Les Pyrénées, c'est à la base une mosaïque de peuples qui ont vécus durant des siècles en autonomie avec leur culture, leurs coutumes, leurs règles de droit et leurs propres langues. Ne dit-on pas en Bigorre: "A chaque village, sa langue"? Ces différences ne signifient pas pour autant l'absence d'une identité communautaire que nous retrouvons encore aujourd'hui.
Les langues pyrénéennes sont bien existantes même s'il existe une tendance à les voir disparaître ou du moins à voir leur usage diminuer au profit du français au nord et du castillan au sud, à l'exception du catalan, langue officielle de l'Andorre et de la Catalogne sud, de l'aranais (occitan gascon) dans le Val d'Aran et du Basque. Il existe, en France, des écoles où sont dispensés ces langues toujours vivantes.
Association "PARLEM"
1, avenue des Pyrénées à Laloubère
Tél: 06 18 75 02 32 - 05 62 56 73 82 ou 05 62 56 77 95
Associations Parlem et Pescalua
Tous les lundi soir de 19 heures à 20 heures 30 à la mairie Ayros-Arbouix.
Contact: Thérèse et Jean-Louis LAVIT - 05.62.97.54.17
Traducteur français-aranais/gascon-catalan-castillan
Cours à: Bordeaux, Pessac, Tresses, Blanquefort
contact: Comitat Girondin -
Tel: 05 56 21 71 33
A consulter: Gasconha.com
Apprendre l'occitan en Gironde: adresses
Langue Basque. Les Démos organisaient hier une journée de mobilisation dans 24 communes du Pays Basque
Après avoir longtemps centré son action en direction de la SNCF, le mouvement des Démos a ciblé hier un autre symbole fort du service public, en se mobilisant devant vingt-quatre bureaux de poste du Pays Basque. Entre 11 H et midi, et conjointement dans les différentes communes, tant de la côte que de l'intérieur, les participants ont manifesté leur souhait de voir les établissements postaux proposer leurs services en euskara. Symboliquement, les militants des Démos ont entamé un rapide dialogue en basque au guichet, avec des fortunes diverses selon les endroits. "Dans de nombreuses communes, nous avons rencontré des employés bascophones, ce qui a été une agréable surprise et offre de réelles possibilités pour la pratique de l'euskara" devait constater Gorka Torre, le porte-parole du mouvement. "Cela nous confirme aussi dans l'idée que la direction de la Poste doit prendre des initiatives pour favoriser l'usage de la langue dans ses services. Nous allons dès maintenant lui adresser une nouvelle demande de rendez-vous pour lui présenter le sens de notre action. Jusque là nous n'avons pas eu de réponse". Au total, près de cinq cents personnes ont répondu à cet appel des Démos. Elles ont également acheté une enveloppe et un timbre afin de l'adresser à la direction de la Poste, avec un courrier présentant la revendication du bilinguisme. Plus largement, cette journée était également destinée à mettre l'accent sur la défense du service public en général, et tout particulièrement des bureaux de poste, dont la présence traditionnelle en zone rurale est aujourd'hui fortement remise en cause.
Source: Sud-Ouest du 4 avril 2005
Selon "La Vanguardia", Pasqual Maragall, président du gouvernement catalan s'est engagé à Paris à faire du français la première langue étrangère de l'enseignement. En Espagne, 19 % des écoliers apprennent le français et 9 % seulement en Catalogne.
Hier, à Barcelone, le président du gouvernement catalan a plaidé pour le renforcement du français dans sa province, au moment où il sollicite l'appui de la France pour faire reconnaître le catalan comme langue officielle de l'Union européenne. Par ailleurs, il existe un engagement très clair "exprimé par le premier ministre Jean-Pierre Raffarin et réaffirmé par le ministre des Affaires étrangères d'appuyer la présence du catalan en Europe en tant que langue co-officielle a affirmé M. Maragall.
Article paru le 22/04/2005
Source: La Dépêche du Midi
Plus de 60.000 Basques venus d'Espagne et de France ont participé dimanche à Saint-Pée-sur-Nivelle (Pyrénées-Atlantiques) à la 22e "Herri Urrats", une fête destinée à promouvoir l'enseignement de la langue basque à l'école, a constaté une correspondante de l'AFP. Cette fête très familiale, qui consiste en un rassemblement de marcheurs autour du lac de Saint-Pée, sert à financer les actions de l'association Seaska, à l'origine de la création dans les années 1960 des écoles en "euskara" (langue basque) dans le pays basque français. Plus de 3.000 élèves poursuivent actuellement une scolarité dans les ikastolas (écoles primaires), les trois collèges des trois provinces du Pays basque français (la Soule, la Basse-Navarre et le Labourd) et le lycée de Bayonne proposant un enseignement dans cette langue. L'édition 2005 permettra plus particulièrement de financer, selon les organisateurs, les nouveaux locaux des collèges de Ciboure et Saint-Just-Ibarre. Quelque 55.000 des 210.000 habitants du Pays basque français sont bascophones, selon une étude réalisée il y a quelques années.
Source: France 3
Après Montpellier, en 1997, le deuxième Collègi calendreta -de France ouvrira le 2 septembre à Pau, rue Léonard-Constant
Cela faisait au moins quatre ans qu'ils en rêvaient. En septembre, les occitanistes seront comblés. Pau aura un collège calendreta. Ce sera le second de France, après l'ouverture en 1997 de celui de Montpellier. Samedi se déroulait la présentation officielle dans les futurs locaux, au 13 de la rue Léonard-Constant. "L'an dernier, on n'a pas pu ouvrir, faute de toit", explique le président de l'association Lo Collègi, Joan Francès Tisnèr. La solution a été trouvée dans le parc locatif privé. En l'espèce, une petite maison avec un jardin qu'il a fallu adapter et mettre aux normes d'accueil du public. Deux salles de classe, une salle d'activité, un secrétariat. Le 2 septembre, sept élèves de sixième feront leur rentrée dans une ambiance qui promet d'être familiale. Tous étaient scolarisés jusqu'à présent dans une des huit calendretas du Béarn ou des deux de Bigorre.
