènent également des actions qui doivent être mieux connues et comprises. Il apparaît que les ministères chargés des sports et de
l'environnement considèrent qu'ils ont toute leur place dans la concertation nationale. Pour autant, la question de leur reconnaissance éventuelle par le ministère chargé des
sports (agrément) ne semble pas ouverte. Elle n'aurait, de toute façon, une réelle chance d'aboutir qu'avec le plein accord de la (des) fédération(s) délégataire(s) concernée(s), ce
qui justifie au préalable qu'elles puissent travailler ensemble.
- Stigmatiser de façon globale les sports motorisés pourrait poser de nouveaux problèmes à la pratique des sports de nature. Par exemples, sans les bateaux à moteur, il n'y a
pratiquement plus de possibilité d'enseigner la voile ou l'aviron. Sans le tracteur thermique ou électrique, le planeur reste au sol,...
Il convient donc aujourd'hui de contribuer à une meilleure organisation des loisirs motorisés afin qu'ils puissent se dérouler dans des conditions acceptables pour les riverains,
autres usagers, environnement... Les PDIRM, comme les chartes de bonne conduite, concertations locales ou nationales, réglementations spécifiques s'inscrivent dans cet objectif et
ne feront pas l'économie de la plus large association de l'ensemble des usagers des espaces naturels. Les
CDESI ont sur ce point un rôle particulier à jouer. Il semble donc que, plutôt que d'opposer les
pratiques, une concertation globale s'impose en essayant, parfois, de trouver des compromis acceptables par tous.
- Informations diverses