Montée en charge.
Car la spécificité de ce collège est de couvrir les Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées. Avec en perspective, une montée en charge des effectifs. "A la rentrée 2006, on
devrait accueillir vingt élèves". Ensuite, il faudra trouver de nouveaux locaux pour faire face. Quand on sait que la calendreta de Pau compte 80 élèves et celle de Lescar 70, on
mesure l'enjeu.
Joan-Francès Tisnèr espère un conventionnement rapide de l'établissement qui n'a pour l'heure qu'un contrat d'enseignement privé. Heureusement, "grâce à la convention cadre de
développement linguistique adoptée par les collectivités territoriales, on a des facilités et des soutiens". Samedi, Conseil général, Conseil régional et ville de Pau étaient
d'ailleurs présents pour le rappeler. Une aide essentielle qui complète l'autofinancement et les dons nécessaires au fonctionnement du collège où travailleront dix enseignants.
Programmes ad hoc.
"Tous les professeurs ou presque parlent occitan et ils assureront leurs cours dans la langue qu'ils voudront". C'est Bernard Cazenave, prof d'histoire, qui assurera la direction
de l'établissement et en particulier de l'équipe pédagogique. Une chose est certaine: le contenu sera conforme aux exigences des programmes. "Un partenariat naturel avec la
calendreta de Pau permettra d'assurer certains services, comme l'informatique, la danse ou la restauration. On a aussi passé une convention avec le collège voisin de Saint-Maur",
précise encore M. Tisnèr.
Samedi, quelques-uns des futurs collégiens étaient présents. Comme Pierre-Henri, 11 ans, qui viendra de Tarbes, ou encore Sacha, 11 ans et Maeva, 10 ans, scolarisés à la
calendreta de Pau depuis la maternelle. Tous trois trouvent naturel de continuer à étudier en occitan, langue qu'ils parlent soit avec leurs parents, soit, comme Maeva, avec leurs
grands-parents. Ce qui ne les empêchent pas de vouloir apprendre l'espagnol, l'anglais et même à terme le latin...
Source: Sud-Ouest
Le fait du jour.
Ils sont partis mercredi 14 décmbre 14 de Bayonne et arriveront à Turin jeudi 22. Ces Pyrénéenbs défendent l'Occitan bec et ongles
L'an dernier, ils avaient parcouru 1.000 km à deux en douze jours pour rallier Bayonne à Turin: l'un marchait pendant que l'autre pédalait. Fabrice Bernissan, de Lescurry, et Michel Dantin, de Montaner, ont décidé de refaire la Transoccitanienne en 2005. Les deux amis, respectivement président et secrétaire de l'association Nosauts de Bigorra (lire l'encadré) sont partis d'Anglet, près de Bayonne, mercredi 14 décembre et comptent rallier Turin jeudi 22 décembre. Ils se relaient: l'un enfourche un vélo pendant que l'autre conduit une camionnette aux couleurs de l'Occitanie. Pour l'occasion, ils arborent un nouveau logo: les cinq anneaux des Jeux olympiques sont revisités à la mode d'Oc, en rouge sur fond jaune.
Dans le coffre du camion, les drapeaux avec la croix occitane prennent souvent l'air. Au fil de leur périple, ils multiplient les rencontres. Hier, ils étaient à Pouyastruc, à Tournay puis à Montréjeau. Ils vont passer ces jours-ci par Carcassonne, Narbonne, Montpellier, avant d'arriver à Turin. Fort de leur succès de l'an dernier, tout le monde les arrête cette année sur le bord du chemin. Ainsi, hier, l'Aventignan-Cuguron-Montréjeau Running-Club a décidé de courir avec eux pour les soutenir. Les J.O. d'hiver doivent commencer le 10 février prochain à Turin. "Nous faisons ça pour la langue. Les J.O. symbolisent le respect et la connaissance des peuples. L'occitan y a donc toute sa place. Il représente une unité historique, géographique, linguistique sur ce territoire qui s'étend de Bayonne à Turin. Nous pensons que l'occitan est légitime. A Turin, on va chercher à rencontrer les organisateurs ou des représentants de la région du Piémont. Nous voulons que l'occitan soit présent aux J.O. comme langue officielle.
Nos grands-parents parlaient cette langue. Nos enfants ne la connaissent pas. Il y a eu une rupture de transmission, explique Fabrice.
Durant leur pérégrination, les deux compères sèment des notes occitanes: à Bayonne, pour le départ, une chorale les a accompagnés. A Pau-Orthez, un petit cortège s'est joint à eux, dans une ambiance bon enfant. "Ca draine beaucoup de monde." "Il faut que l'occitan soit reconnu en France", renchérit Michel, le béret vissé sur la tête. "Je l'ai entendu parler petit. Cette langue est savoureuse", explique Fabrice, le sourire aux lèvres. Une goutte d'eau dans la mer? Ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières...
Auteur: élise Besse
Source: La Dépêche du Midi du 16 décembre 2005
Jeux Olympiques
Ils ont fait Tarbes-Turin à vélo pour promouvoir la langue d'Oc
Fabrice Bernissan et Miquèu Dantin, président et secrétaire général de Nosauts de Bigorra, association de défense de la culture occitane, ont réussi, par leur obstination, à imposer la langue d'Oc aux Jeux Olympiques d'hiver qui se dérouleront en février à Turin. Les habitants de la région du Piémont et de 12 vallées des Alpes parlent également cette langue. Pour parvenir à cette "victoire", ils n'ont pas ménagé leurs efforts. Ils sont partis à vélo de Tarbes, le 14 décembre, pour rejoindre la cité italienne qu'ils ont gagnée le 21 décembre, au terme d'un périple de 1200 km. "Nous avions informé de nombreuses associations et groupements de défense de l'occitan. Plusieurs sont venus nous soutenir. Nous ne nous attendions pas à une telle mobilisation", se souviennent les deux amis.
En Italie, indiquent les Tarbais, ils ont rencontré Sibille Bruna, vice-présidente de la région du Piémont, Valter Giuliano, vice-président de la province de Turin, et Pierpaolo Maza, le vice-président du TOROC (Turino Olympique Comité) qui leur ont annoncé des nouvelles qui dépassent largement ce qu'ils espéraient.
"Ils nous ont garanti qu'une promotion de la langue occitane allait être faite auprès des 20.000 journalistes qui couvriront les JO. Ils nous ont également assuré que 160.000€ allaient être débloqués par le Conseil des ministres afin de former des gens qui auront en charge de promouvoir notre culture. De plus, quelques mesures de Se Canti, l'hymne occitan, seront jouées lors des cérémonies d'ouverture et de fermeture des JO".
Seul bémol, l'impossibilité de faire flotter le drapeau occitan aux côtés de ceux de toutes les délégations présentes. Seules les nations peuvent hisser leur drapeau et l'Occitanie n'en est pas une.
Auteur: Guillaume Atchouel
Article paru le 30/12/2005
Source: La Dépêche du Midi du 30 décembre 2005
L'association Nosauts de Bigorra, basée à Tarbes, a pour président Fabrice Bernissan et pour secrétaire Michel Dantin, les deux compères qui renouvellent leur périple pour défendre l'occitan aux J.O. d'hiver de Turin, en Italie.
Nosauts de Bigorre, tél.: 05.62.96.51.15 ou 06.70.16.13.69
Nosauts de Bigorra compte une quarantaine d'adhérents. Au sein de l'association, Fabrice et Michel sont plus axés sur le sport, c'est pour cette raison qu'ils ont choisi de promouvoir l'occitan tout en lançant un challenge sportif ralliant Bayonne à Turin.
Mais l'association comprend de multiples activités autour de la défense de l'occitan: édition de livres en occitan, collecte de la mémoire orale des anciens, etc,.
Entre eux, les membres de l'association parlent occitan, langue chère à Jean Boudou, l'un des plus grands écrivains du occitans du XXe siècle, autant qu'à Frédéric Mistral (prix Nobel de littérature en 1904), qui a su dévoiler la richesse poétique de la langue d'Oc. Nosauts de Bigorre Suvre avant tout pour la pratique de l'occitan.
Des "calendretas" essaiment également dans le département (à Laloubère, par exemple), autant d'écoles où petits et parents peuvent apprendre ou réapprendre le b.a-ba de la langue d'Oc.
Source: La Dépêche du Midi du 16 décembre 2005
Nouvelle réunion de travail hier à Bayonne entre le gouvernement basque et l'Office public de la langue
Satisfaction affichée hier en milieu de journée alors que venait de se tenir la troisième réunion du comité de suivi du protocole entre l'Office public de la langue basque (OPLB) et le gouvernement autonome basque. Après trois années d'un partenariat jugé de part et d'autre extrêmement positif, qui a permis d'établir des relations de confiance et de respect mutuels, une convention plus ambitieuse encore devrait progressivement se mettre en place pour être opérationnelle en 2007. "Aujourd'hui nous abordons les questions sous l'angle technique et pragmatique", se réjouissait le président de l'OPLB Max Brisson, entouré par le sous-préfet de Bayonne Pierre-André Durand, les deux vice-présidents François Maitia et Vincent Bru, et le directeur de l'OPLB, Jean-Claude Iriart. Côté gouvernement basque, une importante délégation avait fait le déplacement: Miren Azkarate, ministre de la culture, Jose Mari Muñoa délégué du président aux relations extérieures, Patxi Baztarrika, vice-conseiller à la politique linguistique et Miren Mateo, directrice à la coordination.
Pré-projet.
Un premier protocole, signé en 2003, portait sur le programme retenu dans la convention spécifique. L'OPLB désormais sur les rails, il convient d'aller plus loin, d'établir un
projet plus ambitieux entre les deux institutions publiques, bref de mettre en oeuvre une véritable politique linguistique:
"Notre but étant de faire avancer la langue basque dans la vie sociale, à travers un échange fructueux d'expérience."
Dès aujourd'hui un travail technique va démarrer pour établir un pré-projet. Après validation, le projet devrait être finalisé en décembre. D'ores et déjà d'autres pistes de
travail ont été amorcées comme la 4eme enquête socio-linguistique initiée par le sous-ministère de la politique linguistique du gouvernement basque. C'est désormais l'Office
public de la langue basque qui sera son interlocuteur et non plus l'Institut culturel.
Source: Sud-Ouest du 30 mars 2006
Langues et Cultures d'Aquitaine.
Le Conseil économique et social régional a présenté, mercredi à Billère, son programme pour développer les pratiques de l'occitan et du basque.
La nouvelle réflexion régionale lancée par le président Alain Rousset a ouvert au Conseil économique et social régional (CESR) un véritable chantier de réflexion soldé, au bout du compte, par un rapport aux conclusions pour le moins inspiratrices. Sergi Javaloyes, secrétaire du bureau du CESR, rendait ses conclusions mercredi, à la médiathèque de Billère. Elles aboutissent à un constat radical d'insuffisance: "La transmission familiale ne se fait pas, surtout en occitan." Mais des pistes se développent pour sortir la langue régionale du registre du folklore, et cela depuis une bonne trentaine d'années. La timidité politique, l'absence de statut juridique de la langue font partie des obstacles à franchir au principal; à ceux-là, il faut ajouter la difficulté de passer par les medias, la complication des valorisations patrimoniales, les variations démographiques et le manque de dimension de l'analyse au niveau européen et mondial. Gascon avec sa variante béarnaise ou limousine et bien entendu le basque se trouvent en difficulté, mais le rapport lève aussi le voile sur les atouts comme le capital ineffable de sympathie, la demande parentale et l'instrument socio-économique que fournit l'entretien de la richesse occitane au sein d'une considération communautaire des atouts culturels. Une stratégie s'impose désormais, notamment en matière de transmission pédagogique. La situation actuelle est la suivante: 6 % des effectifs du primaire (12.000 élèves) bénéficient de l'occitan dont la moitié en enseignement bilingue (2,5 % pour les calendretas). En basque, 30 % du primaire est fourni. Mais dans le secondaire, l'occitan passe à 1 % et le basque à 13 %. Le CESR parle aujourd'hui de comportement "héroïque" de la part des promoteurs des langues régionales et demandent au Conseil régional et au rectorat d'encadrer contractuellement les offres d'enseignement. L'Occitanie n'est pas seule dans cette aspiration: Bretons, Catalans, Alsaciens et d'autres demandent une attitude cohérente de leurs autorités territoriales. En Aquitaine, une réponse est proposée par le plan "Parloc, bai" reconnaissant, entre autres, le principe européen de respect des langues autochtones et leur pratique un bien universel. Ce Programme aquitain de reconnaissance linguistique et d'ouverture aux cultures régionales (parloc), base d'action et d'initiative (bai) comprend entre autres des opérations vers les jeunes, un développement du monde formateur, une promotion des évènements culturels, la conquête de partenariats, le suivi statistique des effets produits, l'instauration de systèmes de pilotage, la création d'une "Amassada" comme conseil de développement (80 membres), etc.
Distinction. Sergi Javaloyes vient de se voir attribuer par le Conseil régional avec le rectorat et le Comité girondin de la langue occitane et de la culture gasconne le Prix littéraire Jaufré Rudel pour son ouvrage "Tranga & Tempestas"
Source: Sud Ouest du 5 mai 2006
Extrait de l'arrêté ministériel du 23 janvier 2006 (J.O. du 2-2-2006) relatif aux épreuves de "langues rares" du bac. de 2006:
Article 1 - Les épreuves portant sur les langues énumérées ci-après: arabe littéral, arménien, cambodgien, [...] basque, breton, catalan, corse, créole, tahitien, langues
mélanésiennes, occitan-langue d'oc auvergnat, occitan-langue d'oc gascon, occitan-langue d'oc languedocien, occitan-langue d'oc limousin, occitan-langue d'oc nissart,
occitan-langue d'oc provençal, occitan-langue d'oc vivaro-alpin, pourront être subies à la session 2006 du baccalauréat général et du baccalauréat technologique dans les académies
ou collectivités suivantes:
[...]
Ce sont bien sept "occitans-langues d'oc" qui sont énumérés, chacun au même rang que le chinois ou le catalan, et "l'occitan-langue d'oc gascon" ne pouvait être présenté qu'à Bordeaux et Toulouse, ce qui est logique puisque c'est une langue régionale enseignée dans les régions qui le parle.
Académie Gasconne.
Elle fêtera, le samedi 4 novembre, son 80e anniversaire à Bayonne. Rétrospective et état des lieux
"Tout s'espérrèque!"
Autrement dit: "Tout s'effiloche". Il y a 80 ans cette phrase désormais "historique" de Pierre Simonet, alors adjoint au maire de Bayonne, est à l'origine de la création
de l'Académie gasconne (ou gascoune). Très attaché au gascon, l'édile avait constaté que cette langue perdait dangereusement du terrain entre Nive et Adour. Souhaitant réagir
à cette érosion il avait écrit à trente-neuf autres notables de la cité pour leur proposer de faire "quelque chose".
C'est ainsi que naquit en 1926 à Bayonne une Académie gasconne dont les statuts étaient calqués sur ceux de l'Académie française et les objectifs comparables. Mais
il s'agissait, cette fois, de défendre le gascon bayonnais - qui a ses spécificités - et non la langue de Molière.
Parmi ces premiers académiciens quelques personnages qui ont souvent donné leur nom à des rues de Bayonne. Tel Pierre Rectoran le premier secrétaire perpétuel de l'Académie, auteur du célèbre "Salut Bayoune". Il entreprit d'écrire un "Vocabulaire et grammaire du gascon bayonnais", longtemps resté à l'état de fiches et que l'Académie a édité il y a quelques années. Autres pères fondateurs: Carlito Oyarzun, Benjamin Gomez, Raymond Sousbielle. Par la suite, l'Académie gasconne accueillit d'autres figures bayonnaises comme le chanoine Lamarque ou Léon Herran. A l'Académie gasconne, pas d'habit vert ni de bicorne comme sous la coupole du quai Conti, mais un simple insigne en tissu. La seule condition requise pour en faire partie c'est d'aimer sa langue et de vouloir la défendre. Une fois qu'il a trouvé un parrain (ou une marraine), l'impétrant participe à un "capitou (chapitre) trimestriel, au cours duquel il doit montrer son aisance dans le maniement de la langue gasconne, et au "capitou" suivant, il est intronisé. Comme dans les autres académies il peut faire , à cette occasion, l'éloge de son prédécesseur.
Depuis 80 ans, l'Académie a connu des hauts et des bas. "Elle s'est réveillée il y a une vingtaine d'années sous l'impulsion de l'association Aci Gasconha qui venait d'être créée à Anglet, et qui fut un vivier pour l'Académie (1), mais aussi de Pierre Larrode, haut fonctionnaire à la retraite qui voulait réagir à l'invasion constante du basque et à l'atonie des Gascons", raconte Jean Maisonnave, l'actuel directeur de l'Académie, ancien professeur d'anglais natif d'Hastingues.
Aci Gasconha est à l'origine de cours de gascon dans les lycées et les collèges, d'une chorale, d'animations théâtrales, de messes en gascon, d'une pastorale, d'un cycle de conférences. Elle a entrepris des travaux d'édition sur les noms de rue des communes du BAB à consonance gasconne, et publié un livre de chansons gasconnes. L'Académie, de son côté, se réunit tous les trois mois dans le cadre d'un "capitou" et travaille de temps en temps sur le vocabulaire gascon, les mots nouveaux, l'évolution de la langue.
"Un travail de bénédictin", soupire Jean Maisonnave. Il reconnaît que l'Académie pourrait être beaucoup plus active qu'elle ne l'est aujourd'hui. Ne faudrait-il pas, pour cela, rajeunir un peu les troupes? "On a quelques jeunes, mais ils n'ont pas trop le temps de venir", constate le directeur. Il admet aussi que les Basques ont été beaucoup plus en pointe dans la défense de leur langue, notamment grâce à des personnalités comme Jean Haritschelhar, "un grand monsieur". Mais Jean Maisonnave - qui a appris l'euskara durant quatre ans, avec Philippe Oyhamburu comme professeur - ne tient surtout pas à entretenir le moindre affrontement identitaire. "Je suis pour la coexistence pacifique. Nous sommes tous plus ou moins Basques et Gascons? Je veux seulement que le gascon ait une place plus grande dans le concert bayonnais? et ailleurs". Soucieux d'éviter "l'enfermement", c'est vers le sud des Landes qu'il voudrait aujourd'hui voir s'étendre l'audience de l'Académie gasconne de Bayonne.
(1) Il y a sept ans, Aci Gasconha est devenu une antenne de l'Institut occitan de Pau avec la bénédiction de la municipalité angloye.
Auteur: Emmanuel Planes
Source: Sud-Ouest du 2 novembre 2006
Jean Lafitte, professeur de gascon et ami de l'Amicale des bigourdans de Paris où il donne des cours de gascon, a soutenu sa thèse à l'université de Rennes devant un jury de linguistes des universités de la Sorbonne (Paris), de Reims et d'Amiens le 17 octobre 2005.
Dans son n° 8, la revue "Vasconia-Gascogne" nous apprend dans son éditorial, signé par Philippe Soussieux, que les départements du Gers et des Landes renoncent, en tout cas pour l'instant, à faire entrer le nom "Gascogne" dans leur appellation officielle: "Landes en Gascogne", "Gers en Gascogne"..., ce n'est plus d'actualité.
Le département du Gers y songeait depuis longtemps, et aurait même volontiers accaparé à lui seul l'appellation "Gascogne".
Quand le Conseil Général des Landes a annoncé son idée de modifier le nom du département pour celui de "Landes de Gascogne", le Gers a donc protesté. Il se considérait comme seul
propriétaire de la Gascogne.
D'autres critiques s'exprimèrent à propos de "Landes de Gascogne":
elles venaient de connaisseurs scrupuleux, conscients que les Landes de Gascogne ne s'arrêtent pas au département 40, et englobent aussi toutes les Landes dites "girondines",
Médoc compris, et aussi les landes dites "lot-et-garonnaises".
Et c'est vrai, la totalité de "nos" Landes est en Gascogne (excusez la tautologie: à partir du moment où je dis "nos", c'est qu'elles sont en Gascogne... mais vous m'avez compris!).
Le risque soulevé par nos amis était donc que, accordant au département 40 l'appellation "Landes de Gascogne" ou "Landes en Gascogne", on boute du même coup les Landes "girondines" hors Gascogne, pour en faire, qui sait, des "Landes de Guyenne"...
Nous pouvons consulter une partie de ce débat de 2006 sur le site "gasconha"
Hélas, ce n'est sur ces arguments "haut de gamme", fondés mais manquant peut-être de pragmatisme, et sous-estimant le danger d'une Gascogne réduite au "Gers", que le projet "landais" a, semble-t-il, capoté.
La revue Vasconia-Gascogne en rend responsables "certains gascons", dont "certains élus landais".
Il semble que ces derniers ont trouvé que l'étiquette "Gascogne" risquait d'être dévalorisante et de provoquer des "propos discriminatoires envers leur compatriotes".
Le dictionnaire de l'Académie française associe toujours au mot "gascon" les qualificatifs de "hâbleur, fanfaron", malgré les protestations du Conservatoire du Patrimoine de Gascogne.
Et comme l'avait déjà remarqué Robert Escarpit, certains gascons ont intégré l'idée que "Gascogne, ça ne fait pas sérieux", et ont, finalement, "honte d'être gascon".
Après ce coup de massue, l'éditorial de Vasconia-Gascogne essaye de nous redonner le moral:
"Ce n'est pas l'attitude dénigrante d'une poignée de Gascons, plus "de sol" que "de coeur" qui invalidera la réalité de la Gascogne: elle s'étend toujours de l'Ariège à la Pointe
de Grave et des berges de la Garonne aux sommets pyrénéens; mosaïque remarquable [...]".
Pour la suite de cette remise en place, procurez-vous la revue!
Auteur: Tederic Merger / Gasconha
Le Conseil Général des Pyrénées Orientales a voté une Charte reconnaissant le catalan dans ses institutions
Depuis le XVIIe siècle le catalan était en quête de reconnaissance. Autant dire qu'il est inexistant pour l'Etat français. Il aura fallu arriver au XXIe siècle pour que le Conseil Général de Catalogne nord déclare cette langue officielle dans ses institutions. La Charte en faveur du Catalan a été adoptée le 10 décembre dernier.
Cette initiative est très positive, selon Joan-Lluis Lluis, responsable de la diffusion de la langue catalane à la délégation de la Generalitat (gouvernement autonome de Catalogne sud). "Symboliquement c'est très positif, d'une part, parce qu'elle témoigne d'une prise de conscience de l'identité catalane et d'un avenir tourné vers le sud, d'autre part, elle augure plus de moyens matériels".
Néanmoins, la Charte n'a aucune valeur juridique, "ce n'est qu'une annonce d'intention", précise Lluis. Il est vrai que l'article 2 de la Constitution française ne laisse pas de marge d'action dans ce domaine, puisqu'elle ne reconnaît qu'une seule langue. Au Conseil Général, on rétorque que ce texte pérennise les actions que mène déjà cette institution.
A travers cette Charte, la collectivité territoriale "s'engage à être acteur de la pérennisation de la langue et de la culture catalanes". Chargé du développement de la langue et de la culture dans cette institution, Jeroni Parrilla pense que le budget destiné au catalan, qui est à l'étude, sera augmenté.
Ce qui est sûr, c'est que les mesures annoncées dans la Charte ont besoin de moyens. La "charte définit les fondements d'une politique linguistique et de reconnaissance de la langue catalane" selon son préambule. Survie, transmission et utilisation de la langue sont les premiers objectifs du texte. Assurer sa présence dans les divers secteurs de la vie publique et sociale du département et contribuer à l'intégration des nouveaux arrivants sont les suivants.
L'enseignement est la priorité de cette politique linguistique. Dans ce sens, le Conseil Général s'engage à aider l'ouverture de classes bilingues, à généraliser la sensibilisation des enfants et à soutenir la formation des adultes. Cependant, "la langue ne se limite pas à une discipline scolaire" d'après le texte, et doit se développer à tous les niveaux de la vie publique et sociale, y compris dans les services du Conseil Général. Ce dernier considère que les médias contribuent à l'utilisation de la langue et que sa présence devra y être permanente.
Le préambule de la Charte souligne que la survie de la langue catalane est bien "un enjeu culturel, économique, politique et humain d'importance". Joan-Lluis Lluis reconnaît une évolution dans les mentalités des responsables politiques catalans: "Ils ne voient plus le catalan comme un danger, et sa banalisation est porteuse de bonnes choses". Toutefois, les promoteurs de la Charte marchent sur des oeufs. Ils rassurent donc à plusieurs reprises les défenseurs de la République française, leur expliquant "que la promotion de la langue catalane ne se fait pas au détriment de la langue française" et que "l'unité nationale ne se voit pas menacée". Les précautions s'imposent d'après Lluis.
"Est-ce que quelque chose peut faire bouger la France?!" s'exclame le responsable de la Generalitat, lorsqu'on lui demande si l'initiative du Conseil Général aura un effet sur l'Etat. "En plus, en Catalogne nord nous n'avons pas de grande expérience dans les mouvements de pression; dans d'autres régions où la pression est plus grande, comme en Corse, ils obtiennent plus de moyens". Jeroni Parrilla, lui, voit d'un bon oeil la motion votée au Parlement espagnol demandant à l'Etat français la ratification de la Charte Européenne de langues minoritaires.
Les Catalans emboîtent le pas aux Bretons
Les Catalans du nord se sont plutôt tournés vers la Bretagne que vers leurs frères du sud, chez qui la connaissance de cette langue est indispensable dans la vie quotidienne.
L'initiative du Conseil Régional de Bretagne les a attirés davantage. En décembre 2004, le breton et le gallo y devenaient "langues de la Bretagne".
"C'est une décision historique. Merci au nom de ceux qui ont vécu dans la honte de parler breton ou gallo, et qui sont aujourd'hui réhabilités", déclarait la conseillère régionale UDB (Union Démocratique Bretonne), lors de la présentation publique du texte. Mais les conseillers bretons ne se contentaient pas de cela. Ils demandaient à l'Etat français de ratifier la Charte Européenne des Langues Régionales. Car "le breton est classé par l'Unesco comme langue en danger sérieux d'extinction".
En réalité, la situation est contrastée. Si la connaissance et la pratique de la langue sont en déclin, 300.000 locuteurs, dont 64% de plus de 60 ans, le nombre d'enfants en filières bilingues est en progression de 10% par an. Mais cela ne suffit pas, bien sûr.
C'est pourquoi le Conseil Régional breton s'est retroussé les manches. Le texte voté à l'unanimité en 2004 définit trois principaux axes de travail: l'enseignement, la vie sociale et les médias.
Source: Le Journal du Pays Basque du 25 février 2008
Un groupe de passionnés vient de faire paraître une méthode d'apprentissage individuel du béarnais. Avec des leçons à télécharger sur Internet
Le béarnais authentique, tel qu'on le parle dans les villes et villages. Voici ce que Jean-Marie Puyau, qui enseigne au lycée Louis-Barthou à Pau, propose avec plusieurs autres
passionnés de faire découvrir à toutes les personnes qui s'intéressent à leurs racines.
Ce diplômé en linguistique ainsi qu'une équipe de bénévoles réunis au sein de l'Institut béarnais et gascon ont en effet mis au point un ouvrage intitulé "Comprendre, parler, lire
et écrire le béarnais", paru aux éditions Pyrémonde.
Format MP3. Une méthode qui, en vingt et une leçons, permet d'apprendre des phrases et des conjugaisons englobant des expressions et des phrases étroitement liées à la culture locale. Chaque paragraphe ayant, en prime, été enregistré en format MP3, téléchargeable sur le site Internet de l'institut. "Afin de reproduire l'accent naturel du béarnais, 100 % terroir, garanti sans OGM".
"La moitié des Béarnais d'origine comprennent la langue de cette région, et environ un tiers la parlent"
"Cela fonctionne comme une méthode individuelle d'apprentissage d'une langue: on écoute, on répète, on apprend des petites phrases par coeur", explique Jean-Marie Puyau. Chaque leçon étant assortie d'explications sur la grammaire, la conjugaison. Tandis qu'à la fin du manuel, un double lexique rassemble plus de 1.000 mots et expressions français traduits en béarnais, et 1.500 mots et expressions béarnais traduits en français.
"Démarcheurs de la langue".
"Combien de valises avez-vous? Restez tranquilles pendant une heure? Il l'a suivie dans les rues.": certaines phrases peuvent paraître insolites. Mais ses auteurs y tiennent: tout
colle ici étroitement au terrain.
L'équipe à laquelle on doit le livre n'en est pas à son coup d'essai: elle a déjà réalisé deux dictionnaires consacrés au béarnais. Pour ce manuel, elle s'est appuyée sur
"d'infatigables démarcheurs de la langue". Tel Justin Laban, un "locuteur naturel" qui donne des cours de béarnais de Nay à Arzacq et de Lembeye à Pau (1).
Présenté à une trentaine d'exemplaires lors du Salon du livre de Pau, le manuel peut aujourd'hui être trouvé en librairie et sera réédité en fonction de l'importance des demandes.
La préface du livre - qui comprend également une introduction historique de Louis Laborde-Balen - a été écrite par Maria Suzana Marc Amoretti, professeur de linguistique dont la famille, originaire de la région paloise, a émigré au Brésil au début du siècle dernier. Preuve que les racines d'un pays vont parfois pousser fort loin. /p>
(1) L'équipe de rédaction se compose aussi de René Bordenave-Cau (Uzein), Pierre Mestressat-Cassou (Audaux), Françoise Grangé (Pau), et Bernard Moreux.
En librairie: "Comprendre, parler, lire et écrire le béarnais", aux éditions Pyrémonde, 18,95€
Sur Internet: La version audio du manuel d'apprentissage est proposée en option. La leçon n°1 peut être téléchargée gratuitement sur le site de l' Institut béarnais et gascon sous la forme de fichiers MP3. Les leçons 2 à 21 vont également être disponibles, moyennant une adhésion de 8 euros à l'institut. Ce qui permettra de mémoriser et de reproduire l'accent naturel du béarnais.
Auteur: J.-J. N.
Source: Sud Ouest du 27 février 2008
L'association Transmetem, qui milite pour la promotion, la diffusion et l'apprentissage de la langue béarnaise, interpelle les candidats aux municipales
Son but est de "développer la promotion, la diffusion et l'apprentissage de la langue béarnaise". L'association Transmetem s'est invitée dans la campagne électorale en écrivant à
toutes les têtes de liste, que ce soit à Oloron ou dans les communes de la CCPO.
"Nous souhaitons solliciter les candidats afin que dans notre commune, la langue et la culture béarnaises soient, de mieux en mieux, valorisées dans l'espace public", a écrit
Robert Laborde, président de Transmetem, au challenger PS, Bernard Uthurry, et au maire sortant, Hervé Lucbéreilh. Après avoir énuméré tout ce qui a été fait depuis 2001,
Transmetem demande aux deux candidats s'ils comptent poursuivre dans cette voie.
Des questions précises. "Etes-vous favorable au maintien de la commission extra-municipale dénommée conseil de la culture identitaire? A la convention qui lie Transmetem à la
ville? Soutiendrez-vous les cours de béarnais pour adultes? Poursuivrez-vous la mise en place progressive d'une signalétique bilingue? Etes-vous favorable à la poursuite de
l'herbier trilingue?" demande, entre autres, Transmetem aux deux candidats.
"Il n'est pas question que cela change", a évidemment répondu, Hervé Lucbéreilh, sous l'égide duquel toutes ces actions se sont mises en place. Le maire sortant promet,
également, de "s'efforcer de convaincre l'ensemble des maires de la CCPO (Communauté de communes du Piémont oloronais) de l'intérêt d'une démarche linguistique et culturelle du
même type que celle qui se fait à Oloron Sainte-Marie."
"Les deux têtes de liste considèrent que les acquis sont importants", souligne Robert Laborde. En effet, Bernard Uthurry, leader de la liste de gauche, a, lui aussi, répondu
favorablement à toutes les questions posées par Transmetem, en se disant également prêt à soutenir toute autre action qui serait éventuellement engagée.
Un service municipal.
"Nous aimerions aller plus loin, avec la création d'un service spécifique dédié à la langue, à la mairie", avance Robert Laborde. "Il faut d'abord en vérifier la possibilité
financière", lui répond Bernard Uthurry, qui promet aussi de porter les demandes de Transmetem au sein de la CCPO s'il est élu. "Il s'agit d'une action transversale que chaque
service doit s'approprier dans son domaine de compétence", pense Hervé Lucbéreilh au sujet de ce service municipal attaché à la langue.
"Nous avons également écrit aux têtes de liste que nous connaissions dans le territoire de la CCPO. Seule une liste de Lasseube nous a répondu pour nous dire qu'elle était
favorable à la démarche. Enfin, Esquiule, qui oeuvre pour la langue basque, nous a exprimé sa solidarité", explique Robert Laborde. "Nous recevons souvent des visiteurs espagnols.
Ils sont habitués à ce bilinguisme dans leurs communautés autonomes. Il n'y a pas de raison de nous en priver", conclut le président de Transmetem.
Auteur: Marcel Bedaxagar
Source: Sud-Ouest du 3 mars 2008
Avant que les sénateurs et l'Académie française ne s'y opposent, il était question que la reconnaissance des langues régionales soit inscrite dans la Constitution. En Espagne,
le mouvement est inverse: un manifeste circule, soutenu par des intellectuels et écrivains, afin de défendre la langue castillane... jusque dans la Constitution espagnole.
Les langues régionales sont aussi d'actualité au sud des Pyrénées... Un "manifeste pour la langue commune", sous-entendu le castillan, a été publié mardi dans la presse espagnole.
Alors qu'en France, les députés souhaitaient inscrire la reconnaissance du breton ou du corse dans la Constitution, intellectuels et écrivains hispanophones demandent que le
caractère "officiel" du castillan et le fait qu'il est "commun" à tous les Espagnols figure dans la Constitution espagnole.
Le castillan, plus souvent désigné comme "l'espagnol", est certes parlé par quelque 480 millions de personnes dans le monde, ce qui lui donne un poids non négligeable sur la scène internationale. Mais le souci n'est pas là.
"Notre langue jouit d'une vigueur enviable et croissante dans le monde entier", reconnaît le manifeste appuyé notamment par l'écrivain péruvien Mario Vargas Llosa, l'écrivain espagnol Miguel Delibes, ou le philosophe Fernando Savater. "Notre inquiétude est strictement politique" et ne concerne que le territoire espagnol.
Les signataires du manifeste s'inquiètent de la "menace" croissante que constituent le catalan, le basque ou le galicien pour la langue de Cervantes. Ces trois langues sont devenues des langues co-officielles, au même titre que le castillan, dans leurs communautés autonomes respectives.
"Depuis quelques années, il y a de plus en plus de raisons d'être préoccupés dans notre pays par la situation institutionnelle de la langue castillane", bien qu'elle soit "l'unique langue commune à tous les citoyens espagnols", selon le manifeste.
De nombreux Espagnols se montrent inquiets par l'avancée des langues régionales qui se fait selon eux au détriment du castillan, en particulier dans le système éducatif, géré par les gouvernements autonomes.
Un manifeste "xénophobe" et "hypocrite"?
La polémique, toujours latente en Espagne, a ressurgit après les critiques du président de la compagnie Air Berlin, Joachim Hunold. Le gouvernement des îles Baléares lui a envoyé
une lettre dans laquelle il réclamait l'usage du catalan sur les vols de la compagnie à destination ou au départ des îles, très prisées par les Allemands. "Mes employés vont
être obligés d'apprendre le catalan? Et ceux qui s'occupent des vols vers le Galice et le Pays Basque devront se mettre au galicien et au basque... Mais est-ce que plus personne ne
parle espagnol dans ce pays?" s'était-il étonné.
"Une chose est d'encourager la connaissance des langues régionales et une autre est de les imposer au détriment de la langue commune", le castillan, a déclaré Savater, à l'origine du manifeste. Le texte met en garde contre la "discrimination ou la marginalisation à l'égard de ceux qui parlent seulement castillan" dans ces provinces.
Les signataires veulent donc que le parlement espagnol établisse clairement le droit de tous à pouvoir étudier en castillan, à pouvoir s'exprimer en castillan dans n'importe quelle administration locale et que les panneaux ou documents officiels ne soient en aucun cas formulées dans les seules langues régionales.
Les défenseurs de langues régionales dénoncent quant à eux cette démarche.
Carlos Callon, président d'une instance de défense du galicien (la Mesa pola Normalizacion Lingüostica gallega), a estimé que "personne ne parlant que castillan n'a souffert de discrimination", alors qu'au contraire "certains ont perdu leur emploi parce qu'ils parlent galicien". Il juge le manifeste "xénophobe", "cynique et hypocrite", étant donné que le "castillan ne court aucun danger et reste une langue prédominante et hégémonique" en Espagne.
Patxi Baztazzika, vice-conseiller du gouvernement régional basque en matière de politique linguistique, considère pour sa part que le manifeste prétend "perpétuer la situation d'inégalité qui existe entre les langues". "N'importe qui sait que l'euskerra (le basque) a besoin de protection et d'appui, bien plus que le castillan".
Source: L'Express du 27 juin 2008
La réforme institutionnelle adoptée par le Congrès le 21 juillet a fait entrer dans l'article 75 de la Constitution l'appartenance des langues régionales "au patrimoine de la France", sans que le consensus règne sur les conséquences de ce changement.
Certains y voient d'abord "de la reconnaissance et de la considération", comme Jean-Yves Le Drian, président (PS) de la région Bretagne. Marylise Lebranchu, députée (PS) du Finistère, parle d'"une forme de réparation, par rapport au combat mené contre les langues régionales sous la IIIe République". "Les conséquences juridiques seront faibles, croit savoir Adrien Zeller, président (UMP) du conseil régional d'Alsace. Cela nous donnera un peu de souplesse pour l'organisation de l'enseignement de l'alsacien. Nous pouvons espérer aussi une plus grande présence de notre deuxième langue à la télévision publique régionale."
M. Zeller ne pense pas que la réforme permettra de ratifier la Charte européenne des langues régionales, adoptée par le Conseil de l'Europe en 1992. Celle-ci prévoit entre autres la possibilité pour les citoyens d'utiliser les langues minoritaires dans leurs rapports avec la justice ou l'administration. Mais, pour le constitutionnaliste Guy Carcassonne, "c'est désormais techniquement possible, d'autant plus facilement que la Charte autorise une ratification à la carte, en choisissant seulement une partie de ses engagements".
Pour d'autres responsables politiques, la modification votée n'est qu'un début. Marc Le Fur, député (UMP) des Côtes-d'Armor, souhaite "une grande loi sur les langues régionales" qui ne pourra plus être censurée par le Conseil constitutionnel. Le parlementaire breton veut ouvrir plusieurs chantiers: le développement de l'enseignement des langues régionales dans le public, les écoles Diwan étant pour l'instant sous le régime du contrat d'association, comme les écoles confessionnelles; la généralisation d'une signalétique en deux langues sur les routes nationales ; une présence accrue des langues régionales dans les programmes de télévision. Enfin, il voudrait qu'Internet puisse s'ouvrir à des suffixes régionaux comme. bzh à côté du. fr.
Le député (PS) de Guadeloupe Victorin Lurel suggère, lui, la création d'un conseil national des langues régionales rattaché au premier ministre. Il est favorable à ce que celles-ci soient utilisées dans les débats des assemblées territoriales. "C'est déjà le cas au conseil régional de Guadeloupe, note-il. Un élu ne s'exprime qu'en créole. On traduit en français pour le procès-verbal sans que cela pose problème."
En revanche, les indépendantistes polynésiens condamnent la réforme. Elle signifie selon eux que les langues polynésiennes deviennent "la propriété de la France". "Il s'agit d'une énième attitude colonialiste", dénoncent-ils.
Auteur: Xavier Ternisien
Source:
Le Monde du 31 juillet 2008